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La Chine et les Iles Salomon signent un accord controversé sur la sécurité

Le drapeau des Îles Salomon flotte sur la place Tiananmen à Pékin le 7 octobre 2019. [Reuters - Stringers]
Le drapeau des Îles Salomon flotte sur la place Tiananmen à Pékin le 7 octobre 2019. - [Reuters - Stringers]
Pékin a annoncé mardi une entente avec le gouvernement de l'archipel des Iles Salomon. La Chine pourra notamment effectuer des déploiements policiers et navals sur les îles. Plusieurs pays occidentaux s'inquiètent des ambitions militaires de Pékin.

"L'accord-cadre de coopération en matière de sécurité" a été signé "récemment" par les ministres des affaires étrangères des deux pays, a affirmé mardi devant la presse Wang Wenbin, un porte-parole de la diplomatie chinoise. Il s'agit selon lui d'une coopération "normale entre deux pays souverains et indépendants". L'accord permettra de soutenir "la stabilité à long terme" des Iles Salomon, a-t-il argué.

Les Iles Salomon ont été secouées fin 2021 par des émeutes meurtrières alimentées par le ressentiment d'une partie de la population contre l'influence grandissante de la Chine. Des commerces détenus par des Chinois avaient été vandalisés et incendiés à Honiara, la capitale de cet archipel du Pacifique sud, situé à 1500 km des côtes australiennes.

Canberra avait d'ailleurs été l'un des acteurs de la région à déployer aux Iles Salomon des forces de maintien de la paix à la demande du gouvernement. Pékin, qui avait envoyé des instructeurs de police et du matériel anti-émeutes, cherchait depuis à renforcer son dispositif de protection sur l'île.

Onde de choc

Une version préliminaire de l'accord avait fuité le mois dernier. Le document avait provoqué une onde de choc en Australie, car il comprenait des propositions autorisant des déploiements policiers et navals chinois dans l'archipel.

Canberra et Washington s'inquiètent depuis longtemps de la possibilité que la Chine construise une base navale dans le Pacifique Sud, ce qui lui permettrait de projeter sa puissance maritime bien au-delà de ses frontières.

Le premier ministre des Iles Salomon avait confirmé qu'un accord en matière de sécurité avec Pékin était bien en préparation, mais avait démenti tout projet de construction d'une base navale.

Risque de "déstabilisation"

Ces dernières semaines, Canberra et Washington ont multiplié les efforts pour dissuader les Salomon de se rapprocher de Pékin. La signature d'un tel accord "risquerait d'accroître la déstabilisation au sein des Iles Salomon et de créer un précédent inquiétant pour la région des îles du Pacifique dans son ensemble", a estimé lundi le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price.

Dans la foulée, les Etats-Unis ont annoncé l'envoi d'une délégation diplomatique de haut niveau pour une tournée dans le Pacifique, avec les Iles Salomon comme priorité pour contrer les ambitions de Pékin.

La semaine dernière déjà, le ministre australien du Pacifique avait été dépêché à Honiara pour une réunion inhabituelle avec le Premier ministre du pays.

ats/pha

Information traitée dans le journal horaire de 17h

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