Boris Johnson a affirmé qu'il ne lui "était pas venu à l'esprit, à l'époque ni par la suite", que sa participation à un bref rassemblement en juin 2020 à Downing Street "pouvait constituer une violation des règles" alors en vigueur. "C'était mon erreur et je m'en excuse sans réserve."
Il est le premier chef de gouvernement britannique en exercice à être sanctionné pour avoir enfreint la loi. Il risque d'autres amendes dans le cadre de l'enquête sur le "partygate", nom du scandale des fêtes organisées dans les cercles du pouvoir pendant les confinements mis en place contre la pandémie.
Amende de 50 livres
Le dirigeant conservateur s'adressait aux députés pour la première fois depuis qu'il a dû payer une amende de 50 livres sterling (un peu plus de 60 francs) il y a une semaine.
C'est son anniversaire surprise pour ses 56 ans le 19 juin 2020 qui lui a valu cette sanction. Un événement de "moins de 10 minutes", selon lui. Son épouse Carrie et son ministre des Finances Rishi Sunak ont aussi été amendés.
"Je respecte les conclusions de l'enquête de police, qui est toujours en cours", a ajouté mardi le Premier ministre. Il a toutefois tenté de minimiser l'importance du scandale. Au bout de quelques minutes, il est passé au sujet de l'invasion russe en Ukraine. "Je sais que de nombreuses personnes sont en colère et déçues et je ressens une obligation encore plus importante de respecter les priorités des Britanniques et de répondre à l'attaque barbare de Vladimir Poutine contre l'Ukraine", a-t-il dit.
Un temps sur un siège éjectable, "BoJo" a retrouvé un second souffle en mettant en avant son rôle en première ligne des sanctions occidentales contre la Russie après l'invasion de l'Ukraine. Nombre de députés qui avaient demandé son départ jugent désormais peu opportun de le chasser de Downing Street.
Critiqué de toutes parts
Mais le chef de l'opposition travailliste Keir Starmer a estimé mardi que le leader conservateur était "malhonnête et incapable de changer". Boris Johnson est "un homme sans honte", a-t-il affirmé, pressant les conservateurs de se débarrasser de leur chef pour restaurer "décence, honnêteté et intégrité" à la politique britannique.
Le chef du gouvernement a aussi essuyé des critiques acerbes au sein de son propre camp, le député conservateur Mark Harper estimant qu'il n'était plus "digne" d'être Premier ministre.
La pression monte
La police de Londres, qui a déjà distribué 50 amendes, poursuit ses investigations. Les députés britanniques débattront jeudi pour savoir si Boris Johnson a sciemment trompé le Parlement en répétant que toutes les règles avaient été respectées. Cet acte serait synonyme de démission selon le code de conduite ministériel.
Le Premier ministre doit aussi affronter le verdict des urnes lors d'élections locales le 5 mai. Il devra en outre faire face, à une date encore inconnue, aux conclusions de la haute fonctionnaire Sue Gray. Celle-ci a déjà étrillé dans un pré-rapport des "erreurs de leadership et de jugement".
Selon la presse, Boris Johnson risque de nouvelles amendes, pour au moins cinq autres événements festifs. Downing Street a tenu à démentir après l'émergence de nouveaux détails dans le Sunday Times. Le journal l'a décrit servant à boire et faisant un discours pour le départ de son chef de la communication le 13 novembre 2020.
ats/ami