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Le Parti socialiste français envisage un accord avec Mélenchon pour les élections législatives

Le conseil national du Parti socialiste français, sorte de parlement du parti, a voté mardi soir une résolution proposant de discuter avec l'ensemble des forces de gauche, dont La France insoumise (LFI), pour trouver un accord en vue des élections législatives.

Il s'agit pour le PS d'un tournant majeur dans sa stratégie que d'envisager un accord avec le parti de Jean-Luc Mélenchon, a précisé un participant. Pour l'instant toutefois, LFI a indiqué ne pas vouloir discuter avec le PS, trop critique vis-à-vis de leur candidat pendant la campagne.

Après le résultat catastrophique de la candidate socialiste Anne Hidalgo au premier tour de la présidentielle (1,74%), les quelque 300 membres du conseil national ont également adopté à l'unanimité une résolution invitant les électeurs "à battre dimanche la candidate de l'extrême droite en utilisant le bulletin de vote Emmanuel Macron".

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"Choix du rassemblement"

Concernant les législatives, après 4 heures de débat, 160 membres du conseil national se sont prononcés pour le dialogue avec La France insoumise, 75 contre, 10 se sont abstenues. Cinquante-huit personnes n'ont pas pris part au vote. Selon un participant, ce sont notamment des proches d'Anne Hidalgo très opposés à Jean-Luc Mélenchon.

Cette résolution donne mandat au Premier secrétaire Olivier Faure "pour engager les discussions permettant de construire le rassemblement et d'aboutir à un socle de combats communs et à des candidatures communes de la gauche et de l'écologie".

"Faisons le choix du rassemblement dans la clarté mais sans exclusive", ajoute le texte, qui souligne que "nous n'avons jamais cru aux gauches irréconciliables, pour autant nous ne devons pas masquer nos divergences qui sont parfois profondes".

Nouvelle génération

"On tend ouvertement la main, pour un accord de discussions qui n'enlève les spécificités de personne", a précisé à l'AFP Pierre Jouvet, porte-parole du parti. La résolution souligne qu'"il n'y aura pas de renaissance sans ruptures, dans nos comportements, dans nos organisations, dans nos propositions".

Certains membres du PS ont clairement marqué leur opposition à cette ligne. "Moi je ne souhaite pas avoir Jean-Luc Mélenchon comme Premier ministre de la France", a ainsi déclaré le sénateur Rachid Témal. Le chef de LFI avait demandé aux Français plus tôt mardi de l'élire "Premier ministre" lors des législatives, qu'ils choisissent Emmanuel Macron ou Marine Le Pen dimanche.

Candidat le mieux placé

"Ils pensent qu'il faut envoyer un signal à Mélenchon. Mais quand on voit le niveau de demandes de LFI, ça va être compliqué", déplore un autre participant.

La France insoumise a notamment proposé aux écologistes et aux communistes une répartition des circonscriptions au prorata des scores du premier tour. L'élection avait largement mieux réussi à ce parti qu'aux autres forces de gauche.

Le texte de la résolution socialiste suggère de "tenir compte des résultats des élections présidentielles mais aussi des élections intermédiaires, s'appuyer sur les réalités locales, privilégier le soutien commun à l'ensemble des députés sortants de gauche, et prévoir là où des candidatures communes ne seront pas possibles le soutien au second tour au candidat le mieux placé".

ats/pha

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