Bobi Wine: "La victoire ne m’a pas été volée personnellement, elle a été volée au peuple ougandais"
Il est chanteur, activiste et leader politique. Bobi Wine s'est présenté comme opposant au dirigeant de l'Ouganda Yomeri Museveni lors de l'élection présidentielle de 2021. L'homme au pouvoir depuis 36 ans a malgré cela été réélu après un scrutin contesté et marqué par des fraudes.
Bobi Wine a récolté toutefois un score très élevé parmi la jeunesse urbaine, particulièrement dans la capitale Kampala. Il se dit convaincu d'avoir gagné le scrutin. "La victoire ne m’a pas été volée personnellement, mais elle a été volée au peuple ougandais. Nous continuons à faire campagne et à mettre en lumière les atrocités et la mauvaise gestion du général Museveni afin de le dénoncer au monde entier. "
L'homme de 40 ans décrit sa candidature comme une volonté de rupture avec la présidence de Yomeri Museveni. "Il était devenu évident que la seule façon de mettre fin à l'impunité, à la corruption, était de chasser le général Museveni du pouvoir. Et comme nous avions le soutien du peuple, j'ai décidé de me présenter à la présidence. On a obtenu un soutien écrasant."
Une campagne électorale difficile
La campagne électorale a été marquée par des violences et des intimidations. Bobi Wine a été arrêté pendant quelques jours. Cela a déclenché un vaste mouvement de révolte populaire. La répression a été dure, avec une cinquantaine de morts au moins.
J'ai fait campagne avec un gilet pare-balles et un casque militaire.
"J'ai fait campagne avec un gilet pare-balles et un casque militaire. J'ai survécu à trois tentatives d'assassinat pendant la campagne. Beaucoup de mes collaborateurs ont été tués. Toute mon équipe de campagne a été arrêtée et détenue", décrit-il.
Bobi Wine a souffert également du manque d'accès aux médias. L'homme politique a été interdit d'antenne radio et télévision.
La dénonciation du clan Museveni
Dans la vision du candidat malheureux à l'élection présidentielle, l'essentiel des difficultés que rencontre l'Ouganda sont liées au président Museveni.
"Le premier problème de l'Ouganda est le général Museveni, parce qu'il a dirigé l'Ouganda d'une main de fer et qu'il est le père de toute la corruption. Le deuxième problème de l'Ouganda est le fils de Museveni, le général Muhoozi, qui tue et torture pour le plaisir. Le troisième problème de l'Ouganda est la femme de Museveni, parce qu'elle est très corrompue et qu'elle est ministre de l'éducation et a détruit l'éducation." L'opposant met également en cause le frère et le beau-frère du président Museveni.
Bobi Wine vit toujours en Ouganda actuellement. Il n'a pas l'intention de quitter le pays malgré la situation politique.
Patrick Chaboudez/pha