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AIEA et Union européenne inquiètes pour Tchernobyl et les centrales ukrainiennes

Un véhicule russe abandonné non loin de la centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine. [Keystone/AP Photo - Efrem Lukatsky]
AIEA et Union européenne inquiètes pour Tchernobyl et les centrales ukrainiennes / Le Journal horaire / 19 sec. / le 26 avril 2022
Après des variations dues à l'occupation russe de Tchernobyl, le niveau de radioactivité est "normal", estime le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), 36 ans après la pire catastrophe de l'histoire du nucléaire civil. L'Union européenne a aussi fait part de sa préoccupation.

"Le niveau de radioactivité est normal", a déclaré le chef de l'AIEA Rafael Grossi à des journalistes sur le site, sans donner de chiffres précis. "Les niveaux (de radioactivité) ont augmenté à certains moments quand les Russes amenaient dans la zone de l'équipement lourd et quand ils sont partis", a-t-il ajouté, soulignant que l'AIEA suivait la situation "quotidiennement".

Un peu plus tôt, l'afp avait indiqué que le chef de l'AIEA jugeait le niveau de radioactivité "absolument anormal", mais l'agence de presse a ensuite fait savoir qu'il s'agissait d'une "erreur de transcription des déclarations de Rafael Grossi".

L'AIEA estime par ailleurs "très, très dangereuse" l'occupation du site de Tchernobyl par l'armée russe, qui a commencé dès le début de l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février et a pris fin le 31 mars.

Livraison d'"équipements vitaux"

Rafael Grossi est accompagné sur place par une équipe d'experts "pour livrer des équipements vitaux" (dosimètres, combinaisons de protection, etc...), effectuer "des contrôles radiologiques et autres".

Ces experts doivent "réparer les systèmes de surveillance à distance, qui ont cessé de transmettre les données vers le siège" de l'AIEA à Vienne peu après le début de la guerre, a-t-il indiqué.

Située à 150 kilomètres au nord de Kiev, à la frontière biélorusse, la centrale nucléaire de Tchernobyl avait, dès le début de son occupation par les Russes, été victime d'une coupure d'électricité et des réseaux de communications.

Bases d'un accord dès fin mars

Rafael Grossi s'était déjà rendu en Ukraine, fin mars, pour jeter les bases d'un accord de fourniture d'assistance technique. Il avait visité la centrale méridionale de Ioujno-Oukraïnsk, avant de rencontrer de hauts responsables russes à Kaliningrad sur les bords de la Baltique.

L'Ukraine compte 15 réacteurs dans quatre centrales en activité, outre les dépôts de déchets comme celui de la centrale de Tchernobyl. La plus grande centrale est celle située à Energodar, proche de la ville de Zaporijjia, frappée mardi par deux tirs de missiles russes, selon les Ukrainiens.

Un réacteur de Tchernobyl a explosé en 1986 contaminant une bonne partie de l'Europe mais surtout l'Ukraine, la Russie et la Biélorussie. Devenu "zone d'exclusion", le territoire dans un rayon de 30 kilomètres autour de la centrale est toujours fortement contaminé et il est interdit d'y habiter en permanence.

>> Retour minute par minute sur la tragique journée du 26 avril 1986 : 26 avril 1986, le jour où Tchernobyl a traumatisé l'Europe

afp/ebz

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L'UE met en garde contre une nouvelle catastrophe nucléaire

L'Union européenne a mis en garde contre une nouvelle catastrophe nucléaire en Ukraine en raison de l'offensive russe et a demandé à Moscou de s'abstenir de toute action contre les installations du pays.

"L'agression illégale et injustifiée de la Russie en Ukraine met à nouveau en péril la sûreté nucléaire sur notre continent", ont averti le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell et la commissaire à l'Energie Kadri Simson dans une déclaration commune.

Installations "endommagées imprudemment"

Les deux responsables européens accusent les forces russes d'avoir "endommagé imprudemment les installations" des sites nucléaires attaqués, dont la centrale de la centrale ukrainienne de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, visée durant l'offensive déclenchée fin février par des tirs d'artillerie qui avaient provoqué un incendie dans des bâtiments annexes et fait craindre une catastrophe.

"L'occupation illégale et l'interruption des opérations normales, notamment en empêchant la rotation du personnel, compromettent le fonctionnement sûr et sécurisé des centrales nucléaires en Ukraine et augmentent considérablement le risque d'accident", ont-ils ajouté.