La "Déclaration pour l'avenir d'internet" a pour objectif de prolonger "l'immense promesse" de ce réseau, a affirmé la Maison Blanche. Elle vise à repousser "l'autoritarisme numérique croissant" et à s'assurer qu'il renforce la démocratie, protège la vie privée et promeuve une "économie mondiale libre".
Ces objectifs sont menacés par des gouvernements réprimant la liberté d'expression et l'accès à l'information, indique la déclaration. Plus de 60 pays ont rejoint cet effort, dont des pays puissants comme la Grande-Bretagne, le Canada, la France, l'Allemagne et le Japon, mais aussi d'autres plus modestes, comme le Kenya, l'Argentine ou le Monténégro. La Suisse n'en fait pas partie.
La Russie, la Chine et l'Inde pointés du doigt
Jeudi, un haut responsable de l'administration américaine a notamment évoqué la Russie, qui a "promu de manière agressive la désinformation dans son pays et à l'étranger, censuré les sources d'information sur internet, bloqué ou fermé des sites légitimes et est allée jusqu'à attaquer physiquement l'infrastructure internet en Ukraine". "La Russie, cependant, n'est pas seule", a-t-il ajouté, citant également la Chine.
Selon le collectif d'organisations #KeepItOn, les coupures délibérées d'internet par des Etats ont nettement augmenté l'an dernier, avec 182 cas recensés, soit une hausse de plus de 14% par rapport à 2020. Selon les auteurs du rapport publié jeudi, 34 pays ont coupé l'accès à leurs citoyens l'année dernière, contre 29 en 2020. Ces coupures ont lieu dans des contextes tels que des vagues de manifestations, des coups d'Etat, des élections, des conflits armés, ou encore pour empêcher la triche lors d'examens.
L'Inde est de loin le pays où le plus grand nombre d'incidents ont été constatés avec 106 coupures. Une grande partie de ces cas ont eu lieu dans le territoire de Jammu-et-Cachemire, disputé entre l'Inde et le Pakistan. La Birmanie arrive en seconde position du classement (15 coupures), suivie de l'Iran (5), du Soudan (5), de Cuba (4) et de la Jordanie (4).
Pas contraignante
#KeepItOn note toutefois un déclin du nombre de suspensions d'internet en période électorale, citant en exemples des pays comme le Bénin, l'Irak et la Gambie où l'accès a été maintenu tout au long de l'année. Le collectif note également une intensification des actions pour contester la légalité des suspensions dans plusieurs pays africains (Nigeria, Soudan, Zambie).
Bien qu'elle ne soit pas juridiquement contraignante, la déclaration établit des "principes fondamentaux" et "engage les gouvernements à promouvoir un internet mondial ouvert, libre, inter-opérable, fiable et sécurisé pour le monde", a ajouté un autre responsable. L'effort vise également à lutter contre l'éclatement d'internet, mais "respectera l'autonomie réglementaire" de chaque pays, a-t-il déclaré.
La déclaration souligne également la nécessité d'assurer un accès abordable pour les populations mal desservies.
ats/jop