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Le PS s'aligne sur le programme de la France insoumise pour les législatives

Le PS français plie l'échine face à Jean-Luc Mélenchon et La France Insoumise. [Reuters - Pascal Rossignol]
Le PS derrière le programme de la France insoumise pour les législatives / Le Journal horaire / 18 sec. / le 29 avril 2022
Le Parti socialiste souscrit aux propositions du programme de la France insoumise en vue d'un accord pour les prochaines élections législatives. La direction du PS français l'a annoncé dans un document rendu public vendredi, avant de suspendre les négociations.

Augmentation du Smic à 1400 euros nets par mois, retraite à 60 ans, planification écologique, VIe République mais aussi non-respect de "certaines règles" européennes: dans ce texte de quatre pages, les socialistes présentent leurs "réponses" aux "douze marqueurs" mis en discussion par la formation de Jean-Luc Mélenchon.

La direction du PS fait aussi des propositions supplémentaires "dans la fidélité" à ses fondamentaux et à ses priorités, "en valorisant les convergences et sans cacher les différences".

Alignement prudent sur l'Europe

Concernant la "désobéissance aux traités européens" que souhaite LFI, les socialistes se disent "profondément attachés à la construction européenne", et refuseront "de mettre en danger la construction européenne".

Mais ils estiment que "la mise en oeuvre du programme que nous construisons conduira nécessairement à des tensions, à constater des contradictions, et à ne pas respecter certaines règles". "Nous ne serons ni les premiers ni les derniers à le faire, en France comme en Europe", justifient-ils, évoquant le "besoin d'une rupture dans le cours libéral de la construction européenne, d'un nouveau projet au service de la transformation écologique et sociale".

Pas de retour au pacte de stabilité

"Nous nous opposerons par exemple au retour du pacte de stabilité, considérons que l'objectif de souveraineté de la France et de l'Union européenne dans de nombreux domaines rend nécessaire de déroger aux règles actuelles de concurrence et que la conférence sur l'avenir de l'UE doit conduire à une révision des traités", poursuivent-ils. Les socialistes réaffirment aussi "la nécessité d'un soutien plein et entier à la nation ukrainienne, à sa liberté et à sa souveraineté, face à l'agression décidée par Vladimir Poutine".

Concernant "le droit à la retraite à 60 ans", le PS n'était jusqu'alors pas convaincu au plan financier. Il propose désormais "une première étape comprenant la prise en compte des carrières longues et des métiers pénibles".

Il valide aussi "l'abrogation de la réforme de l'assurance chômage et des dispositions régressives introduites dans le code du travail par la loi El Khomri (de 2016, sous François Hollande, ndlr) et les ordonnances Macron", signées en 2017.

Ne pas faire disparaître l'identité politique

Les socialistes français ont entamé des discussions mercredi avec LFI. A quelques jours de la date butoir pour trouver un accord historique, ils soulignent que "le programme partagé, fondé sur la recherche réelle des convergences, doit être le gage d'une volonté réelle de gouverner ensemble au service des classes populaires et moyennes de ce pays".

Il n'a cependant "pas vocation à faire disparaître l'identité et l'histoire politiques des uns et des autres", assure le PS.

Négociations suspendues à la mi-journée

Mais la course d'obstacles n'est pas terminée, puisque les socialistes ont suspendu leurs échanges vendredi à la mi-journée. A sa sortie à la mi-journée, le négociateur du PS Pierre Jouvet a indiqué: "A ce stade, nous avons encore un certain nombre de désaccords. Nous allons encore en parler dans la journée, mais pour l'instant, nous avançons". La délégation a pourtant suspendu les négociations peu après, en intimant à LFI de "rompre avec toute logique hégémonique et accepter la pluralité".

Une partie des socialistes refuse ce rapprochement historique avec le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, décidé la semaine dernière lors d'un Conseil national du PS.

>> Lire aussi : Tractations et discorde au sein de la gauche française en vue des législatives

afp/oang

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