Des frappes russes détruisent trois centrales électriques à Lviv dans l'ouest de l'Ukraine

>> Notre suivi de la situation mercredi : Bruxelles veut arrêter les importations de pétrole russe d'ici six mois

Plusieurs villes ukrainiennes ont été visées mardi soir par des tirs de missiles russes qui ont notamment détruit trois centrales électriques à Lviv, selon le maire de cette grande ville de l'ouest du pays désormais partiellement privée d'électricité.

"Trois centrales électriques ont été endommagées à la suite d'une frappe de missiles", a indiqué le maire Andriï Sadovy sur la messagerie Telegram, ajoutant que des stations de pompage étaient privés d'électricité en raison des dégâts.

Au moins une personne a été blessée, a-t-il ajouté. Selon des médias ukrainiens, les coupures d'électricité touchaient plusieurs quartiers de Lviv.

Des bombardements ont en outre été signalés par les autorités locales dans les régions de Vinnytsia (centre), Odessa (sud-ouest) et Kirovograd (centre), sans indication sur les dégâts.

L’accueil des personnes qui fuient la guerre en Ukraine continue de reposer majoritairement sur les privés en Suisse. L'élan commence toutefois à montrer ses limites. Des tensions se font sentir et des familles craquent. Se pose alors la question de leur encadrement et de leur soutien.

>> Plus d'informations dans notre article : Entre tensions et sentiment d'abandon, des familles accueillant des Ukrainiens sont à bout

Un couple pourtant très engagé, habitué à recevoir des exilés, a confié à la RTS arriver à ses limites et se sentir proche du burnout.

Invité dans Forum, le conseiller d'Etat vaudois Philippe Leuba, président de la Délégation du Conseil d'Etat pour l'Ukraine, estime que les cantons font déjà le maximum pour accueillir au mieux les réfugiés ukrainiens.

Il reconnaît volontiers que tout n'est pas parfait, mais il demande de l'indulgence: "Il faut que chacun conçoive le défi auquel l'ensemble des cantons suisses doit faire face. En deux mois, nous avons dû doubler la capacité d'hébergement des cantons."

>> L'interview de Philippe Leuba dans Forum :

Une centaine de civils évacués de Marioupol ont finalement pu rejoindre mardi la ville de Zaporijjia, contrôlée par l'armée ukrainienne.

L'opération de secours a été menée par le CICR et l'ONU. La mission était complexe, raconte Pascal Hundt, chef de délégation du CICR en Ukraine, dans le 19h30.

"On a dû négocier pas à pas à travers chaque checkpoints, sur toute la route. Une fois que nous sommes arrivés sur place, nous nous sommes mis aux abords de l'usine Azovstal et nous avons attendu que les civils sortent du bâtiment. Ils ont dû marcher dans les décombres", explique-t-il.

Sur la centaine de personnes évacuées, une poignée n'a pas souhaité rejoindre le convoi du CICR et sont encore piégées.

>> Le reportage du 19h30 :

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a espéré mardi que "davantage de pauses humanitaires" pourront être organisées avec l'Ukraine et la Russie, sur le modèle de celle qui a permis l'évacuation d'une centaine de civils de l'aciérie Azovstal.

"J'espère que la coordination continue avec Kiev et Moscou conduira à davantage de pauses humanitaires qui permettront aux civils de s'éloigner en toute sécurité des combats et à l'aide d'atteindre les personnes là où les besoins sont les plus grands", a-t-il dit dans un communiqué sans en préciser les lieux.

Lors d'une liaison vidéo avec des journalistes à l'ONU à New York, la coordinatrice humanitaire des Nations unies pour l'Ukraine, Osnat Lubrani, a aussi espéré que l'opération organisée le week-end dernier à Marioupol pourrait se répéter.

Les livraisons d'armes à l'Ukraine et les limites de la neutralité font débat en Suisse. Certains élus, notamment au sein du Parti vert'libéral, considèrent que Berne devrait pouvoir livrer des armes à des démocraties attaquées.

D'autres propositions venues du PLR ou de l'UDC touchent à la manière dont s'exerce la neutralité suisse. L'émission Forum en débat avec trois conseillers nationaux.

>> Le débat de Forum avec Céline Amaudruz (UDC/GE), Damien Cottier (PLR/NE) et François Pointet (PVL/VD) :

RTS

Depuis le lancement de la guerre en Ukraine, les rumeurs se multiplient concernant l'état de santé du président russe. D'où viennent ces informations? A qui profitent-elles? Anastasia Kirilenko , journaliste russe d'investigation, répond dans le podcast le Point J.

>> Ecouter l'épisode :

Au moins dix personnes sont mortes et quinze ont été blessées dans une frappe russe sur une usine à Avdiïvka, une ville proche de la ligne de front dans l'est de l'Ukraine, a annoncé mardi le gouverneur de la région de Donetsk.

"Au moins dix morts, 15 blessés: les conséquences du bombardement de l'usine de coke d'Avdiïvka par l'occupant russe", a annoncé sur Telegram Pavlo Kyrylenko, prévenant que le bilan risquait de monter.

L'Italie s'efforce de réduire à néant ses importations de gaz russe mais le pays risquerait de passer un hiver très difficile si Moscou suspendait immédiatement ses livraisons, a déclaré mardi le ministre italien de la Transition écologique, Roberto Cingolani.

L'Italie, qui importe environ 40% de son gaz de Russie, cherche à diversifier ses sources d'énergies depuis l'offensive de la Russie en Ukraine.

Roberto Cingolani a déclaré au Parlement que les mesures visant à trouver d'autres sources d'approvisionnement et à réduire la consommation de gaz permettraient à l'Italie de ne plus dépendre de la Russie d'ici le second semestre de 2024.

Mais Rome doit s'y prendre par étapes, a ajouté le ministre qui a prévenu qu'un éventuel arrêt des approvisionnements russes en mai poserait un sérieux problème pour les réserves cet hiver.

Les écoles publiques genevoises accueillent à ce jour 384 élèves en provenance d'Ukraine. Ces enfants et adolescents sont répartis tout au long du cursus, de la première primaire à la fin du secondaire II, indique mardi le département de l'instruction publique, de la formation et de la jeunesse (DIP).

Il n'est pas possible de faire des prévisions "définitives et immuables" sur le nombre d'élèves qui pourraient encore arriver ou repartir. La situation reste en effet "instable".

En raison du nombre important d'arrivées, 22 classes d'accueil supplémentaires ont été ouvertes "pour l'ensemble des élèves migrants de toutes nationalités confondues". Il y a dix nouvelles classes de ce type à l'école primaire, cinq au cycle d'orientation et 7 au secondaire II.

La crise ukrainienne représente un véritable défi, admet le DIP. Ce dernier reste néanmoins ferme "dans sa volonté de bien intégrer les élèves ukrainiens", sans péjorer la qualité de l'école genevoise. "Les moyens nécessaires pour ces prises en charge seront demandés ultérieurement sous forme de crédits supplémentaires".

L'ONU a annoncé mardi l'évacuation "réussie" de 101 civils coincés depuis des semaines dans le complexe industriel ukrainien d'Azovstal à Marioupol (sud-est), assiégé par l'armée russe, qui y a lancé une nouvelle offensive.

"Je suis heureuse et soulagée de confirmer que 101 civils ont été évacués avec succès de l'usine métallurgique Azovstal à Marioupol", a indiqué la coordinatrice humanitaire des Nations unies pour l'Ukraine Osnat Lubrani, citée dans un communiqué.

La Russie a lancé mardi "un puissant assaut", appuyé par des chars et de l'infanterie contre l'usine Azovstal, a annoncé un commandant du bataillon Azov qui défend l'aciérie.

"Un puissant assaut sur le territoire d'Azovstal est en cours actuellement, avec le soutien de véhicules blindés, de chars, avec des tentatives de débarquement de troupes, avec l'aide de bateaux et d'un grand nombre d'éléments d'infanterie", a affirmé Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment Azov dans un message vidéo sur Telegram.

>> Le point sur l'évacuation des civils dans Forum :

Reuters - Alexander Ermochenko

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré mardi à son homologue français Emmanuel Macron qu'il restait ouvert au dialogue avec le gouvernement ukrainien, rapporte l'agence de presse russe Interfax.

Pendant un entretien téléphonique de plus de deux heures, le premier entre les deux dirigeants depuis le 29 mars, Vladimir Poutine a affirmé que l'Occident pouvait contribuer à mettre fin aux "atrocités" commises, selon lui, par les forces de sécurité ukrainiennes, ajoute Interfax.

Moscou rejette systématiquement les accusations de crimes de guerre portées contre ses troupes déployées en Ukraine, accusant le "gouvernement néonazi" de Kiev de bombarder lui-même sa propre population.

"L'Occident devrait aider à mettre fin à ces atrocités en usant de son influence sur les autorités de Kiev et en cessant les livraisons d'armes à l'Ukraine", écrit l'agence Ria en citant la présidence russe.

Le président russe Vladimir Poutine a signé un décret concernant les sanctions économiques de représailles à l'encontre des "actions inamicales de certains Etats étrangers et d'organisations internationales", a annoncéle Kremlin mardi.

Le gouvernement russe dispose désormais de dix jours pour dresser la liste des personnes et entreprises étrangères qui seront ciblées par ses sanctions et pour définir des "critères supplémentaires" pour certaines transactions susceptibles d'être soumises à des restrictions.

Selon les termes de ce décret, la Russie va interdire l'exportation de produits et de matières premières à l'intention des personnes et des entités cibles de ces sanctions en représailles à celles prises par de nombreux pays occidentaux en raison de l'offensive lancée par la Russie contre l'Ukraine le 24 février dernier.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, 45'311 réfugiés de ce pays se sont enregistrés en Suisse. Ils sont 38'890 à avoir obtenu le statut de protection S, a indiqué mardi sur Twitter le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM).

Depuis lundi, 704 personnes supplémentaires en provenance d'Ukraine ont été enregistrées en Suisse. Le nombre de personnes bénéficiant du statut de protection S s'est lui accru de 665.

Au total, 5,6 millions d'Ukrainiens ont déjà fui leur pays, selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (UNHCR). Et 7,7 millions sont déplacés à l'intérieur de l'Ukraine. Quelque 8,3 millions de personnes pourraient fuir cette année l'Ukraine, selon des estimations de l'ONU.

>> Les précisions du 19h30 :

Un projet d'embargo sur le pétrole et les produits pétroliers achetés à la Russie va être soumis mardi aux pays membres de l'UE mais la mesure suscite encore des réserves, ont indiqué à l'AFP plusieurs responsables et diplomates européens.

La Commission européenne a finalisé sa proposition pour un sixième paquet de sanctions contre Moscou pour tarir le financement de son effort de guerre contre l'Ukraine. Elle prévoit un arrêt progressif des achats européens sur une période de 6 à 8 mois, avec une exemption pour la Hongrie et la Slovaquie, deux pays enclavés et totalement dépendants des livraisons par l'oléoduc Droujba, qui pourront continuer leurs achats à la Russie jusqu'en 2023, a précisé un responsable européen.

"L'ensemble du processus de remplacement prendra plusieurs années, je vais donc insister sur cette exemption", a déclaré lundi le ministre slovaque de l'économie, Richard Sulik, au quotidien TASR.

Cette possibilité pose problème, car la Bulgarie et la République tchèque veulent également bénéficier de cette dérogation, ont expliqué des diplomates informés des discussions menées par la Commission pour finaliser la proposition.

L'armée russe et les forces prorusses ont lancé mardi une offensive sur l'usine d'Azovstal, dernière poche de résistance ukrainienne de la ville de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, dont des civils ont pu être évacués ces derniers jours grâce à un cessez-le-feu.

"Actuellement, des unités de l'armée russe et de la République populaire de Donetsk, utilisant de l'artillerie et des avions, commencent à détruire" les "positions de tir" de combattants ukrainiens sortis de l'usine, a indiqué Vadim Astafiev, porte-parole du ministère russe de la Défense dans une allocution dont la vidéo a été diffusée par les agences russes.

Le porte-parole des forces armées russes a affirmé que le régiment ukrainien Azov, qui défend l'usine, a "utilisé" le cessez-le-feu, déclaré pour évacuer des civils, pour sortir des sous-sols de l'aciérie et "prendre des positions de tir sur le territoire et dans les bâtiments de l'usine".

Appel à Volodymyr Zelensky

"Nous avons été bombardés toute la nuit (...), deux femmes ont été tuées et maintenant un assaut d'Azovstal est en cours", a pour sa part déclaré Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment Azov, au site d'informations Ukraïnska Pravda.

Il a appelé le président ukrainien Volodymyr Zelensky à "une action forte car la situation est très difficile".

Une centaine de civils ont été évacués ce week-end de l'immense aciérie Azovstal à Marioupol, port stratégique du sud du Donbass presqu'entièrement sous contrôle russe.

Le Royaume-Uni va augmenter son aide militaire à l'Ukraine, face à l'invasion russe, avec des radars et des drones, et continuer afin que plus personne "n'ose attaquer" le pays, a promis mardi le Premier ministre Boris Johnson au Parlement ukrainien.

"Nous allons continuer à aider l'Ukraine (...) en armes, financement et aide humanitaire, jusqu'à atteindre notre objectif à long terme qui doit être de renforcer l'Ukraine de manière à ce que personne n'ose plus jamais vous attaquer", a assuré le dirigeant conservateur, dans ce discours prononcé par visioconférence depuis Londres.

Radars, drones lourds ou appareils de vision nocturne

Ce nouveau plan de 300 millions de livres (environ 355 millions d'euros) inclut "des radars pour localiser l'artillerie qui bombarde vos villes, des drones de transport lourd pour approvisionner vos forces, et des milliers d'appareils de vision nocturne", a-t-il précisé.

Londres avait déjà débloqué 450 millions de livres d'aide militaire à Kiev, fournissant notamment des milliers de missiles antichars légers et promis récemment des véhicules blindés pour les évacuations, des missiles antinavires et des systèmes de défense antiaérienne.

Les forces russes occupent Berdiansk, ville portuaire de la mer d'Azov, située à seulement 80 kilomètres de Marioupol. Bon nombre d'habitants ont déjà protesté contre cette présence, avant même que l'armée russe ne prenne finalement totalement le contrôle de la ville.

"Beaucoup de personnes espèrent que les militaires ukrainiens reviennent mais, selon moi, c'est mieux qu'ils n'essaient pas. S'ils reviennent, ce sera comme pour Marioupol, nous cesserons d'exister", témoigne une habitante mardi dans le 12h30. Et d'ajouter: "Notre ville n'est pas aussi grande que Marioupol, elle peut être détruite en une journée".

>> Ecouter son témoignage dans le 12h30 :

AP Photo/KEYSTONE - Felipe Dana

Les Ukrainiens qui ont fui la guerre ont parfois choisi la Suisse comme point de chute. Dans le canton de Vaud, ils seraient environ 3500, selon le premier bilan tiré mardi matin à Gland qui accueille une structure d'accueil d'urgence.

En deux mois, les bénéficiaires de l'Etablissement vaudois d'accueil des migrants (EVAM) ont augmenté de 60%. Neuf nouvelles structures d'hébergement collectif ont donc été ouvertes dans des colonies de vacances, d'anciens hôpitaux ou encore des bâtiments communaux. C’est notamment le cas à Gland, où tout a dû être réorganisé, que ce soit au niveau des installations sanitaires ou de la fourniture des repas.

Le canton de Vaud envisage, par ailleurs, la construction d'autres structures provisoires. Il devrait également renforcer son offre de cours de français. Pour les familles d'accueil, l'aide d'un assistant social est également prévue.

Côté école, 770 élèves et étudiants ukrainiens ont rejoint les classes vaudoises ou des classes d'accueil, certaines ont été ouvertes spécialement pour l'occasion.

>> Les précisions du 12h30 :

KEYSTONE - Valentin Flauraud

Sur le terrain, les Ukrainiens poursuivent leurs efforts pour évacuer Marioupol.

"Marioupol: l'évacuation se poursuit", a annoncé la présidence ukrainienne mardi dans son rapport matinal fondé sur les informations fournies par les administrations régionales. Le conseil municipal de ce port industriel du sud du Donbass, quasiment conquis par les Russes, avait annoncé lundi soir un accord pour une évacuation avec le soutien de l'ONU et de la Croix-Rouge.

Ce week-end, pour la première fois en deux mois de siège et de bombardements, une centaine de civils terrés dans les caves de l'immense aciérie Azovstal, dernière poche de résistance de la ville, avaient pu quitter le site avec l'accord de la Russie, de l'ONU et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Le président français Emmanuel Macron devait parler au téléphone mardi à 12h00 avec son homologue russe Vladimir Poutine de l'Ukraine, a annoncé l'Elysée, leur premier échange depuis le 29 mars.

Cet appel intervient à la suite de la discussion téléphonique qu'a eue samedi le chef de l'Etat français avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, plus de deux mois après l'invasion de son pays par l'armée russe.

Les présidents français et russe, qui s'étaient entretenus à de nombreuses reprises - près de 20 fois depuis décembre 2021 dont huit fois depuis le début de la guerre le 24 février -, n'ont pas échangé depuis la découverte du massacre de Boutcha début avril.

Qualifiant d'"insoutenables" les images des nombreux cadavres découverts dans cette ville du nord-ouest de Kiev après le retrait de l'armée de Moscou, Emmanuel Macron avait affirmé que les autorités russes devraient "répondre de ces crimes".

Moscou a accusé mardi Israël de "soutenir le régime néonazi de Kiev", enfonçant le clou après que le chef de la diplomatie russe a repris une théorie du complot sur le "sang juif" présumé d'Adolf Hitler.

"Nous avons prêté attention aux déclarations anti-historiques du ministre des Affaires étrangères (israélien) Yaïr Lapid, qui expliquent en grande partie la décision du gouvernement actuel de soutenir le régime néonazi de Kiev", a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.

"L'histoire connaît malheureusement des exemples tragiques de coopération entre juifs et nazis", ajoute le communiqué.

C’est dans la région frontalière du Donbass, à l'est de l’Ukraine, que les projecteurs sont désormais braqués. Les habitants, encore sur place, doivent faire face à la lente progression des forces russes sur leurs terres. Des forces en supériorité numérique qui mettent également la pression sur le front sud.

Echec de la guerre "éclair"

Ces cinq derniers jours, les alarmes n’ont pratiquement jamais cessés dans la ville de Nikopol, située à quelques kilomètres de Marioupol. Evgueni Yevtuchenko était chirurgien avant la guerre, il officie désormais comme chef de l’administration militaire de cette ville de 100'000 habitants.

Derrière sa grosse barbe et son treillis militaire, Evgueni est inquiet. "Les Russes n’ont pas réussi la guerre éclair qu’ils espéraient. Alors, ils sont passé au plan B. A savoir, tout détruire: les villes et les infrastructures. C’est une situation qui peut durer des années" a-t-il expliqué mardi au micro de Maurine Mercier, envoyée spéciale à la RTS.

Centrale nucléaire occupée

Juste de l’autre côté du fleuve, l’armée russe s’est emparée du territoire et de la plus grande centrale nucléaire d’Europe, située dans la ville d'Enerhodar. "Les Russes s'y sont installés à 4 kilomètres, on patrouille jour et nuit pour les empêcher de traverser le fleuve et débarquer", poursuit le militaire.

Evgueni s’inquiète pour sa ville, son pays mais surtout pour sa famille. Impossible de faire partir ses trois enfants de Nikopol. Car, comme beaucoup d'Ukrainiens, le père de famille n’a pas les moyens financiers pour leur permettre de survivre à l’extérieur du pays.

>> Ecouter le reportage de Tout un Monde :

RTS - Maurine Mercier

La Slovaquie réclamera une dérogation pour tout embargo sur le pétrole russe susceptible d'être adopté par l'Union européenne dans son prochain train de sanctions contre la Russie, a fait savoir mardi le ministère slovaque de l'Economie.

"Si un embargo sur le pétrole russe est approuvé dans le cadre du prochain train de sanctions européennes contre la Russie, alors la Slovaquie demandera une dérogation", a expliqué le ministère en réponse à une question de Reuters. La quasi-totalité de l'approvisionnement en pétrole brut de la Slovaquie provient de Russie et le pays dispose de 120 jours de réserve.

Le ministère de l'Economie a expliqué que le raffinage des différents types de pétrole n'était pas possible dans l'immédiat pour la Slovaquie et qu'une transition vers une autre technologie serait longue et coûteuse.

La pape François a annoncé dans un entretien publié mardi dans le Corriere Della Sera avoir demandé à rencontrer le président russe Vladimir Poutine à Moscou afin de tenter de faire cesser la guerre en Ukraine, sans avoir reçu de réponse à ce jour.

Le souverain pontife a également précisé au quotidien italien que le patriarche de l'Eglise orthodoxe russe Cyrille, qui a soutenu l'invasion de l'Ukraine par la Russie, "ne pouvait pas devenir l'enfant de choeur de Poutine". Le pape François a annoncé fin avril la suspension de son projet de rencontre en juin avec le patriarche Cyrille.

En Ukraine, tous les regards sont désormais tournés vers Zaporidja, ville industrielle située au sud-est de Kiev. C'est là que doivent arriver une centaine de femmes, d'enfants et de personnes âgées évacués depuis dimanche de l’aciérie Azovstal de Marioupol. Des civils y sont restés bloqués pendant des semaines sous le feu de l'armée russe. A cette heure, il n'y a encore aucune certitude sur leur sort.

Ce que l'on sait, par contre, c'est que les évacuations des civils retranchés avec les militaires ukrainiens dans une aciérée de ce port sur la mer d'Azov ont été stoppées hier par les bombardements russes.

A Zaporidja, Maurine Mercier, envoyée spéciale de la RTS, a rencontré Yuri, 23 ans, habitant de Nikopol. Le jeune homme est terrorisé par le risque d’accident nucléaire. La plus grande centrale d’Europe, désormais en mains des Russes, se trouve à seulement quatre kilomètres.

>> Les précisions de La Matinale :

Reuters - Alexander Ermochenko

L'Union européenne prévoit de valider un sixième cycle de sanctions contre la Russie lors d'une réunion à venir du Conseil des Affaires étrangères, a déclaré lundi le chef de la diplomatie du bloc communautaire, Josep Borrell, lors d'une visite officielle au Panama.

Il est attendu que la Commission européenne propose cette semaine un nouvel ensemble de sanctions contre la Russie, dont un possible embargo sur son pétrole - une mesure qui priverait Moscou de recettes importantes mais qui fait l'objet de divergences parmi les Vingt-Sept.

Josep Borrell a dit espérer que des "mesures réduisant de manière importante ces importations" soient prises, tout en indiquant qu'aucun accord n'avait été trouvé pour l'heure entre les pays membres du bloc communautaire.

Le sixième paquet de sanctions de l'UE comprendra le retrait "d'autres banques" du système de transactions Swift, a-t-il encore déclaré.

Ces sanctions concerneront "le secteur bancaire, il y aura d'autres banques russes qui sortiront de Swift", et "dans le secteur énergétique, nous sommes en train de travailler pour préparer des propositions qui permettent de limiter les importations énergétiques de Russie, notamment le pétrole", a dit le diplomate lors d'une conférence de presse.

En cas de rupture des livraisons de gaz russe à cause de la guerre en Ukraine, ce serait "très difficile" pour la Suisse, a averti le ministre de l'économie Guy Parmelin. La Suisse ne dispose pas de stockage de gaz, mais juste de réserves obligatoires, a-t-il rappelé.

"L'État ne peut en outre pas intervenir", a ajouté Guy Parmelin interrogé lundi soir dans le cadre de l'émission EcoTalk de la télévision publique alémanique SRF. "Ce sont des organisations privées qui achètent du gaz sur le marché et le distribuent aux entreprises et aux clients en Suisse", a-t-il précisé, soulignant qu'il n'existe pas de loi pour une régulation étatique.

"La Suisse est totalement dépendante des importations de pétrole et de gaz", selon le ministre de l'économie. "Nous voulons minimiser cette dépendance depuis longtemps, par exemple avec des énergies alternatives", a-t-il poursuivi, mais cela prend du temps.

Si les livraisons de gaz russe devaient effectivement être interrompues, l'Office fédéral pour l'approvisionnement économique du pays (OFAE) peut minimiser les dommages, affirme l'UDC vaudois. Il existe des réserves obligatoires, explique-t-il. Il note également que la population peut être appelée à l'aide: une baisse du chauffage d'un degré correspond à une réduction de 5 à 7% de la consommation totale.

D'après Guy Parmelin, ses services mettent au point depuis des semaines des plans et une hiérarchisation des priorités en cas d'urgence. "La Suisse doit voir, comment elle peut s'approvisionner en sources d'énergie et où il est possible de réduire les dépendances".