L'accord a été adopté par 167 voix pour, 101 contre et 24 abstentions. Les débats ont duré quatre heures et ont fait alterner partisans et opposants de l'alliance de gauche entre LFI, EELV et PCF pour les législatives des 12 et 19 juin.
"C'est un moment de clarification. Ce vote dit à quel espace politique nous appartenons", "à gauche" et pas avec le président français Emmanuel Macron, a conclu le premier secrétaire Olivier Faure depuis le siège d'Ivry-sur-Seine.
"Mitterrand, c'était cela la radicalité, et pourtant, nous l'avons fait", s'est exclamé Olivier Faure. "A force de dire que nous sommes un parti de gouvernement, nous pouvons oublier nos propres racines, qui sont en partie dans la radicalité".
Fronde de personnalités
Selon la liste consultée par l'AFP, sur les 70 circonscriptions obtenues dans l'accord avec LFI, une bonne vingtaine est gagnable. Mais les circonscriptions de trois sortants ont été sacrifiées, dans les Pyrénées-Atlantiques, dans le Nord et dans l'Ardèche. L'assemblée nationale sortante compte vingt-six députés PS, plus trois apparentés.
Malgré des "réserves concernant l'Europe", la maire de Lille Martine Aubry, figure historique du PS, a soutenu l'accord, estimant que "les électeurs de gauche ont exprimé lors du premier tour des élections présidentielles une forte aspiration au rassemblement et à l'unité".
La direction socialiste fait toutefois face à la fronde de personnalités du parti. L'ancien président François Hollande a "récusé l'accord sur le fond et les circonscriptions", tandis que son ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve a mis sa menace à exécution en quittant le parti.
Ils s'offusquent tous d'une alliance avec un Jean-Luc Mélenchon antagoniste historique du PS. Ils pointent aussi l'inclusion dans l'accord de la "désobéissance" aux traités européens en cas de blocage pour appliquer le programme, ou encore de nombreuses mesures sociales qu'ils estiment impossibles à financer.
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