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Une COP15 pour contrer l’avancée du désert et la déforestation

La COP15 a début à Abidjan, en Côte d'Ivoire. [afp - Sia Kambou]
Une COP15 pour contrer l’avancée du désert et la déforestation / La Matinale / 1 min. / le 10 mai 2022
"Agissons vite!". La COP15 contre la désertification a débuté lundi à Abidjan en présence de plusieurs chefs d'Etat africains, pour tenter d'agir concrètement face à la dégradation rapide des terres et répondre "à l'urgence climatique". 

Moins connue que sa "grande soeur" sur le climat, cette 15e Conférence des parties (COP) de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), aborde des questions tout aussi cruciales à l'heure où l'ONU estime que 40% des terres sont dégradées dans le monde.

"Notre sommet se tient dans un contexte d'urgence climatique qui impacte durement nos politiques de gestion des terres et exacerbe le phénomène de sécheresse", a déclaré le président ivoirien Alassane Ouattara en ouverture de la COP15.

"Nos peuples fondent beaucoup d'espoir sur nous. Nous n'avons pas le droit de les décevoir. Agissons vite, agissons ensemble pour donner une nouvelle vie à nos terres!", a-t-il poursuivi.

Baisse des rendements agricoles

Neuf chefs d'Etats africains, dont le président nigérien Mohamed Bazoum, son homologue congolais Felix Tshisekedi ou encore le Nigérian Muhammadu Buhari étaient présents autour d'Alassane Ouattara.

Plusieurs d'entre eux ont pris la parole, Mohamed Bazoum déplorant par exemple "les rendements agricoles qui baissent d'année en année", tandis que Felix Tshisekedi pointait "l'allongement des saisons sèches" et "l'avancée des déserts du Sahara et du Kalahari" sur le continent.

Les dirigeants se sont notamment engagés à "continuer d'accorder la plus grande priorité aux problèmes de la sécheresse et de la désertification".

"La désertification a le visage de plus de 3,2 milliards de personnes qui vivent sur des terres dégradées, partout dans le monde. Il y a urgence à agir", a de son côté déclaré le président français Emmanuel Macron dans un message vidéo. "La désertification et la dégradation des terres ne sont pas une fatalité. Ces crises ne sont pas irréversibles et des solutions existent", a-t-il ajouté.

Mobiliser 1,5 milliard

Lundi matin, Alassane Ouattara a présenté "l'Initative d'Abidjan", un grand programme visant à mobiliser 1,5 milliard de dollars sur cinq ans pour restaurer "les écosystèmes forestiers dégradés en Côte d'Ivoire" et promouvoir "des approches de gestion durable des sols", espérant "inspirer d'autres pays".

La Banque africaine de développement et l'Union européenne font partie des principaux bailleurs de ce projet.

Comme de nombreux pays africains, la Côte d'Ivoire est concernée au premier chef par la désertification: sa surface forestière a diminué de 80% depuis 1900, de 16 millions d'hectares à 2,9 millions en 2021. "Au rythme actuel, notre forêt pourrait disparaître entièrement a l'horizon 2050", a averti le chef de l'Etat ivoirien.

afp/boi

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