Selon des résultats portant sur plus de 90% des circonscriptions, Marcos Junior, surnommé "Bongbong", obtenait près de 30 millions de voix, soit environ deux fois plus sa principale rivale, la vice-présidente sortante Leni Robredo, une avance impossible à rattraper. Il lui suffisait, lors de ce scrutin à un seul tour, d'être celui des dix candidats qui obtenait le plus de voix pour l'emporter.
Dans une allocution mardi à l'aube depuis son quartier général de campagne à Manille, "Bongbong", 64 ans, s'est abstenu de proclamer sa victoire, se contentant de remercier ses partisans pour leurs mois de "sacrifices et de travail". "Attendons que ce soit très clair, que le décompte atteigne 100% des voix, et alors nous pourrons célébrer", a-t-il dit.
Soutien du président sortant
Dans la capitale, ses partisans euphoriques lançaient des feux d'artifice et parcouraient les rues en agitant des drapeaux philippins. Environ 67 millions de Philippins étaient appelés aux urnes pour ces élections générales, lors desquelles devaient également être désignés le vice-président ainsi que les députés, la moitié des sénateurs, les gouverneurs de province et des milliers d'autres élus locaux.
Le triomphe de Marcos Junior intervient après une campagne électorale marquée par des torrents de désinformation et par le soutien sans faille du président autoritaire sortant Rodrigo Duterte, dont la popularité reste très élevée.
Depuis des années, des comptes pro-Marcos Junior ont envahi les réseaux sociaux, faisant passer auprès des jeunes Philippins les vingt ans de régime de son père (1965-1986) comme une ère dorée de paix et de prospérité pour les Philippines. Et en passant sous silence les dizaines de milliers d'opposants arrêtés, torturés ou tués, ou encore les milliards de dollars volés par le clan Marcos dans les caisses du pays pour son enrichissement personnel.
Famille Marcos exilée aux Etats-Unis
Le régime avait été renversé en 1986 par une immense révolte populaire, et la famille Marcos était partie en exil aux Etats-Unis, avant de revenir dans le pays pour y retisser peu à peu un puissant réseau de soutien politique.
Moins d'un demi-siècle après leur chute, les Marcos feront leur retour au palais présidentiel de Malacanang à Manille, d'où "Bongbong" a promis de rétablir "l'unité" du pays pendant son mandat de six ans.
La journée de lundi a été marquée par des violences, comme c'est souvent le cas lors d'élections aux Philippines. Au moins quatre personnes ont été tuées à travers le pays dans des attaques de bureaux de vote. Dimanche soir, l'explosion d'une grenade devant un autre avait fait neuf blessés.
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afp/vajo