"Si la Suède était attaquée et se tournait vers nous pour nous demander du soutien, nous le lui apporterions", a affirmé le chef de gouvernement britannique lors d'une conférence de presse commune en Suède.
"Si un des deux pays devait subir un désastre ou une attaque, le Royaume-Uni et la Suède se porteraient assistance de nombreuses manières (...) incluant des moyens militaires", a précisé Magdalena Andersson.
Des pays nordiques préoccupés pour leur sécurité
Inquiets de la réaction de la Russie à leurs probables demandes d'adhésion à l'Otan attendues dans les prochains jours, les deux pays nordiques (la Suède et la Finlande) cherchent des assurances de sécurité bilatérales durant la période comprise entre leur candidature et leur entrée formelle dans l'alliance atlantique, ce qui peut prendre plusieurs mois.
Des discussions ont notamment eu lieu avec les grandes puissances de l'alliance (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne), selon les dirigeants des deux pays. La "déclaration politique de solidarité" signée mercredi avec Londres est le premier accord formel annoncé publiquement.
A l'instar de la Suède, la Finlande a signé un accord de protection mutuelle avec le Royaume-Uni. Le chef de l'Etat finlandais Sauli Niinistö a également appelé Moscou à se considérer comme responsable d'une éventuelle adhésion d'Helsinki à l'Otan. "Si nous adhérions (à l'Otan), ma réponse (à la Russie) serait: C'est vous qui avez fait cela, regardez vous dans le miroir", a-t-il affirmé.
"Ils sont prêts à attaquer un pays voisin"
Le président finlandais doit officialiser jeudi sa position "personnelle" sur l'adhésion à l'Otan, avec une annonce de candidature attendue dans les prochains jours, probablement avec la Suède. Interrogé sur le risque qu'une candidature à l'Otan soit perçue comme une provocation par Moscou, le président finlandais a estimé que c'est la Russie qui avait changé la donne fin 2021.
"Ils ont exigé que la Finlande et la Suède n'entrent pas dans l'Otan. Ils ont exigé que l'Otan ne prenne pas de membre supplémentaire", a rappelé Sauli Niinistö. "En disant cela, la Russie a en fait dit que nous n'avions plus notre libre choix. Et c'est un changement énorme", a-t-il plaidé.
"Cela nous a fait réfléchir et ce qu'il s'est passé le 24 février et l'énorme guerre que mène la Russie en Ukraine, cela aussi a changé la donne: ils sont prêts à attaquer un pays voisin", a-t-il affirmé. La Finlande, qui partage une frontière de près de 1300 kilomètres avec son voisin russe, était restée en dehors de l'Otan après la fin de la Guerre froide, tout en devenant partenaire de l'alliance.
afp/aps
Besoin de l'unanimité pour adhérer à l'Otan
Une fois la décision prise par un pays tiers d'adhérer, les membres de l'Otan doivent accepter à l'unanimité de l'inviter à les rejoindre, lançant alors des pourparlers d'adhésion.
Le patron de l'Otan ayant promis d'accueillir la Suède et la Finlande "à bras ouverts" en cas de candidature, cette première phase du processus peut être rapide, de l'ordre de "quelques jours à quelques semaines", estime Charly Salonius-Pasternak, chercheur à l'Institut finlandais des affaires internationales.
Le ministre finlandais des Affaires étrangères Pekka Haavisto a estimé mardi que la date la plus précoce à ses yeux pour entrer dans l'Otan serait en octobre.