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Kim Jong Un ordonne un "confinement national" en Corée du Nord après un premier cas de Covid

Cas de Covid en Corée du Nord. [Keystone - KRT via AP]
Covid: premier cas en Corée du Nord / Le 12h30 / 1 min. / le 12 mai 2022
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a ordonné des mesures de "confinement" à l'échelle nationale après que le pays a détecté son tout premier cas de Covid-19 depuis le début de la pandémie, ont fait savoir les médias d'État jeudi.

Kim Jong Un "a appelé toutes les villes et tous les comtés du pays à confiner minutieusement leurs territoires et à organiser le travail et la production après avoir isolé chaque unité de travail, chaque unité de production et chaque unité d'habitation les unes des autres", afin de bloquer la propagation du "virus malveillant", a déclaré l'agence de presse officielle KCNA.

Après deux ans de lutte contre la pandémie, des échantillons prélevés sur des patients fiévreux à Pyongyang "coïncident avec le variant Omicron BA.2".

Le site spécialisé NK News, basé à Séoul, a rapporté que des quartiers de la capitale nord-coréenne avaient été confinés pendant deux jours, faisant aussi état d'achats paniqués.

Situation probablement critique

"Pour que Pyongyang admette publiquement des cas d'Omicron, la situation de santé publique doit être grave", a estimé Leif-Eric Easley, professeur à l'université Ewha de Séoul.

Selon les experts, le système de santé déficient du pays aurait du mal à faire face à une épidémie majeure, d'autant que la Corée du Nord n'a vacciné aucun de ses 25 millions d'habitants, ayant rejeté les offres de vaccination de l'OMS, de la Chine et de la Russie.

13'259 tests "négatifs" en 2020

La Corée du Nord s'est longtemps vantée de sa capacité à tenir le virus à distance et n'avait pas signalé à l'Organisation mondiale de la santé le moindre cas confirmé de Covid-19. Selon l'institution, la Corée du Nord avait mené, en 2020, 13'259 tests anti-Covid, qui se seraient tous révélés négatifs.

Le 26 juillet 2020, Pyongyang avait annoncé un premier cas "suspecté" de coronavirus, un cas qui s'est finalement avéré négatif, alors que les pays voisins, la Chine et la Corée du Sud, avaient subi de plein fouet la pandémie depuis le début de l'année.

A la même période, dès la fin du mois de janvier 2020, la Corée du Nord avait rigoureusement fermé l'ensemble de ses frontières et imposé des confinements drastiques, des mesures expliquant, selon les communications officielles de l'époque, les résultats hors du commun du pays en matière de gestion des épidémies.

La Chine à la rescousse

Dans ce contexte, la diplomatie chinoise a exprimé sa "compassion" face à la situation sanitaire chez son voisin, dont aucun des 25 millions d'habitants n'est vacciné. La Chine a donc offert d'aider la Corée du Nord à combattre le coronavirus,

"En tant que camarade, voisine et amie, la Chine est prête à apporter son entier soutien et son aide à la (Corée du Nord) dans son combat contre l'épidémie", a assuré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Les deux pays sont étroitement liés depuis la Guerre de Corée (1950-53), durant laquelle Pékin a volé au secours des communistes coréens contre les Etats-Unis.

Depuis le début de l'année, la province chinoise du Jilin (nord-est), frontalière de la Corée du Nord, est l'une des plus touchées par le regain épidémique qui frappe la Chine, notamment la préfecture autonome de Yanbian, toute proche de la limite entre les deux pays.

afp/furr

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Essai nucléaire retardé?

La situation sanitaire en Corée du Nord engendre beaucoup d'incertitudes sur l'essai nucléaire annoncé et programmé par Pyongyang.

"Il est possible que l'essai nucléaire soit retardé afin de se concentrer sur la maîtrise du coronavirus", estime Yang Moo-jin, professeur à l'Université des études nord-coréennes de Séoul.

Mais le professeur a ajouté que si les craintes de la population concernant une épidémie se répandaient, Kim Jong Un pourrait procéder à un essai "pour détourner cette peur".

Un missile balistique "non-identifié" tiré

Selon l'armée sud-coréenne, la Corée du Nord aurait lancé ce jeudi un missile balistique non-identifié à l'est de ses côtes, quelques heures seulement après que Pyongyang eut annoncé avoir détecté ce tout premier cas de Covid-19 sur son territoire.

Il est encore trop tôt pour savoir si ce tir constitue un essai nucléaire ou un simple tir de missile balistique conventionnel, le 16ème tir depuis le début de l'année dans ce dernier cas.