Quelque 450 cortèges sont organisés à travers le pays, dont des grandes marches à Washington, New York, Chicago, Austin et Los Angeles.
"Personne n'a le droit de prendre une décision concernant le corps de quelqu'un d'autre", a expliqué à l'AFP Hanna Williamson, une manifestante de 20 ans à Washington. "Je me bats pour les droits de tout le monde".
"Nos corps, nos avortements"
Dans la foule, les manifestants tenaient des pancartes roses avec écrit "Pas touche à nos corps", d'autres clamaient "La Cour suprême veut tuer les femmes", "Faites avorter la Cour" et une grande banderole "Nos corps, nos avortements" était placée en avant du cortège.
"Quand il s'agit des femmes, mêlez-vous de vos affaires", dit-elle à l'adresse des membres du Congrès qui s'opposent à une loi fédérale protégeant l'IVG. "Laissez-nous prendre cette décision, que ce soit notre choix", ajoute-t-elle.
Dans la capitale, le défilé de plusieurs milliers de personnes doit se terminer devant le bâtiment de la Cour suprême.
A New York, le cortège de quelque 3000 personnes était mené par les sénateurs démocrates Chuck Schumer et Kirsten Gillibrand, ainsi que la procureure de la ville Letitia James. Le maire Eric Adams était également dans la foule.
Ils étaient 5000 à Houston, au Texas, selon les organisateurs et un millier à Louisville, dans le Kentucky, un Etat conservateur du Sud où seulement deux cliniques de l'organisation Planned Parenthood pratiquent des avortements.
Plusieurs milliers de personnes manifestaient aussi à Los Angeles.
Décision attendue fin juin
Même s'il est soutenu par une majorité de la population, selon de récents sondages, le droit à l'avortement est un sujet de société très clivant depuis l'arrêt historique "Roe v. Wade" de janvier 1973, qui protège le droit des Américaines à interrompre leur grossesse.
La Cour suprême, désormais résolument ancrée dans le conservatisme, est dans la tourmente depuis début mai et la révélation par le site d'informations Politico d'un projet d'arrêt qui, s'il est adopté tel quel, accordera aux Etats américains le droit d'interdire ou d'autoriser les IVG.
Elle doit rendre sa décision d'ici fin juin sur une loi du Mississippi limitant les délais légaux pour avorter. Ces délais sont déjà restreints dans 23 Etats et une vingtaine d'Etats conservateurs ont déjà promis de le rendre illégal, certains même en cas de viol ou d'inceste.
Cela forcerait les femmes à voyager plusieurs milliers de kilomètres pour se faire avorter.
Colère contre la Cour suprême
Depuis les révélations de Politico, des manifestants crient chaque soir leur colère devant le temple américain du droit, imposant bâtiment de marbre blanc désormais protégé par un grillage.
D'autres protestent aux cris de "mon corps, mon choix" devant le domicile de juges conservateurs de la Cour dans les banlieues cossues de la capitale.
Les élus démocrates au Congrès ont promis de protéger le droit à l'avortement dans les Etats où ils sont majoritaires.
La Chambre des représentants a voté à l'automne dernier une loi garantissant l'accès à l'avortement dans tout le pays mais ce texte est bloqué au Sénat, où les démocrates ne disposent pas de la majorité suffisante.
fgn avec les agences