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Enquête sur la charge israélienne lors des obsèques de Shireen Abu Akleh

La charge de la police israélienne lors des obsèques de Shireen Abu Akleh à Jérusalem-Est, 13.05.2022. [AP/Keystone - Maya Levin]
Enquête sur la charge israélienne lors des obsèques de Shireen Abu Akleh / Le Journal horaire / 24 sec. / le 14 mai 2022
La police israélienne a annoncé samedi l'ouverture d'une enquête après le tollé international provoqué par l'intervention de ses membres lors des funérailles de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh. Son cercueil a failli tomber, vendredi, après des coups de matraque contre les porteurs.

Des milliers de Palestiniens ont participé aux obsèques de la journaliste américano-palestinienne de la TV Al Jazeera à Jérusalem-Est. Shireen Abu Akleh a tuée mercredi d'une balle dans la tête alors qu'elle couvrait un raid militaire israélien dans le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Elle portait un gilet pare-balles siglé "presse" et un casque de reportage.

La foule chargée par les policiers

A la sortie du cercueil de l'hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville également occupé par Israël, la police a fait irruption dans l'enceinte de l'établissement et chargé une foule brandissant des drapeaux palestiniens.

Le cercueil a failli tomber des mains des porteurs frappés par des policiers armés de matraques avant d'être rattrapé in extremis, selon des images retransmises par les télévisions locales.

>> Lire : Les funérailles de la journaliste d'Al-Jazeera marquées par des violences

Le Croissant-Rouge palestinien a fait état de 33 blessés et la police israélienne de six arrestations. La foule de Palestiniens a pu ensuite accompagner le cercueil vers une église de la Vieille Ville où une messe a été célébrée, puis au cimetière.

"Violence des émeutiers" mise en avant

"Le commissaire de la police israélienne, en coordination avec le ministre de la Sécurité publique, a ordonné une enquête sur l'incident. Les conclusions seront présentées au commissaire dans les prochains jours", a indiqué la police dans un communiqué.

Elle a répété que les policiers "avaient été exposés à la violence des émeutiers, ce qui les a poussés à recourir à la force".

Nombreuses réactions internationales

Les images de la charge de la police circulant en boucle sur les réseaux sociaux ont provoqué un tollé international. "Nous avons été profondément troublés par les images de l'intrusion de la police israélienne au sein du cortège funéraire", a dit le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

L'Union européenne, de son côté, a condamné "l'usage disproportionné de la force et le comportement irrespectueux de la police israélienne".

Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit "profondément troublé". "Le meurtre" de la journaliste de 51 ans a été condamné à l'unanimité par le Conseil de sécurité de l'ONU, qui a réclamé "une enquête transparente et impartiale".

L'Autorité palestinienne, la télévision du Qatar Al Jazeera et le gouvernement du Qatar ont accusé l'armée israélienne d'avoir tué la journaliste.

Appel à une enquête internationale

Samedi, Hussein al-Cheikh, un ténor de l'Autorité palestinienne, a déclaré sur Twitter "accueillir la participation de tous les organismes internationaux" à sa propre enquête sur l'assassinat de Shireen Abu Akleh.

Ces derniers mois, l'armée israélienne a lancé plusieurs opérations à la recherche de suspects palestiniens dans le camp de réfugiés de Jénine, bastion des factions armées palestiniennes d'où étaient originaires des auteurs d'attaques meurtrières en Israël.

>> Lire : Trois morts dans une attaque à Elad, dans le centre d'Israël

afp/oang

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"La charge israélienne rappelle l'apartheid"

La charge de la police israélienne aux funérailles de Shireen Abu Akleh rappelle douloureusement les sombres heures de l'apartheid en Afrique du Sud, a dénoncé la Fondation Desmond Tutu dans un communiqué samedi.

Ces scènes, où l'on voit les forces de sécurité israéliennes matraquer les porteurs du cercueil "font froid dans le dos, rappelant la brutalité infligée aux personnes endeuillées lors de funérailles de militants contre l'apartheid", a affirmé Mamphela Ramphele, présidente de la fondation, en regrettant "la violence, le sentiment de haine et le mépris de la dignité humaine" affichés.