La délibération a été adoptée avec une courte majorité de 29 voix pour, 27 contre et deux abstentions, au terme de 2 heures 30 de débats parfois tendus.
Le maire écologiste Eric Piolle a balayé les objections de l'opposition, en invoquant un combat féministe, de santé et de laïcité, parce que rien n'interdit le port de vêtements religieux dans l'espace public, "y compris à la piscine".
Longueur des maillots plus réglementée
Le règlement intérieur des piscines désormais remanié prévoit que la longueur des maillots ne sera plus limitée, a expliqué l'adjointe aux Sports Céline Mennetrier. Il permettra ainsi par la même occasion aux femmes de se baigner seins nus et à tous les baigneurs de porter, par exemple, un maillot les protégeant du soleil.
Au contraire de la plupart des piscines de Suisse, notamment, une partie importante des bassins français interdisent en effet les shorts de bain et bermudas, les hommes devant porter des slips de bain.
En France, le burkini n'était jusqu'à présent autorisé dans les piscines d'une seule autre grande ville, à Rennes (ouest) depuis 2018.
La justice pourrait encore s'en mêler
Le port du burkini était revendiqué par la controversée association Alliance Citoyenne, qui a organisé depuis 2019 plusieurs opérations coup de poing dans les piscines grenobloises pour faire passer son message. Ses membres, rassemblées dans une salle grenobloise, ont assisté à la séance du conseil municipal par retransmission vidéo.
Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez (Les Républicains) a rapidement réagi au vote du conseil municipal, accusant Eric Piolle d'"acter définitivement sa rupture avec la laïcité et les valeurs de notre République".
>> Plus de détails dans notre article de lundi matin, peu avant le vote : Malaise à Grenoble avant un vote sur la légalisation du burkini dans les piscines
Le préfet de l'Isère Laurent Prévost a lui fait savoir dimanche soir déjà qu'il saisirait le tribunal administratif de Grenoble, sur instruction du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, pour bloquer la mesure si elle était adoptée.
ats/vic