Les résultats définitifs des élections libanaises sont tombés. Le plus grand bloc parlementaire du Liban, mené par le puissant mouvement armé chiite du Hezbollah, n'a pas obtenu les 65 sièges nécessaires pour conserver une majorité au parlement. Il contrôle désormais 62 des 128 sièges du Parlement, contre 71 auparavant.
Les candidats pro-réformes issus de la contestation populaire de 2019 au Liban ont, quant à eux, obtenu au moins 13 sièges au Parlement. Ils pourraient se ranger dans l'opposition aux partis traditionnels, et se positionner en faiseurs de roi pour la formation du nouveau gouvernement.
>> Pour en savoir plus sur ces élections : Le scrutin pour les élections législatives libanaises de dimanche s'est ouvert
Fait inédit, deux candidats indépendants ont réussi à décrocher au Liban-Sud un siège qui était détenu par les alliés du Hezbollah depuis trois décennies.
Les Forces Libanaises, parti chrétien qui fait partie de la classe politique quasiment inchangée depuis trois décennies et fermement opposé au Hezbollah, a annoncé avoir obtenu au moins 18 sièges, contre 15 sièges en 2018.
afp/jj
Des élections dans un contexte de crise historique
Ces élections interviennent alors que le Liban est miné par la pire crise socio-économique de son histoire. Aucune mesure de redressement n'a été entreprise par la classe dirigeante, accusée de laisser couler le pays.
Depuis 2019, la monnaie nationale a perdu plus de 90% de sa valeur, les épargnants subissent des restrictions bancaires étouffantes et près de 80% de la population vit désormais en dessous du seuil de pauvreté selon l'ONU. En 2020, l'État a fait défaut sur sa dette pour la première fois de son histoire.
En plus de cette crise, le Liban a été meurtri par l'explosion en 2020 d'énormes quantités de nitrate d'ammonium stockées sans mesures de précaution au port de Beyrouth (plus de 200 morts), imputée là aussi largement à l'incurie de la classe dirigeante.