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Le confinement continue de s'assouplir à Shanghai, mais de nouveaux cas menacent

Des habitants et habitantes de Shanghai dans un supermarché, après un confinement généralisé de près de deux mois. [Xinhua/AFP - Ding Ting]
Shanghai rouvre progressivement / La Matinale / 2 min. / le 20 mai 2022
Alors que la ville de Shanghai entame sa réouverture, après près de deux mois de confinement généralisé, de nouveaux cas de Covid isolés pourraient freiner ce retour à la normale. L'opinion publique, elle, se montre plus sévère envers les dirigeants locaux qu’à l’égard du président chinois Xi Jinping.

Les autorités de Shanghai sont sur le qui-vive: trois infections au Covid ont été détectées jeudi en dehors des structures de quarantaine centralisées. L’annonce met fin à une série de cinq jours sans apparition de nouveaux cas dans la société, de quoi peser sur le lent processus de réouverture de la mégapole.

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Sous cloche depuis bientôt deux mois, la ville a annoncé le retour à la normale pour fin juin. La paralysie a provoqué la colère de la population excédée. Un mécontentement qui ne semble pas ébranler, pour l’instant, l’autorité du président chinois Xi Jinping. Même si la stratégie zéro-Covid – sa politique signature – génère une certaine frustration, il s'est entouré de pare-feux dans l'application des mesures: les autorités locales, en première ligne, fonctionnent tantôt comme boucs-émissaires de la population, tantôt comme bouclier de Pékin.

"De manière générale, je soutiens la stratégie zéro-Covid du gouvernement, même si elle n’a pas été bien mise en œuvre à Shanghai. Le chaos ici n’est pas dû à cette politique mais à la manière dont les autorités locales l’ont appliquée", estime par exemple Zhang Maoxin, trentenaire originaire du Sichuan, actif dans le milieu de la finance à Shanghai où il est toujours enfermé chez lui.

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Sa position est partagée par ses proches et amis ailleurs dans le pays. Zhang Maoxin ne perçoit pas de vindicte populaire à l’encontre de Xi Jinping. "La Chine est gigantesque, elle compte 1,4 milliard de personnes. Même si 100 millions de personnes étaient mécontentes, ça représenterait moins d’une personne sur 10", note-t-il.

Comparaison à l'international

En outre, les médias d’Etat informent régulièrement la population chinoise sur les infections et la mortalité à l’étranger, et notamment le dernier bilan en date aux Etats-Unis où le cap du million de morts a été officiellement atteint.

"Si on observe le prix payé de chaque côté, on s’aperçoit clairement que la Chine a connu moins d’infections et beaucoup moins de morts. Les Etats-Unis croulent toujours sous les infections et les morts. Quelle réponse est la meilleure du point de vue du respect de la vie? La réponse est évidente", avance Zhang Maoxin.

Si les divisions existent bel et bien, il reste difficile de sonder objectivement l’opinion publique, qui, à ce stade, ne représente vraisemblablement pas une menace pour Xi Jinping. Si risque il y a, il vient de l’intérieur du parti où la grogne existe à l’encontre du zéro-Covid et ses effets sur l’économie. Mais avec sa solide mainmise sur l’armée et l’entier de l’appareil sécuritaire, Xi Jinping semble s’être efficacement préservé des manœuvres politiques internes.

Michael Peuker/kkub

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