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Les urgences au bord de la crise de nerfs en France à l'approche de l'été

Les urgences de l'Hôpital Pasteur à Nice. [Reuters - Eric Gaillar]
Les urgences au bord de la crise de nerfs en France à l'approche de l'été / Le Journal horaire / 23 sec. / le 20 mai 2022
La pénurie de soignants aux urgences vire à la catastrophe en France, alerte vendredi le Samu. Avec déjà 120 services contraints de limiter leur activité ou s'y préparant, c'est le prélude à un été qui promet d'être difficile.

De mémoire d'urgentiste, "on n'a jamais connu une telle tension avant même la période estivale". Manque de médecins, d'infirmiers, d'aides-soignants ou de "lits d'aval" pour transférer les patients: au moins 120 hôpitaux font face à de graves "difficultés", selon  une liste établie par l'association Samu-Urgences de France (SUdF) et que l'AFP s'est procurée.

Cela représente quasiment 20% des quelque 620 établissements publics et privés hébergeant un ou plusieurs services d'urgences. Aucun territoire n'est épargné, avec 60 départements touchés dans toutes les régions, d'après ce décompte qui n'inclut pas la Corse, les Antilles et la Guyane.

"La situation ferait presque regretter la pandémie"

Pour un praticien exerçant dans l'un des établissements concernés, "la situation est catastrophique" et ferait "presque regretter la pandémie" de Covid.

Signe supplémentaire d'une crise inédite, 14 des 32 plus gros hôpitaux français (CHU et CHR) figurent sur cette liste. Celui de Bordeaux vient ainsi d'instaurer un "accès régulé" chaque nuit entre 20h00 et 08h00. Sauf "urgence avérée", il est désormais impossible de rentrer dans le premier service de Nouvelle-Aquitaine sans un coup de fil préalable au 15.

Celui de Grenoble, qui tourne déjà avec une équipe mobile du Smur en moins, pourrait suivre, le syndicat des médecins hospitaliers SNMH-FO y pointant un "risque de fermeture" la nuit "à très court terme" car "de nombreux médecins quittent le service".

Risque "considérable" d'aggravation à l'été

Le Pr Rémi Salomon, président de la conférence médicale des Hôpitaux de Paris (AP-HP), a prévenu jeudi sur franceinfo: "On a un risque imminent de rupture d'accès aux soins. C'est déjà en train de se produire et ça risque de s'aggraver de manière assez considérable pendant l'été, au moment des congés".

"Ca va être atroce, du jamais-vu", avec "des décès inopinés et involontaires" de patients, a même prédit Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), dans un entretien à Ouest-France mercredi.

afp/oang

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L'opposition polémique avant les législatives

En pleine campagne des législatives, les leaders de l'opposition se sont emparés du sujet pour accabler l'exécutif.

"Où sont passés Emmanuel Macron et Elisabeth Borne? Des mesures d'urgence doivent être prises sans attendre!", a ainsi tweeté Marine Le Pen (Rassemblement National).

De son côté, Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) a écrit: "Bilan de Macron 1: 120 services d'urgence menacés de fermeture. Projet de Macron 2: les fermer tous?".