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En Australie, les travaillistes espèrent mettre fin à 9 ans de pouvoir des conservateurs

Le leader de l'opposition travailliste Anthony Albanese, à gauche, serre la main de l'actuel premier ministre conservateur Scott Morrison. [Keystone/AP - Mick Tsikas]
Les Australiens se rendent aux urnes pour renouveler leur Parlement / Le Journal horaire / 14 sec. / le 21 mai 2022
L'Australie vote samedi pour renouveler son parlement, un scrutin qui pourrait marquer le retour au pouvoir des travaillistes après neuf ans d'un gouvernement conservateur dirigé par Scott Morrison. Le dénouement s'annonce cependant serré.

Les bureaux de vote ont ouvert samedi à 8h et fermeront à 18h (10h du matin en Suisse). Les responsables électoraux ont modifié à la dernière minute les règles afin de permettre à un plus grand nombre de personnes positives au Covid-19 de voter par téléphone lors de ce premier scrutin fédéral depuis le début de la pandémie. Le vote est obligatoire en Australie, où les abstentionnistes s'exposent à une amende de 20 dollars australiens (13 euros).

Quelque 17,2 millions d'électeurs doivent choisir les 151 sièges de la Chambre des représentants pour un mandat de trois ans. Au Sénat, 40 des 76 sièges seront également renouvelés pour six ans. Le parti ou la coalition qui emportera la majorité à la chambre basse sera automatiquement chargé de former le gouvernement.

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Anthony Albanese ,"homme du peuple" d'origine italienne

Anthony Albanese a voté à Marrickville, dans la banlieue de Sydney. [Reuters - Lukas Coch]
Anthony Albanese a voté à Marrickville, dans la banlieue de Sydney. [Reuters - Lukas Coch]

Le leader de l'opposition travailliste Anthony Albanese, légèrement favori dans les sondages pour devenir le prochain Premier ministre, a demandé aux électeurs de lui "donner une chance". Il décrit l'actuel Premier ministre conservateur Scott Morrison comme "le plus clivant jamais vu".

Agé de 57 ans, il est considéré comme un homme du peuple, élevé dans un logement social de Sydney par une mère célibataire. D'origine italienne de par son père, il serait, s'il était élu, le premier chef de gouvernement australien à ne pas porter un nom anglo-saxon ou celtique.

Scott Morrison, déjà sauvé in extremis il y a 3 ans

Scott Morrison, au pouvoir depuis 2018 et qui brigue un nouveau mandat, semble avoir réduit l'avance des travaillistes dans les sondages ces derniers jours, même s'il apparaît toujours à la traîne. Il a accusé son rival de faire preuve d'un "orgueil démesuré" en se prétendant déjà assuré de l'emporter. L'actuel Premier ministre est souvent décrit comme coriace. Il y a trois ans, il avait été réélu en dépit de sondages défavorables lors de ce qu'il avait appelé un "miracle".

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Le Premier ministre australien Scott Morrison, avec sa famille, a voté à Lilli Pilli, une bourgade au sud de Sydney. [Reuters/AAP - Mick Tsikas]
Le Premier ministre australien Scott Morrison, avec sa famille, a voté à Lilli Pilli, une bourgade au sud de Sydney. [Reuters/AAP - Mick Tsikas]

Les deux derniers sondages publiés avant l'élection, jeudi et vendredi, accordaient une avance de six points aux travaillistes, mais l'écart tendait à se resserrer. Les deux camps tentent de séduire les électeurs qui s'inquiètent de l'augmentation du coût de la vie, avec une inflation annuelle de 5,1% et des salaires qui ne suivent pas en termes réels.

Dans un pays marqué par des inondations, des incendies et des sécheresses de plus en plus graves, les travaillistes promettent de faire davantage pour l'environnement. L'actuel premier ministre soutient au contraire les industries du charbon et du gaz et a résisté aux appels mondiaux en faveur d'une réduction des émissions de carbone, hormis l'engagement actuel de -28% d'ici 2030.

Solides résultats économiques

Scott Morrison martèle le message qui a fonctionné la dernière fois: on ne peut pas faire confiance aux travaillistes en matière d'économie. Il s'est vanté des nouvelles données montrant que le taux de chômage australien est tombé à 3,9% en avril, son niveau le plus bas en 48 ans, comme d'une "réussite extraordinaire" qui montre que son plan fonctionne.

Il a qualifié Anthony Albanese d'"élément fragile" en raison de ses gaffes très médiatisées, notamment son oubli du taux de chômage national devant la presse. "C'est le genre de choses que les Premiers ministres doivent savoir", a déclaré Scott Morrison dans une interview vendredi. "Nous avons vu qu'il n'est pas à la hauteur de la tâche et que cela le dépasse".

Anthony Albanese promet quant à lui promis une action ferme contre la corruption, après l'échec du gouvernement Morrison à mettre en place un gendarme fédéral anticorruption. Il a qualifié l'administration de son rival de "gouvernement de pacotille le moins ouvert et le moins équitable de l'histoire politique australienne".

afp/vic

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