Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Justice" ou "Le Bourbon, en prison", les manifestants, au nombre de 300 selon un porte-parole du gouvernement, se sont réunis sur une place tout près du palais royal pour critiquer l'ancien chef de l'Etat espagnol.
L'ex-roi, âgé de 84 ans, qui n'était pas revenu en Espagne depuis août 2020, est arrivé jeudi pour assister à une régate à Sanxenxo, en Galice, dans le nord-ouest du pays, jusqu'à dimanche.
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Lundi, il doit se rendre à Madrid pour voir notamment son fils, le roi Felipe VI, et son épouse Sofia, avant de repartir le jour-même à Abou Dhabi, "où il a établi sa résidence de façon permanente et stable", a indiqué mercredi soir le palais.
Une réputation ternie
Cette brève visite de Juan Carlos intervient après que la justice espagnole a classé en mars les enquêtes pour corruption et blanchiment le visant.
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Mais les révélations sur l'origine opaque de sa fortune ont terni à jamais, dans une grande partie de l'opinion publique espagnole, l'image de cette figure adulée pendant des décennies pour avoir conduit la transition démocratique de l'Espagne après la mort du dictateur Francisco Franco en 1975.
Le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez, qui s'est opposé, selon les médias, à ce qu'il puisse séjourner au palais royal de la Zarzuela, la résidence officielle de Felipe VI, attend toujours de lui des "explications" sur sa conduite.
La classe politique divisée
"C'est une honte que le roi émérite soit revenu dans ce pays faire une régate, c'est une honte qu'il ne soit pas revenu pour rendre des comptes devant la justice et les citoyens", a commenté dimanche Ione Belarra, secrétaire générale de la formation de gauche radicale Podemos, en marge d'une réunion de ce parti membre du gouvernement de coalition.
Sur le port de Sanxenxo, où Juan Carlos est monté à bord ce week-end du "Bribon", voilier avec lequel il avait été champion du monde, des dizaines de curieux l'ont acclamé et accueilli aux cris de "Vive le roi, vive l'Espagne".
"Il fait ce qui lui correspond, conformément à ses droits et ses libertés", a pour sa part commenté dimanche le chef du Parti populaire (PP) Alberto Núñez Feijóo, qui a défendu sa visite.
afp/iar