"C'est l'engagement que nous avons pris", a déclaré Joe Biden quand on lui a demandé lors d'une conférence de presse si les Etats-Unis interviendraient militairement contre une tentative chinoise de s'emparer de ce territoire par la force.
"Nous étions d'accord avec la politique d'une seule Chine, nous l'avons signée (...) mais l'idée que (Taïwan) puisse être pris par la force n'est tout simplement pas appropriée", a-t-il dit. Les Chinois "flirtent déjà avec le danger en ce moment en volant si près (de Taïwan) et avec toutes les manoeuvres qu'ils entreprennent", a déploré Joe Biden.
Surveillance des activités de la marine chinoise
Le président américain a fait ces déclarations lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre japonais Fumio Kishida, avec lequel il s'est longuement entretenu à Tokyo.
Nous nous opposons fermement aux tentatives de changer le statu quo par la force en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale
Fumio Kishida a de son côté déclaré que le Japon et les Etats-Unis "vont surveiller les récentes activités de la marine chinoise, ainsi que les mouvements liés aux exercices conjoints de la Chine et de la Russie".
"Nous nous opposons fermement aux tentatives de changer le statu quo par la force en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale", a dit Fumio Kishida. "De plus, nous sommes convenus de nous occuper ensemble de diverses questions liées à la Chine, dont celle des droits humains", a-t-il ajouté.
Nouveau partenariat économique
Le président américain a aussi annoncé le lancement d'un nouveau partenariat économique en Asie-Pacifique avec 13 premiers pays participants, dont les Etats-Unis et le Japon mais pas la Chine, qui voit ce projet d'un mauvais oeil.
Le Cadre économique pour l'Indo-Pacifique (Indo-Pacific Economic Framework, IPEF) n'est pas un accord de libre-échange, mais prévoit davantage d'intégration entre ses pays membres dans quatre domaines clé: l'économie numérique, les chaînes d'approvisionnement, les énergies vertes et la lutte contre la corruption.
afp/vkiss
La Chine appelle Biden à ne pas "sous-estimer" sa détermination
La Chine a appelé lundi Joe Biden à "ne pas sous-estimer" sa "ferme détermination" à "protéger sa souveraineté", après les propos du président américain s'engageant à défendre Taïwan en cas d'invasion par les forces chinoises.
"Nous demandons instamment aux États-Unis (...) d'éviter d'envoyer de mauvais signaux aux forces indépendantistes" de Taïwan, île revendiquée par Pékin, a déclaré devant la presse Wang Wenbin, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
La Russie "doit payer un prix à long terme" pour son invasion de l'Ukraine, selon Biden
Evoquant aussi la Russie, Joe Biden a déclaré qu'elle devait "payer un prix à long terme" pour sa "barbarie en Ukraine" en termes de sanctions imposées par les Etats-Unis et leurs alliés.
"Il ne s'agit pas seulement de l'Ukraine", a dit le président américain. Car si "les sanctions n'étaient pas maintenues à de nombreux égards, alors quel signal cela enverrait-il à la Chine sur le coût d'une tentative de prise de Taïwan par la force?"
Disant s'attendre à ce qu'une telle invasion n'ait "pas lieu", Joe Biden a toutefois déclaré que cela dépendrait "de la force avec laquelle le monde fait comprendre" à la Chine le prix qu'elle aurait à payer en cas d'invasion.