Le dépôt des candidatures est clos depuis vendredi, et la campagne officielle démarre lundi prochain. L'objectif de la majorité présidentielle est simple: gagner les législatives et décrocher la plus large majorité possible.
Par ailleurs, 14 ministres, dont la Première ministre Elisabeth Borne, sont candidats ou candidates sous la bannière "Ensemble", qui réunit les diverses mouvances sympathisantes du président Emmanuel Macron. En théorie, ces ministres devraient démissionner en cas de défaite dans leur circonscription.
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Ambitions à gauche et à l'extrême-droite
À gauche, Jean-Luc Mélenchon a fait de cette campagne sa priorité depuis son élimination au premier tour de l'élection présidentielle. Pour lui, ce scrutin fait office de référendum pour ou contre le nouveau gouvernement. Et le leader de la France insoumise ambitionne de devenir lui-même Premier ministre si les députés élus au sein de l'union de la gauche, la Nouvelle alliance populaire écologique et sociale (Nupes), devenaient majoritaires à l'Assemblée nationale.
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À l'extrême-droite, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen s'est fixé comme objectif d'obtenir au moins 15 élus ou élues, afin de pouvoir constituer un groupe parlementaire.
Traditionnellement, les législatives mobilisent moins que la présidentielle. En 2017, l'abstention était de plus de 50%. Mais cette année, l'intérêt est plus marqué, en raison de la reconfiguration des espaces politiques qui s'est dessinée lors de la présidentielle, et notamment dans l'électorat de gauche avec l'accord trouvé autour de la Nupes, union inédite depuis 1997 et la campagne de la Gauche plurielle qui avait mené à une cohabitation.
Au niveau des sondages, presque tous les instituts donnent la Nupes en tête des intentions de vote. Elle recueillerait entre 27% et 29% des intentions de vote au 1er tour. Juste derrière, la coalition de la majorité "Ensemble" est créditée de 26%. Viennent ensuite le Rassemblement nrouational (21% à 23%), Les Républicains (10%) et Reconquête, le parti d'Eric Zemmour (5%).
Plusieurs biais liés au mode de scrutin
Mais ces sondages prévoient tout de même une majorité pour Emmanuel Macron. En cause: le mode de scrutin particulier des législatives, qui se jouent au scrutin uninominal majoritaire à deux tours dans chacune des 577 circonscriptions du pays. Il n'y a donc pas forcément de proportionnalité entre le score national d'un parti et le nombre de sièges à l'Assemblée. Ce qui explique, par exemple, le très faible nombre de députés du Rassemblement national actuellement.
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Or, l'électorat de la Nupes est concentré dans certaines circonscriptions, notamment les grandes villes et leurs banlieues. La majorité présidentielle possède quant à elle un électorat plus homogène sur l'ensemble du territoire, et peut donc l'emporter plus facilement dans de nombreuses circonscriptions plus rurales.
Enfin, pour réaliser des enquêtes d'opinion et des projections précises en vue des législatives, il faudrait effectuer des sondages dans les 577 circonscriptions. Cette démarche est coûteuse en temps et en argent, et les différents instituts préfèrent se baser sur des modèles de prévision pour extrapoler des tendances nationales au niveau local. Un biais à ne pas sous-estimer.
Jihane Bergaoui/jop