Le réseau Haqqani est dirigé par deux frères: Sirajuddin et Anas. Cette famille a toujours fait partie du paysage politique afghan, mais elle semble aujourd’hui s’imposer.
Le leader du clan, Sirajuddin, est aussi le ministre de l’Intérieur et donc le numéro 2 du gouvernement taliban. Cet Afghan très éduqué et parfait anglophone n’a pas hésité à faire l’éloge en octobre dernier des kamikazes qui avaient commis des attentats contre des étrangers. Il a provoqué ainsi l’émoi dans les chancelleries occidentales.
La prise de pouvoir du clan Haqqani
Le clan est fondé dans les années 70 par Jalaluddin Haqqani, le père de Sirajuddin. Dans les années 80, c'est un chef de guerre religieux et héros du djihad anti-soviétique. Il n’est alors à la tête que d’une tribu pachtoune locale à la frontière avec le Pakistan.
La famille tisse rapidement des liens avec les services de renseignements pakistanais, selon les experts. Au fil des ans, les Haqqani sont de plus en plus les alliés idéologiques des djihadistes internationaux. Ils se rapprochent d’Al-Qaïda, abritent Oussama Ben Laden et deviennent un des plus puissants réseaux terroristes. De nombreux attentats leur sont attribués. Le clan confirme être à l'origine de plusieurs attaques.
Sirajuddin succède à son père à la tête du clan et se rapproche des talibans. À la mort du mollah Omar, le chef taliban, il parvient à devenir le numéro 2 du mouvement. Le dirigeant du clan Haqqani place alors le terrorisme au cœur de l’identité talibane, selon les experts.
La ligne politique la plus dure
Ces derniers mois, Sirajuddin, épaulé par son cadet Anas, semble avoir évincé le mollah Baradar, qui négociait à Doha avec les Occidentaux. La famille Haqqani aurait pris le dessus et toute une partie des ministères serait désormais entre ses mains.
Jean-Pierre Perrin, spécialiste de l’Afghanistan, estime que le clan Haqqani "représente aujourd’hui la composante la plus radicale du mouvement sur le plan idéologique. Elle serait la plus guerrière, la plus proche d’Al-Qaïda et la plus hostile à tout compromis avec les femmes."
Cette posture fait craindre le pire pour les femmes bien sûr mais aussi pour le pays. L'Afghanistan se trouve dans une grave crise économique et humanitaire et ne peut se passer de l’aide internationale, conditionnée par plusieurs bailleurs au respect des droits des femmes.
Céline Tzaud / pha
Les principales restrictions imposées aux femmes par les talibans
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Restriction de l'accès à l'école.
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Obligation de se couvrir entièrement en public.
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Interdiction de faire du sport.
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Voyages en avion uniquement avec un homme.
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Exclusion des postes politiques.