Les grands groupes pharmaceutiques avaient été ciblés aux côtés des gouvernements des pays riches, accusés d'avoir provoqué une inéquité dans l'accès aux vaccins contre le coronavirus. Avec cette réponse annoncée à la presse au Forum économique mondial (WEF) de Davos, le patron de Pfizer Albert Bourla tire un autre enseignement de la pandémie.
"Comme nous l'avons appris avec le vaccin contre le coronavirus, l'approvisionnement n'est qu'une première étape pour aider les patients", affirme-t-il. Il souhaite une amélioration dans les diagnostics, les infrastructures ou encore le stockage. Pfizer veut collaborer à ces efforts, a encore insisté le patron du groupe pharmaceutique.
Un retard qui coûte des vies
"Le moment est venu de combler le décalage" dans l'accès aux médicaments, a-t-il ajouté. En moyenne, ceux-ci mettent entre 4 et 7 ans supplémentaires à atteindre les pays en développement, s'ils arrivent dans ces territoires, par rapport aux autres régions. Or, dans ces Etats, le manque d'accès aux soins provoque des millions de décès évitables chaque année.
L'accord porte également sur toutes les futures technologies du groupe. Autre composante, une collaboration avec la Fondation Gates va se poursuivre pour aboutir à de nouveaux vaccins contre des maladies qui affectent surtout les pays pauvres.
Pays africains visés
Bill Gates a salué le nouvel engagement du groupe américain. Mais "nous l'avons vu avec le coronavirus, nous n'y sommes pas encore" en termes de réduction des inégalités, a-t-il ajouté, souhaitant aussi davantage d'investissements pour un vaccin encore plus efficace contre la malaria.
Cinq pays se sont déjà engagés à participer à l'accord: le Rwanda, le Ghana, le Malawi, le Sénégal et l'Ouganda. "C'est une étape importante pour une sécurité sanitaire durable", a estimé le président rwandais Paul Kagamé qui souhaite encore que d'autres groupes pharmaceutiques répètent ce dispositif.
ats / pha