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Des proches d'Aung San Suu Kyi déposent une plainte à l'ONU contre la junte birmane

Des proches d'Aung San Suu Kyi déposent une plainte à l'ONU contre la junte birmane [AFP]
Des proches d'Aung San Suu Kyi déposent une plainte à l'ONU contre la junte birmane / Le Journal horaire / 25 sec. / le 25 mai 2022
Des proches de l'ex-dirigeante birmane Aung San Suu Kyi ont déposé mercredi une plainte contre la junte militaire birmane auprès d'un groupe de travail de l'ONU, pour dénoncer son "kidnapping judiciaire" depuis le coup d'État de février 2021.

"À l'initiative du fils et de proches de Mme Aung Sang Suu Kyi, les avocats François Zimeray et Jessica Finelle, spécialisés en droits de l'Homme, ont déposé aujourd'hui une communication contre la junte militaire birmane au Groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire", ont-ils indiqué dans un communiqué.

Ce groupe de travail, composé de cinq experts indépendants, avait fait parler de lui en 2016 en demandant la libération du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange.

Il s'est également penché à plusieurs reprises sur le cas d'Aung San Suu Kyi, en jugeant, en 1991 et 2001, "arbitraire" sa privation de liberté alors qu'elle était en résidence surveillée.

Détenue depuis le 1er février 2021

Aung San Suu Kyi, 76 ans, est détenue depuis le coup d'État militaire du 1er février 2021 qui a mis fin à une décennie de transition démocratique en Birmanie. Les avocats rappellent qu'"elle a été continuellement et illégalement privée de liberté par la junte dans un lieu inconnu" depuis le pusch.

Dans leur requête, ils affirment que "son arrestation était en tous points illégale, sa détention est dépourvue de tout fondement légal et les tribunaux de la junte violent les règles les plus fondamentales du droit au procès équitable".

Pour les avocats de la lauréate du prix Nobel de la paix (1991), "c'est un tragique bond en arrière pour la Birmanie. À travers la personne d'Aung Sang Suu Kyi, c'est le peuple birman qui est bâillonné et l'aspiration démocratique dans ce pays qui est écrasée".

Le coup d'Etat de février 2021 a fait plonger le pays dans le chaos. Près de 1800 civils ont été tués par les forces de sécurité et plus de 13'000 arrêtés, d'après une ONG locale.

Un appel rejeté

Début mai, un tribunal de la junte au pouvoir en Birmanie a rejeté un appel de l'ancienne cheffe du gouvernement civil contre la peine de cinq ans de prison supplémentaires pour corruption qui lui a été infligée fin avril au cours d'un procès-fleuve, dénoncé comme politique par la communauté internationale.

Elle avait déjà été condamnée ces derniers mois à une peine de six ans de détention.

Elle est accusée d'une multitude d'infractions (violation d'une loi sur les secrets d'État datant de l'époque coloniale, fraude électorale, sédition, corruption...) et risque au total des décennies de prison.

>> Revoir le reportage du 19h30 sur l'emprisonnement d'Aung San Suu Kyi :

En emprisonnant l’ex-cheffe du gouvernement civil Aung San Suu Kyi, la junte militaire birmane cherche à étouffer la rébellion
En emprisonnant l’ex-cheffe du gouvernement civil Aung San Suu Kyi, la junte militaire birmane cherche à étouffer la rébellion / 19h30 / 1 min. / le 6 décembre 2021

afp/ther

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