Une importante délégation ukrainienne avait été annoncée au Forum économique mondial. Elle aura rempli le WEF, la première en présentiel après deux ans et demi d'interruption en raison de la pandémie, presque à elle seule.
A Davos ou en ligne, dans les salles ou dans les discussions en marge organisées dans la station grisonne, l'invasion russe en Ukraine était omniprésente.
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Dans l'un de ses désormais nombreux discours, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a eu droit à des ovations debout, pas toujours habituelles à Davos. Il a relayé ses attentes élevées avant la conférence de Lugano sur la reconstruction de son pays, prévue les 4 et 5 juillet.
Comme souvent, il a demandé à nouveau des armes et des sanctions plus importantes contre la Russie, dénonçant le manque d'unité des Occidentaux et répétant ne pas vouloir céder des territoires en échange d'une paix. Kiev a insisté sur sa volonté de récupérer les fonds gelés de Russes pour la reconstruction de l'Ukraine.
Peu de place pour le climat
Outre Volodymyr Zelensky, son chef de l'administration présidentielle, son Premier ministre et son chef de la diplomatie ont tour à tour appelé à soutenir davantage leur pays. De même que le maire de Kiev Vitali Klitschko qui a participé à de nombreuses discussions dans la station grisonne.
L'Ukraine aura laissé un peu de place à la lutte contre le changement climatique, grâce notamment à l'émissaire américain John Kerry, resté tout au long du WEF et qui a multiplié les activités. Plusieurs initiatives ont été lancées ou intensifiées.
Même les autres dirigeants et participants ont dû eux-mêmes bien souvent se résoudre à n'aborder que le conflit ukrainien et ses conséquences, notamment sur l'augmentation des prix énergétiques et alimentaires. Que ce soit le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, le chancelier allemand Olaf Scholz, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ou le président de la Confédération.
Préparer la conférence de Lugano
Ignazio Cassis avait pour seul objectif au WEF cette année la préparation de la conférence de Lugano. Il a dévoilé les grands contours de cette réunion et a multiplié les rencontres pour tenter d'attirer chefs d'Etat et de gouvernement parmi les représentants des 40 pays conviés.
Le dialogue avec l'UE aura lui été limité. Certes, Ursula von der Leyen et Ignazio Cassis se sont parlé lors d'un repas avec d'autres personnalités, sans qu'une rencontre formelle n'ait été prévue. Et le président de la Confédération a admis lui-même avoir abordé à "90%" l'Ukraine.
Il a laissé entendre qu'il serait difficile de régler les problèmes avec Bruxelles tant que le conflit ukrainien se poursuit. "De petits" désagréments face à la situation internationale actuelle, selon lui.
ats/gma
André Kudelski: "Un rôle à jouer à tous les niveaux"
Présent à Davos, André Kudelski, président et PDG de Kudelski Group, n'a pas été surpris par l'omniprésence de la guerre en Ukraine dans les discussions.
"Quand il y a une reconstruction majeure d'un pays à considérer, il y a un rôle à jouer à tous les niveaux. Mais il y a aussi un après qui doit se préparer. Tous les pans de la société sont impliqués, que ce soit au niveau politique, académique ou des entreprises", explique-t-il jeudi dans le 12h30.
Selon André Kudelski, les risques qui pèsent sur l'économie mondiale sont en train de s'accumuler. "A la question du climat s'est ajoutée une pandémie et maintenant une guerre en Ukraine. Beaucoup de problèmes sont venus s'ajouter à ceux qui existaient déjà. Il y a de l'inquiétude, mais, dès le moment où on est conscient du problème, on peut essayer de trouver des solutions."