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Chaos au Stade de France: Paris dénonce une "fraude industrielle" aux faux billets

Des fans de Liverpool attendent de rentrer dans le Stade de France. [Keystone - AP Photo/Christophe Ena]
Réunion au stade de France à Paris pour comprendre le fiasco de samedi dernier / Le 12h30 / 2 min. / le 30 mai 2022
Après les scènes chaotiques autour du Stade de France samedi soir lors de la finale de la Ligue des champions à Paris, les autorités françaises ont dénoncé lundi une "fraude industrielle" aux faux billets. De son côté, Downing Street s'est dit "extrêmement déçu" par le traitement infligé aux supporters de Liverpool.

Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a exprimé lundi ses regrets pour les incidents qui se sont produits samedi avant la finale de la Ligue des champions de football, entre Liverpool et le Real Madrid, et affirmé qu'ils avaient résulté d'une "fraude massive, industrielle et organisée" aux faux billets.

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A l'issue d'une réunion de crise au ministère des Sports, le ministre a confirmé que 30 à 40'000 supporters britanniques s'étaient présentés au stade sans billet ou avec des billets falsifiés. Il a encore précisé, s'appuyant sur les chiffres fournis par l'UEFA, organisatrice de l'évènement, que 70% des billets présentés par les supporters de Liverpool aux points de préfiltrage étaient faux.

Grande désorganisation

Il a ajouté que 15% de faux billets supplémentaires avaient été détectés aux entrées du stade, en la possession de personnes qui avaient franchi ces barrages.

Le ministre a encore déploré une grande "désorganisation dans l'accueil des supporters britanniques", dont seuls 51% avaient pu entrer dans le stade à 21h00, l'heure à laquelle le coup d'envoi aurait dû être donné.

"Il y aurait eu des morts"

Gérald Darmanin a défendu le dispositif mis en place par la préfecture de police de Paris pour sécuriser la finale. "Pour avoir été sur place, sans les décisions prises par la police et le préfet, il y aurait eu des morts", a-t-il dit.

Le ministre a par ailleurs indiqué que "2700 billets n'avaient "pas été activés sur les 79'000 vendus. Il s'est dit "désolé" pour les spectateurs munis de billets qui n'ont pu assister au match et a exprimé ses "regrets" pour les spectateurs qui ont souffert de l'usage des gaz lacrymogènes utilisés par les forces de l'ordre.

La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a ajouté qu'il y aurait une "compensation" pour les détenteurs de ces billets.

La justice saisie

"Je suis soucieuse qu'on tire toutes les leçons de ce qui s'est passé samedi soir pour optimiser tout ce qui doit l'être en vue de la Coupe du monde de rugby (en 2023) et des Jeux olympiques (en 2024)", a également déclaré Amélie Oudéa-Castéra.

En dépit d'un dispositif policier imposant, des dizaines de personnes sans billets ont pénétré de force dans l'enceinte du Stade de France samedi, tandis que des milliers de supporters de Liverpool, parfaitement en règle, étaient bloqués à l'extérieur et pour certains aspergés de gaz lacrymogène, ce qui a entraîné le report de 36 minutes du coup d'envoi du match le plus regardé de la saison en Europe.

Le préfet de police de Paris a annoncé dimanche avoir saisi la justice française pour "fraude massive aux faux billets".

Downing Street déçu

De son côté, Downing Street s'est dit "extrêmement déçu" lundi par le traitement infligé aux supporters anglais de Liverpool, repoussés par les forces de l'ordre aux abords du stade parisien".

"Les supporters méritent de savoir ce qui s'est passé", a ajouté le porte-parole du Premier ministre Boris Johnson, exhortant l'UEFA à "travailler étroitement avec les autorités françaises dans une enquête complète" et à en publier les conclusions.

agences/lan

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