La Conférence des Nations unies sur l'Environnement qui s'était tenue à Stockholm en 1972 a été la première conférence mondiale de cette envergure consacrée à cette question. Les participants avaient adopté la Déclaration de Stockholm contenant 26 principes relatifs au développement économique et à la sauvegarde de l'environnement.
Cinquante ans plus tard, plusieurs personnalités sont attendues en Suède, notamment le secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres et l'envoyé spécial du président des Etats-Unis pour le climat John Kerry.
Lors d'une conférence de presse mercredi, Antonio Guterres a déploré que la guerre en Ukraine ait fait passer au deuxième plan le caractère urgent de la crise climatique. "Cette guerre a démontré une chose: à quel point le monde est vulnérable avec sa dépendance aux énergies fossiles", a-t-il estimé.
Urgence de l'action
Selon le Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE), une organisation créée dans la foulée de la première conférence de Stockholm, le sommet de cette semaine se tient dans le contexte de "la triple crise du changement climatique, de la perte de la biodiversité et des ressources naturelles, de la pollution et du gaspillage".
"C'est pourquoi à Stockholm, il nous faut des actions audacieuses ... Il faut éviter la fragmentation", a estimé dans un communiqué le directeur du PNUE Inger Andersen.
Parmi les thèmes abordés figurent l'urgence de l'action face au changement climatique, les conséquences de la pandémie de Covid-19 et l'introduction des critères environnementaux dans le dévelopement.
Le ministre suédois chargé des affaires européennes Hans Dahlgren avait assisté à la première conférence de 1972 en tant que journaliste à la TV suédoise. Cette conférence a été "le point de départ de la collaboration internationale qui, entre autres, a abouti à l'Accord de Paris sur le Climat en 2015", a-t-il expliqué. La principale différence, un demi-siècle plus tard, est le sens de "l'urgence" et que des structures sont déjà en place pour affronter le problème, a-t-il estimé.
Les militants frustrés
Mais les militants de la lutte contre le changement climatique expriment leur frustration face à l'inaction des dirigeants. "Je ne crois pas qu'il y ait quoi que ce soit à célébrer, car la crise climatique est toujours là, elle s'est aggravée au cours des dernières années et de nombreuses mesures politiques n'ont fait que l'aggraver", a déclaré vendredi dernier un militant allemand de 20 ans, Falk Schroter, lors d'une manifestation devant le parlement suédois.
Une militante allemande, Eva Kroschel, s'est déclarée persuadée que les véritables changements viendront des actions et initiatives sur le terrain, et non du personnel politique.
Certains militants estiment qu'il s'agit maintenant en premier lieu d’aider les premières victimes du réchauffement climatique. Laure-Marine Vioujard, représentante de La Jeunesse du monde pour la justice climatique", une ONG créée par des jeunes des îles du Pacifique, relève jeudi dans La Matinale qu'un "grand nombre d'îles vont disparaître, des communautés qui vont devoir être relocalisées. C’est déjà arrivé pour 43 d’entre elles. Elles perdent leur village, elles perdent leur maison. On veut donner des droits aux générations futures et trouver des solutions basées sur la coopération internationale. Et essayer de protéger un maximum de communautés qui vont être impactées par ce changement climatique."
boi avec l'afp
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