Dans "Farmers Stealing Tanks" - "Des paysans voleurs de tanks" en français - l'objectif est de remorquer des chars russes abandonnés et de les amener dans un hangar. Tout cela sans se faire abattre par l'ennemi.
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Dans le menu principal de ce jeu gratuit, les joueurs ont la possibilité de faire des dons à des organisations ukrainiennes. D'autres jeux du genre ont été développés depuis le début de la guerre. Ces outils permettent de transmettre des idées, car une guerre ne se joue pas seulement sur le plan militaire, politique ou économique, rappelle Julien Lalu, spécialiste de l'histoire culturelle et politique du jeu vidéo.
"Il y a aussi tout un pan du conflit qui tourne autour des médias, de la communication et du soft power. C'est-à-dire autour de l'influence qu'a un pays via sa culture, ses modèles sociaux. Le jeu vidéo rentre parfaitement là-dedans. Non pas seulement pour critiquer la guerre, mais en partie pour humilier l'ennemi, avec cette ambivalence du tracteur contre le char", explique le docteur en histoire contemporaine à l'Université de Poitiers vendredi dans La Matinale.
Moyen de propagande
Pendant la Guerre froide ou la guerre du Vietnam, le jeu vidéo servait déjà de moyen de propagande. Les exemples sont nombreux au cours de l'histoire.
"En 1989, par exemple, Israël a créé un jeu qui s'appelait 'Intifada'. Il fallait incarner un soldat israélien pour stopper l'insurrection palestinienne. En réponse à cela, en 2002, le jeu syrien 'Sous les cendres' est sorti. Là, c'était l'inverse, on incarnait un jeune Palestinien qui lançait des pierres contre les Israéliens. A la fin du jeu, on rejoignait le Hezbollah au Liban", raconte Julien Lalu.
Pauline Rappaz/gma