Le pays est récemment retombé au 114ème rang du classement de la liberté de la presse de Reporters Sans Frontières.
L’arrestation de 18 journalistes en Ethiopie intervient alors que le gouvernement fédéral mène une purge dans la région d'Amhara, la seconde région éthiopienne, qui s’oppose de plus en plus à Abiy Ahmed.
"Arrestations arbitraires"
Tarikua Getachew, de la commission éthiopienne des Droits de l’Homme, explique dans le 12h30 de la RTS que le Premier ministre n’a pas hésité à faire arrêter des journalistes: "Ces arrestations sont complètement arbitraires. Certains journalistes ont été détenus dans des endroits non officiels. La plupart ont été arrêtés sans mandat, certains n'ont toujours pas été présentés devant un tribunal et n'ont toujours pas été inculpés."
La commission est d’autant plus inquiète que ces arrestations ont lieu malgré la récente réforme des médias en Ethiopie: "Ces détentions sont contraires à loi des médias qui a été promulguée récemment et qui a été louée pour la plus grande liberté qu'elle accordait à la presse", précise Tarikua Getachew.
Situation bien différente
Le Premier ministre Abiy Ahmed avait été acclamé à son arrivée au pouvoir en 2018 pour avoir fait libérer les journalistes de prison.
Quatre ans après, la situation a bien changé, assure Muthoki Mumo du Comité de la protection des journalistes: "L'Ethiopie est le second pays qui a le plus de journalistes en prison en Afrique subsaharienne après l’Erythrée. Et si vous regardez le continent en entier, l’Ethiopie se classe derrière l’Egypte et l'Erythrée."
De leur côté, les Etats-Unis parlent également d'un inquiétant rétrécissement de la liberté d’expression et des médias indépendants en Ethiopie.
Noé Hochet-Bodin/asch