Les travaux de démolition, qui doivent durer une dizaine de jours, ont démarré mardi matin dans ce quartier populaire de Marcinelle, une section de Charleroi, ont constaté des journalistes de l'AFP. Il s'agit de la maison d'où avaient été libérées le 15 août 1996 Sabine et Laetitia, deux adolescentes de 12 et 14 ans que Marc Dutroux avait emmurées vivantes dans une cache.
L'enquête sur les pires crimes pédophiles de Belgique a aussi établi que deux fillettes de 8 ans, retrouvées mortes de faim le surlendemain dans une autre résidence de Dutroux, avaient auparavant été détenues à Marcinelle. Julie et Mélissa avaient été enlevées en juin 1995, quatorze mois avant la macabre découverte.
"Entre terre et ciel"
Mardi, après le démontage des panneaux recouvrant la façade de briques rouges de la maison inhabitée, des ouvriers perchés sur une grue ont retiré les tuiles du toit. La démolition sera progressive, du haut vers le bas de l'édifice.
Selon les autorités locales, ce projet de réhabilitation, qui concerne aussi un garage et la maison voisine de celle de Marc Dutroux, prévoit de préserver les caves, conformément au voeu des familles des victimes. L'objectif est d'ériger d'ici fin 2023 un "jardin-mémorial" à la place de ce pâté de maisons devenu tristement célèbre dans tout le pays.
Baptisé "entre terre et ciel" ce mémorial, planté d'arbres et de fleurs, a été pensé "en concertation avec les parents de Julie et Mélissa, qui souhaitaient cette végétation symbole de vie", a expliqué Sarah Bouderbane, porte-parole du bourgmestre de Charleroi Paul Magnette.
Possibles investigations
Les familles, qui estiment que toutes leurs questions n'ont pas été éclaircies par la procédure judiciaire (la durée des séquestrations, d'éventuelles complicités...), souhaitaient la préservation des caves comme potentiel terrain de nouvelles investigations futures.
Condamné en 2004 à la prison à perpétuité, Marc Dutroux, 65 ans, a été reconnu coupable d'avoir enlevé, séquestré et violé six fillettes et jeunes femmes entre 1995 et 1996. Sabine et Laetitia, retrouvées deux jours après son arrestation, sont les deux seules de ses victimes à avoir survécu.
ats/gma