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L'Allemagne veut assouplir son droit d'asile pour aider sa population à rajeunir

Le droit d'asile allemand conduit actuellement à certaines absurdités dénoncées notamment par le parti libéral (image d'illustration). [reuters - Omar Sobhani]
L'Allemagne veut assouplir son droit d'asile pour aider sa population à rajeunir / La Matinale / 1 min. / le 8 juin 2022
La ministre allemande de l'Intérieur Nancy Faeser prépare un texte pour assouplir les lois sur l'immigration. Cela doit permettre d'accorder un titre de séjour à des dizaines de milliers de personnes immigrées bien intégrées en Allemagne, mais toujours en situation irrégulière.

La situation de ces personnes déboutées du droit d'asile, mais non-expulsables en raison de la situation politique de leur pays d'origine, revient régulièrement au coeur du débat politique en Allemagne. Elle était au centre de l'une des promesses de campagne des libéraux et des écologistes, associés aux sociaux-démocrates au sein de la coalition qui a remporté les élections législatives allemandes fin 2021.

Environ 100'000 d'entre elles vivent depuis plus de cinq ans en Allemagne, reconduites d'un titre de séjour temporaire à l'autre, privées de la possibilité de se projeter dans l'avenir. Pour les libéraux du FDP, cette situation est absurde.

Aberration économique et sociale

"De nombreux maires, de nombreux artisans se plaignent que nous expulsons les mauvaises personnes. Dans la plupart des cas, on n'arrive pas à se débarrasser des criminels et des personnes dangereuses. Mais les familles bien intégrées, les jeunes qui ont trouvé un emploi, qui parlent allemand et sont culturellement bien intégrés, ceux-là, on veut les expulser", déplorait notamment le député FDP Stephan Thomae au micro de la radio Deutschlandfunk.

Une situation d'autant plus absurde que les économistes et démographes sont unanimes: avec les systèmes actuels, il faudrait quelque 400'000 arrivées par an pour financer les mécanismes de protection sociale en Allemagne, en raison du vieillissement tendanciel de la population.

Il serait donc plus judicieux de garder les étrangers déjà intégrés dans le pays que, par exemple, de lancer des campagnes de recrutement dirigées vers l'Asie ou l'Amérique latine, à l'instar de celle lancée par le gouvernement d'Angela Merkel pour attirer des infirmières, avec un succès mitigé.

Nathalie Versieux/jop

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