"Il se doit de continuer le combat", livre l'épouse d'un opposant russe
En détention provisoire depuis le mois d'avril, l'opposant russe Vladimir Kara-Murza est l'une des principales cibles du pouvoir. Invitée dans le 19h30 jeudi, son épouse Evgenia assure qu'il n'a "pas d'autre choix" que de continuer son combat.
Arrêté en avril dernier à Moscou pour "désobéissance envers la police", Vladimir Kara-Murza restera en prison au minimum jusqu'au 12 août. Sa détention provisoire a été prolongée mercredi par la justice russe.
Agé de 40 ans et père de trois enfants, cet ancien journaliste est l'un des principaux opposants au régime de Vladimir Poutine. Il risque jusqu'à 10 ans de prison.
"Je me bats pour lui, c'est devenu ma mission. Nos enfants sont très inquiets, mais ils comprennent cette situation et ils sont avec lui. Je reçois beaucoup de messages de soutien qui viennent du monde entier", livre Evgenia Kara-Murza.
Deux empoisonnements
Le pouvoir russe semble quant à lui s'acharner sur le célèbre opposant. Vladimir Kara-Murza a déjà survécu à deux empoisonnements, en 2015 et 2017. Si sa famille vit en sécurité aux Etats-Unis, il a de son côté décidé de rester en Russie pour poursuivre sa lutte.
"Il était sûr qu'il devait continuer son travail. Pour lui, il n'aurait moralement pas le droit d'encourager les Russes à protester si lui-même ne partageait pas les risques. Il devait être là où la population se bat contre le régime", relève Evgenia Kara-Murza depuis Washington.
>> Le portrait de Vladimir Kara-Murza :
"Régime de tueurs"
L'épouse de l'opposant russe assure n'avoir jamais tenté de dissuader son mari: "Je ne pourrais pas lui dire d'arrêter sa lutte parce que je sais qu'il y croit."
Dans l'une de ses dernières interviews pour CNN, Vladimir Kara-Murza a qualifié le pouvoir russe de "régime de tueurs", en lien avec l'invasion en Ukraine.
"Il a parlé de 'guerre' en Ukraine, mais il a simplement nommé un chat un chat. Les autorités essayent d'appeler ça une 'opération spéciale'. Vladimir devait attirer l'attention sur ce qui se passait", estime Evgenia Kara-Murza, assurant que la "dissidence" existe toujours en Russie.
>> L'interview intégrale d'Evgenia Kara-Murza dans le 19h30 :
>> Le suivi de la guerre en Ukraine : "Jusqu'à 100 soldats ukrainiens" sont tués chaque jour, déclare le ministre de la Défense
Propos recueillis par Philippe Revaz/gma
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