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Selon une enquête, Vladimir Poutine aurait un cancer de la thyroïde, mais devrait en guérir

Vladimir Poutine en visite dans un hôpital à Moscou, en mai dernier. [Keystone - EPA/Mikhail Metzel/Kremlin Pool/Sputnik]
Selon une enquête, Vladimir Poutine aurait un cancer de la thyroïde, mais devrait en guérir / Tout un monde / 4 min. / le 10 juin 2022
Des rumeurs sur l'état de santé de Vladimir Poutine évoquent un cancer. Le président russe est-il vraiment malade? Avec l'aide d'un collègue russe, le journaliste Régis Genté a tenté de le vérifier. Il détaille vendredi à la RTS les résultats de son enquête, publiée jeudi par Paris-Match.

La santé des dirigeants est un sujet toujours compliqué, parce qu'il faut mettre en regard le droit à la vie privée, le secret médical, et l'intérêt public. Mais dès lors qu'une maladie peut avoir un impact sur les affaires de l'Etat, elle devient l'affaire de tous.

Dans le cas de Vladimir Poutine, les rumeurs lancinantes en provenance de Moscou depuis plusieurs semaines parlent d'un cancer. Deux journalistes, le Russe Mikhaïl Roubine et le Français Régis Genté, ont tenté de démêler le vrai du faux. Leur enquête, publiée jeudi par l’hebdomadaire Paris-Match, arrive à la conclusion que le président russe souffrirait d'un cancer de la thyroïde.

Urines et selles de Poutine collectées

"Nous mettons les précautions de rigueur tout de même, puisque cette maladie est niée par l'entourage de Vladimir Poutine", précise d'emblée Régis Genté vendredi dans Tout un monde.

Les déjections de Vladimir Poutine, ses selles et ses urines, sont systématiquement collectées par des agents russes lorsqu’il est en déplacement à l’étranger, afin de ne pas permettre aux services de sécurité des pays hôtes de les analyser

Régis Genté, journaliste

"Plusieurs sources très sérieuses m’ont confirmé que, depuis au moins 2017, les déjections de Vladimir Poutine, ses selles et ses urines, sont systématiquement collectées par des agents russes lorsqu’il est en déplacement à l’étranger, afin de ne pas permettre aux services de sécurité des pays hôtes de les analyser et d’y découvrir, par exemple, les médicaments qu’on lui administre", détaille-t-il.

Des visites de spécialistes du cancer de la thyroïde

Le journaliste précise que l'enquête reprend également en partie celle publiée le 1er avril par le média d'investigation russe Proekt, qui donne d'autres éléments très convaincants sur ce cancer de la glande thyroïde dont souffrirait Vladimir Poutine, notamment grâce à un long travail de consultation du registre des marchés publics russes.

Vladimir Poutine s'est fréquemment mis en scène sur le dos d'un cheval. [Keystone - AP Photo/ RIA Novosti, Alexei Drizhinin]
Vladimir Poutine s'est fréquemment mis en scène sur le dos d'un cheval. [Keystone - AP Photo/ RIA Novosti, Alexei Drizhinin]

"La clinique de Moscou qui suit les hauts responsables politiques russes a passé des contrats publics avec quatre hôtels de Sotchi, au sud de la Russie, où Vladimir Poutine passe beaucoup de temps. Proekt a traqué les médecins qui descendent dans ces hôtels lorsque le président s'y trouve", explique Régis Genté.

"Or, parmi la quinzaine de médecins qui y viennent régulièrement, on retrouve des spécialistes du dos, parce que le président russe a probablement fait une mauvaise chute de cheval il y a 15-20 ans et qu’il a des gros problèmes du dos. Mais on y trouve aussi de nombreux cancérologues et autres spécialistes du cancer de la thyroïde. Pourquoi le suivraient-ils s’il ne souffre pas de ce cancer précisément?"

Un cancer qui se soigne bien

Difficile toutefois de savoir où en serait la maladie de l'homme fort du Kremlin. "On a des indices: le fait qu’il reçoive souvent ses hôtes, que ce soient des dirigeants étrangers ou ses propres ministres, au bout de tables très longues pourrait être le signe qu’il a un système immunitaire affaibli", analyse le journaliste.

Vladimir Poutine avait notamment reçu Emmanuel Macron en février dernier au bout d'une très longue table. [Keystone - Sputnik, Kremlin Pool Photo via AP]
Vladimir Poutine avait notamment reçu Emmanuel Macron en février dernier au bout d'une très longue table. [Keystone - Sputnik, Kremlin Pool Photo via AP]

Mais Régis Genté rappelle que le cancer de la glande thyroïde se soigne très bien. "Nous racontons d’ailleurs une scène dans notre article où Vladimir Poutine visite un centre médical spécialisé dans ce domaine et demande au chef s’il est bien vrai que l’on en guérit dans 95 à 98% des cas."

"Donc je crois qu’il ne faut pas se laisser emporter par des publications qui, ces derniers jours, posent la question de sa mort possible. Rien n’indique que nous en sommes là. Mais c’est un sujet à suivre de près, alors que Vladimir Poutine aura septante ans l’automne prochain", conclut Régis Genté.

Adaptation web: Victorien Kissling

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