L'appel à la mobilisation de samedi émane de March for Our Lives (MFOL, Marche pour nos vies), le mouvement fondé par des victimes et survivants de la tuerie dans le lycée de Parkland, en Floride, qui avait déjà organisé dans la foulée, en mars 2018, une immense manifestation à Washington.
Les gens "en ont marre, et il est temps de pousser le Congrès à faire quelque chose", a écrit vendredi dans une tribune pour Fox News l'une des figures de March for Our Lives, David Hogg.
Plus de 450 rassemblements sont prévus à travers le pays, à New York, Los Angeles et Chicago notamment.
À Washington, 40'000 personnes se sont retrouvées sous une pluie fine sur l'esplanade du National Mall, près du Washington Monument, selon les chiffres fournies par les organisateurs.
En 2018, la marche organisée à Washington quelques semaines après la mort de 17 personnes au lycée Marjory Stoneman Douglas de Parkland avait vu converger des centaines de milliers de manifestants vers la capitale fédérale, sans pour autant conduire à une révision des règles sur le port et l'achat des armes à feu, systématiquement bloquée par les Républicains.
Soutien de Joe Biden
Le président américain Joe Biden, après avoir exhorté le Congrès à interdire les armes d'assaut, à étendre les vérifications des antécédents et à mettre en œuvre d'autres mesures de contrôle des armes à feu, a déclaré qu'il soutenait les manifestations de samedi.
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"Je me joins à eux pour réitérer mon appel au Congrès: faites quelque chose", a écrit le président américain Joe Biden sur Twitter.
MFOL demande notamment l'interdiction des fusils d'assaut, le contrôle généralisé des antécédents des acquéreurs d'armes à feu et un système national d'enregistrement des propriétaires.
Blocage politique
La Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, a adopté mercredi un ensemble de mesures ambitieuses de contrôle des armes, mais celui-ci n'a aucune chance d'être approuvé par le Sénat où les républicains, forts de la moitié des sièges, s'opposent à tout encadrement en invoquant le deuxième amendement de la Constitution des Etats-Unis qui garantit à tout citoyen le droit de posséder une arme.
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Un groupe bipartite de négociateurs du Sénat dit oeuvrer à un accord porteur de changements beaucoup plus modestes, visant par exemple à inciter les Etats à voter des lois dites d'"alerte rouge" permettant aux autorités d'empêcher les individus considérés comme dangereux pour la société de se procurer des armes.
Le 24 mai, un lycéen de 18 ans porteur d'un fusil d'assaut a tué 19 écoliers et deux enseignantes dans une école primaire de la ville texane d'Uvalde, près de la frontière mexicaine. Quelques jours plus tôt, un jeune suprémaciste blanc de 18 ans avait tué dix personnes noires à Buffalo, dans le nord-est des Etats-Unis.
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agences/cab