"Contrairement à ce que dit Jean-Luc Mélenchon, qui a un problème avec la réalité, nous sommes la force politique qui a le plus de candidats au deuxième tour", a lancé la Première ministre Elisabeth Borne depuis le Calvados lundi matin, en qualifiant le leader Insoumis de "Premier menteur".
La macronie, réunie sous l'étiquette Ensemble!, a devancé l'alliance LFI-EELV-PS-PCF d'un peu plus de 21'000 voix seulement, sur 23,3 millions de votants au premier tour (25,75% des voix, contre 25,66% pour la Nupes), selon le ministère de l'intérieur.
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"Tripatouillages" dénoncés
Mais cet écart est contesté par la Nupes qui revendique la première place et accuse Beauvau de "tripatouillages", en arguant notamment que le ministère "reclasse des candidats Nupes en divers gauche". "On ne peut pas avoir des moeurs de république bananière", a fulminé Jean-Luc Mélenchon.
Si le camp présidentiel garde l'avantage dans les projections des 577 sièges de députés, le suspense est total pour savoir si Emmanuel Macron parviendra, deux mois après sa réélection, à conserver une majorité absolue de 289 sièges lui permettant de faire voter ses réformes, à commencer par celle des retraites.
Les différents instituts donnent le camp Macron dans une fourchette de 255 à 295 sièges, quand la gauche rassemblée sous la bannière Nupes est évaluée entre 150 et 210 sièges.
Abstention à combattre
Pour tous, la semaine qui s'ouvre doit servir à conjurer une abstention record qui a atteint 52,49% des inscrits, dépassant le précédent en 2017 (51,3%).
Une participation accrue est, en théorie, la seule réserve dont peut bénéficier la Nupes après avoir fait l'union des partis de gauche dès le premier tour. A l'inverse, Ensemble! peut bénéficier, toujours en théorie, de l'apport d'une partie des électeurs de LR au premier tour.
L'espoir est ainsi ténu pour la gauche d'imposer une cohabitation à Emmanuel Macron, même si Jean-Luc Mélenchon s'est dit lundi "assez confiant": "Matignon ne s'éloigne pas mais se rapproche", a-t-il assuré.
afp/lan
Deuxième tour le 19 juin
Du côté de l'exécutif, les regards sont rivés sur le sort des 15 membres du gouvernement engagés.
La partie s'annonce serrée pour Amélie de Montchalin (Transition écologique), distancée dans l'Essonne, ou Clément Beaune (Europe), en ballottage défavorable à Paris.
La majorité sortante, après des tâtonnements qui ont hérissé la gauche dimanche soir, a appelé clairement lundi matin à n'accorder aucune voix au RN dans la soixantaine de circonscriptions où s'affronteront des candidats lepénistes et mélenchonistes au second tour.
Comme prévu, les candidats du Rassemblement national (18,68%) n'ont pas réussi à capitaliser sur la dynamique de Marine Le Pen et ses quelque 41,45% de suffrages recueillis au second tour de la présidentielle.
Cantonné à huit élus en 2017, le contingent de députés RN devrait cependant être nettement plus étoffé dimanche prochain, et compter encore dans ses rangs Mme Le Pen, largement en tête dans sa circonscription du Pas-de-Calais (53,96%, mais non-élue au premier tour, faute de participation suffisante).