Quel avenir pour Eric Zemmour balayé à la présidentielle et aux législatives françaises?
Une bulle médiatique, une baudruche qui a finalement explosé: les comparaisons peu flatteuses fleurissent depuis dimanche soir. Eric Zemmour a en effet été éliminé dès le 1er tour des législatives comme tous les candidats de son parti Reconquête! partout en France.
Candidat dans le Var, une terre qui lui est plutôt favorable, il n'a recueilli que 23,54% des suffrages, derrière la candidate de la majorité présidentielle et celui du Rassemblement national.
Son résultat peut s'expliquer par la dispersion des voix de l'extrême droite. Un accord entre son parti et les lepénistes sur le modèle de la Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale) à gauche aurait permis d'éviter les candidatures concurrentes mais sauver Eric Zemmour n'était pas le but de Marine Le Pen. Celle-ci a cherché à punir tous les traîtres qui l'ont abandonnée pour rejoindre le polémiste
Fidèle à ses idées
On ne pourra pas reprocher à Eric Zemmour d'avoir été opportuniste. Au contraire, il est resté fidèle à ses obsessions et son langage. L'ancien journaliste est resté monothématique, labourant le champ des peurs identitaires sans se préoccuper des questions sociales ou économiques comme le pouvoir d'achat.
Faire campagne avec une seule idée a été payant pendant un temps. Les médias se sont intéressés de près à ce surgissement inattendu dans le débat français, à cette radicalité.
Avec ses best-sellers sur le déclin de la France, il avait déjà séduit des millions de lecteurs qui devaient devenir des électeurs. Les sondages, qui l'ont placé de manière éphémère à plus de 15% des intentions de vote au début de la campagne présidentielle, ont alimenté sa démesure. Lorsque la chute s'est enclenchée, il n'a pas su ou pas voulu s'adapter.
Un financement public
Privé de tribune à l'Assemblée nationale, il lui sera difficile d'exister politiquement. Mais il n'a pas pour autant dit son dernier mot, veulent croire ses partisans. Son parti Reconquête! a réussi à recueillir un million de voix, ce qui rapporte aussi à son parti un financement public qui lui permettra de survivre.
Eric Zemmour entend poursuivre son combat aux élections européennes de 2024 et possiblement à la présidentielle de 2027. Il voit le verre à moitié plein: pour une première aventure politique, ce ne serait pas si mal.
Alexandre Habay/lan