Après dix jours d'intenses recherches, la police fédérale a annoncé mercredi qu'un des deux suspects, un pêcheur, avait reconnu avoir enterré les corps des deux hommes, disparus depuis le 5 juin lors d'une expédition dans la vallée amazonienne du Javari.
Sur les lieux, la police a découvert des "restes humains" ayant "99% de probabilité" d'appartenir aux deux hommes. Enfermés dans deux cercueil de bois, ils sont arrivés jeudi soir à Brasilia pour l'identification définitive. Selon la presse locale, les résultats d'analyses ADN ne devraient pas être connus avant la semaine prochaine.
L'expertise pratiquée sur des restes humains retrouvés en Amazonie a confirmé qu'ils étaient bien ceux du journaliste britannique Dom Phillips, qui a disparu le 5 juin en compagnie de l'expert brésilien Bruno Pereira, a annoncé vendredi la police brésilienne.
"Cette confirmation a été possible grâce à un examen odontologique" des prélèvements qui ont été analysés dans un laboratoire à Brasilia, a indiqué la Police fédérale dans un communiqué.
Enquête en cours
Parallèlement, l'enquête se poursuit pour déterminer le mobile du crime, les circonstances de la mort apparemment "par arme à feu", le rôle exact joué par les deux suspects arrêtés, Amarildo da Costa et son frère Oseney, et leurs éventuels complices. Selon la presse brésilienne, trois autres suspects ont été identifiés, dont le commanditaire présumé des meurtres. La Police fédérale n'a pas confirmé l'information mais n'a pas exclu d'autres arrestations.
Dom Phillips, 57 ans, collaborateur régulier du Guardian et auteur de dizaines de reportages sur l'Amazonie, s'était rendu dans la région dans le cadre de recherches pour un livre sur la préservation de l'environnement. Il était accompagné de Bruno Pereira, 41 ans, expert reconnu et défenseur des droits des peuples autochtones.
L'ONU dénonce
Les deux hommes avaient disparu alors qu'ils rentraient en bateau dans la localité d'Atalaia do Norte, dans la Vallée de Javari, région isolée proche de la frontière avec le Pérou et la Colombie, théâtre de multiples trafics de drogue, pêche et orpaillage illégaux.
Dénonçant un "acte brutal" et "effroyable", l'ONU a appelé le Brésil à "accroître ses efforts pour protéger les défenseurs des droits humains et des peuples indigènes", selon la porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU pour les droits humains, Ravina Shamdasani. L'organisation Greenpeace a estimé qu'"au cours des trois dernières années", depuis l'arrivée au pouvoir du président d'extrême droite Jair Bolsonaro en 2019, le Brésil était devenu le pays du "tout est permis".
afp/br