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Londres confirme l'extradition de Julian Assange aux Etats-Unis

L’extradition de Julian Assange vers les États-Unis confirmée par le gouvernement britannique. Le fondateur de WikiLeaks va faire appel
L’extradition de Julian Assange vers les États-Unis confirmée par le gouvernement britannique. Le fondateur de WikiLeaks va faire appel / 19h30 / 2 min. / le 17 juin 2022
C'est un "jour sombre" pour WikiLeaks, mais pas la fin du feuilleton judiciaire: le gouvernement britannique a confirmé vendredi avoir signé le décret d'extradition vers les Etats-Unis du fondateur de l'organisation, Julian Assange. Ce dernier fera appel.

L'Australien de 50 ans est poursuivi aux Etats-Unis pour une fuite massive de documents confidentiels.

Après un long bras de fer judiciaire à rebondissements, la justice britannique avait formellement donné son feu vert le 20 avril à sa remise à la justice américaine, mais il revenait à la ministre britannique de l'Intérieur Priti Patel de signer un décret d'extradition, ce qu'elle a fait vendredi.

"En vertu de la loi de 2003 sur l'extradition, la ministre d'État doit signer une ordonnance d'extradition s'il n'y a aucun motif d'interdire l'ordonnance", a déclaré un porte-parole du ministère de l'Intérieur. "Dans cette affaire, les tribunaux britanniques n'ont pas conclu qu'il serait oppressif, injuste ou un abus de procédure d'extrader M. Assange", a souligné le porte-parole en référence aux arguments des soutiens de Julian Assange qui demandent sa libération et dénoncent une atteinte à la liberté d'informer.

"Ils n'ont pas non plus conclu que l'extradition serait incompatible avec ses droits humains, y compris son droit à un procès équitable et à la liberté d'expression, et que pendant son séjour aux États-Unis, il sera traité de manière appropriée, y compris en ce qui concerne sa santé", a ajouté le porte-parole, justifiant la signature du décret d'extradition.

"Jour sombre"

WikiLeaks a dénoncé "un jour sombre pour la liberté de la presse" dans un communiqué et a annoncé que Julian Assange ferait appel. Il peut le faire dans un délai de 14 jours.

Il est réclamé par la justice américaine qui veut le juger pour la diffusion, à partir de 2010, de plus de 700'000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Il risque 175 ans de prison.

Stella Morris et ses deux enfants, lors de son mariage avec Julian Assange, le 23 mars 2002 à la prison de Belmarsh à Londres. [AP/Keystone - Matt Dunham]
Stella Morris et ses deux enfants, lors de son mariage avec Julian Assange, le 23 mars 2002 à la prison de Belmarsh à Londres. [AP/Keystone - Matt Dunham]

Julian Assange est détenu depuis trois ans à la prison de haute sécurité de Belmarsh, près de Londres, où il a épousé en mars sa fiancée Stella Moris. Ils ont deux petits garçons, conçus lorsque Julian Assange vivait à l'ambassade d'Equateur à Londres. Le fondateur de WikiLeaks a passé sept ans dans cette ambassade où il s'était réfugié en 2012, alors qu'il était en liberté sous caution.

Il craignait alors une extradition vers les États-Unis, ou la Suède où il faisait l'objet de poursuites pour viol, depuis abandonnées. Il avait finalement été arrêté par la police britannique en avril 2019 et emprisonné.

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afp/kkub

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