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La Première ministre française Elisabeth Borne remet sa démission, Macron la refuse

C'est le bal des prétendants à l'Elysée. Silencieux depuis dimanche, Emmanuel Macron cherche des solutions et des alliances
C'est le bal des prétendants à l'Elysée. Silencieux depuis dimanche, Emmanuel Macron cherche des solutions et des alliances / 19h30 / 2 min. / le 21 juin 2022
La Première ministre française Elisabeth Borne a remis sa démission au président Emmanuel Macron, qui l'a refusée "afin que le gouvernement puisse demeurer à la tâche et agir en ces jours", a annoncé mardi matin l'Elysée.

A l'issue des législatives de dimanche, Emmanuel Macron se retrouve privé de majorité absolue à l'Assemblée nationale, un revers qui ouvre une période d'instabilité.

Dans ce contexte, le chef de l'Etat va mener "les consultations politiques nécessaires (...) afin d'identifier les solutions constructives envisageables au service des Français", a précisé la présidence.

Après avoir discuté lundi avec les ténors d'Ensemble! Edouard Philippe et François Bayrou, soutiens de la majorité, Emmanuel Macron va recevoir mardi et mercredi les chefs de partis d'opposition à l'Elysée, notamment Christian Jacob (Les Républicains), Olivier Faure (Parti socialiste) et Marine Le Pen (Rassemblement national).

Elisabeth Borne va de son côté réunir l'ensemble du gouvernement à Matignon mardi en début d'après-midi, a annoncé son entourage.

A l'encontre de la tradition

Il est de tradition après les élections législatives que le chef du gouvernement propose sa démission. Cette démarche revient à une nouvelle légitimation du Premier ministre, aussitôt renommé à son poste par le président.

Mardi, Emmanuel Macron a choisi à l'inverse de refuser cette démission rituelle, alors que se profile pour lui un tunnel d'obligations internationales (Conseil européen, G7, sommet de l'Otan) à partir de jeudi.

"La Première ministre a plaidé pour rester afin d'avoir les outils pour faire face à la situation et aux urgences des Français, ce qu'on ne pouvait pas faire avec un gouvernement démissionnaire et en gestion des affaires courantes", explique-t-on dans son entourage.

>> Voir aussi l'interview de Camille Vigogne Le Coat, journaliste politique à L'Express, dans Forum :

La démission refusée d'Elisabeth Borne: interview de Camille Vigogne Le Coat
La démission refusée d'Elisabeth Borne: interview de Camille Vigogne Le Coat / Forum / 4 min. / le 21 juin 2022

Perte de la majorité absolue

La coalition centriste libérale, qui s'est appuyée pendant le premier mandat de cinq ans d'Emmanuel Macron sur une confortable majorité absolue (fixée à 289 députés), ne conserve que 245 sièges sur 577 à l'issue des législatives.

Le reste de l'hémicycle se répartit principalement entre l'extrême droite de Marine Le Pen, qui réalise une percée inédite avec 89 députés, la gauche unie à l'initiative de son tribun Jean-Luc Mélenchon (au moins 150 députés) et la droite classique, avec une soixantaine de candidats.

Cette configuration replace le Parlement au centre du jeu politique, une première depuis 1958 et la Ve République.

>> Lire aussi : Emmanuel Macron perd la majorité absolue et le RN de Marine Le Pen réalise une percée historique

afp/ther

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