Le président français avait surpris en présentant ce projet d'une "organisation européenne nouvelle" le 9 mai devant le Parlement européen en plein débat sur l'adhésion de l'Ukraine, en guerre contre la Russie.
L'objectif de la CPE est "de renforcer le dialogue politique et la coopération sur les dossiers d'intérêts communs, comme la sécurité, la stabilité et la prospérité du continent européen", explicite le projet des conclusions du sommet qui se tient jeudi et vendredi à Bruxelles. En précisant bien que cette plateforme ne vise pas à "remplacer les politiques et instruments" de l'UE.
La CPE "permet d'apporter un cadre de réunions régulières, de coopérations concrètes sur des sujets clés pour stabiliser le continent européen", a expliqué Emmanuel Macron lors d'une récente visite en Moldavie. Pour cela, elle devra être une "structure légère", "dotée d'une capacité décisionnelle", qui se réunirait "plusieurs fois par an", selon Paris.
Le Conseil fédéral se montre intéressé
D'abord les pays souhaitant rejoindre l'UE, en premier lieu l'Ukraine, la Moldavie, la Géorgie, mais aussi ceux des Balkans occidentaux, dans l'antichambre depuis de nombreuses années, comme la Serbie ou la Macédoine du Nord.
Mais la CPE viserait aussi à attirer les pays européens qui ne souhaitent pas entrer dans l'UE, comme la Suisse ou la Norvège, voire le Royaume-Uni, qui l'a quittée avec le Brexit.
Du côté suisse, Ignazio Cassis a déclaré vendredi matin dans La Matinale que "le Conseil fédéral suit avec beaucoup d'attention l'évolution de cette discussion. C'est une discussion intéressante qui entre aussi dans la réflexion sur le futur de la politique de sécurité du continent européen."
Le conseiller fédéral en charge du Département fédéral des affaires étrangères juge toutefois "trop tôt" de savoir si cette CPE pourrait devenir le nouveau cadre des relations entre la Suisse et l'Union européenne.
De l'intérêt à la méfiance
Dans le reste de l'Europe, les réactions vont de l'intérêt à la méfiance, mais tous aimeraient en savoir plus sur son fonctionnement avant de se prononcer.
Présent jeudi à Bruxelles, le Premier ministre de la Macédoine du Nord Dimitar Kovacevski a "salué cette initiative du président Macron" mais elle "ne doit pas être une alternative à une adhésion totale à l'UE".
Plus sceptique, l'Ukraine avait fraîchement accueilli ce projet, redoutant qu'il ne renvoie une entrée dans l'UE aux calendes grecques, avant de recevoir des assurances des 27.
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La CPE ne provoque pas l'enthousiasme à Londres. Qui préfère "se baser sur les structures déjà existantes et qui fonctionnent avec succès, que ce soit le G7 ou l'Otan", selon la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss. Mais "nous ne désespérons pas que Londres y trouve un jour son intérêt", souligne-t-on à Paris.
vkiss, avec l'afp