La Cour suprême des Etats-Unis révoque le droit à l'avortement. [Keystone]
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Joe Biden dénonce une "erreur tragique" après la décision de la Cour suprême de supprimer le droit fédéral à l'IVG

- Dans une volte-face historique, la très conservatrice Cour suprême des Etats-Unis a enterré un arrêt qui, depuis près d'un demi-siècle, garantissait le droit des Américaines à avorter mais n'avait jamais été accepté par la droite religieuse.

- En quelques heures vendredi, au moins sept Etats, dont le Missouri, l'Alabama ou le Kentucky, ont rendu immédiatement tout avortement illégal.

- Le président des Etats-Unis Joe Biden a déclaré que la décision de la Cour suprême annulant le droit à avorter était une "erreur tragique" et le résultat d'une "idéologie extrémiste".

- Dès l'annonce de la décision, une foule de manifestants ont afflué par centaines vers la Cour suprême, à Washington, avec des larmes de joie ou de tristesse.

Suivi assuré par Valentin Jordil et la rédaction de RTSinfo

03h20

Des entreprises veulent couvrir les frais de voyage pour avorter

Plusieurs entreprises américaines comme Disney ou Meta, la maison-mère de Facebook, ont annoncé qu'elles s'engageaient à couvrir les frais de déplacement de leurs employées qui se verraient obliger de voyager pour recourir à un avortement, après la décision de la Cour suprême.

Plusieurs Etats devraient restreindre l'accès à l'avortement, ou l'interdire, après cette décision, ce qui forcerait les femmes à se rendre dans les Etats où l'avortement est encore permis pour interrompre leurs grossesses.

Disney a annoncé à ses employés qu'elle s'engageait à offrir l'accès à des soins de santé de qualité, qui comprennent l'avortement, a déclaré un porte-parole de l'entreprise.

Meta s'est également engagé à rembourser les frais de voyage des employés devant se déplacer pour accéder à des soins concernant la santé reproductive, l'entreprise "évaluant la meilleure façon de le faire compte tenu des complexités juridiques en jeu", selon un porte-parole.

22h30

La Cour suprême, c'est quoi?

La Cour suprême est la plus haute instance judiciaire américaine. Sa mission première est de veiller à la constitutionnalité des lois et elle joue un rôle crucial en tranchant les importants débats de société aux Etats-Unis.

>> En lire plus : La Cour suprême des Etats-Unis, des décisions pour l'Histoire

Ses arrêts établissent la norme juridique, notamment sur des questions sensibles: avortement, mariage homosexuel, discriminations raciales, peine de mort, litiges électoraux, port d'arme, etc.

Elle est composée de neuf juges, chacun étant désigné à vie par le président américain avec confirmation nécessaire par le Sénat. Malades ou âgés, les membres de la Cour suprême peuvent partir à la retraite à partir de 70 ans, mais ils le font rarement.

Les juges bénéficient d'une inamovibilité de fait et, gage de leur indépendance, de la même rémunération garantie à vie.

>> Ecouter le hors-série du podcast "Washington d'ici" consacré au rôle de la Cour suprême :

Logo Washington d'ici
Hors-Série : C'est la Cour suprême qui décide / Washington dʹici / 12 min. / le 13 octobre 2020

22h00

Manifestations devant la Cour suprême, à Washington

Des centaines de manifestants continuent de se masser devant la Cour suprême, a constaté Gaspard Kühn, correspondant de la RTS aux Etats-Unis.

L'élue démocrate Alexandria Ocasio-Cortez est venue brièvement se joindre aux manifestants.

Les militants pro-vie (nom que se donnent les militants anti-avortement) sont également présents devant la Cour suprême.

21h50

Un "vendredi noir" pour le journal Libération

Les premières Unes des journaux qui seront en kiosque samedi commencent à être dévoilées.

Ainsi, le journal français Libération titre "IVG: le vendredi soir", accompagné par un dessin de Coco.

Le dessinateur Chappatte a également dévoilé le dessin qui sera publié dans Le Temps.

21h20

Michelle Obama dénonce une "horrible décision" aux "conséquences dévastatrices"

L'ancienne première dame des Etats-Unis Michelle Obama a publié un communiqué dans lequel elle affirme à plusieurs reprises avoir le "cœur brisé".

Elle regrette la perte d'un "droit fondamental", et s'alarme du retour "à une époque où les femmes risquaient leur vie en recourant à des avortements illégaux".

"Quand nous ne comprenons pas notre histoire, nous sommes condamnés à répéter ses erreurs, ajoute-t-elle. Cette horrible décision aura des conséquences dévastatrices et doit servir de signal d'alarme."

Évoquant un moment "difficile", elle encourage aussi les citoyens américains, notamment les plus jeunes, à s'engager auprès d'associations comme le Planning familial "pour aider les autres".

21h00

Un juge de la Cour suprême ravive les craintes pour le mariage homosexuel

"Dans de futurs dossiers" concernant, eux aussi, le respect de la vie privée, "nous devrions revoir toutes les jurisprudences", a écrit le juge de la Cour suprême Clarence Thomas, dans un argumentaire personnel qui accompagne la décision.

Fait notable, il cite trois arrêts en particulier: "Griswold v. Connecticut" de 1965, qui consacre le droit à la contraception, "Lawrence v. Texas" de 2003, qui rend inconstitutionnelles les lois pénalisant les relations sexuelles entre personnes de même sexe.

Le juge conservateur de la Cour suprême des Etats-Unis Clarence Thomas. [KEYSTONE - PATRICK SEMANSKY]
Le juge conservateur de la Cour suprême des Etats-Unis Clarence Thomas. [KEYSTONE - PATRICK SEMANSKY]

Et, aussi, "Obergefell v. Hodges", l'arrêt de 2015 protégeant le mariage pour tous au niveau des Etats-Unis, et qui reste une cible prioritaire de la droite religieuse.

Selon Clarence Thomas, ces jurisprudences s'appuyant sur la même disposition de la Constitution que celle, désormais invalidée, qui protégeait le droit à l'avortement, la Cour a "le devoir de 'corriger l'erreur'" qu'elles avaient instaurées.

Pas de remise en cause d'autres jurisprudences

Il s'agit pour l'instant uniquement de l'opinion d'un juge - sur les neuf qui constituent le temple du droit américain - et rien ne dit qu'il arrivera à l'imposer aux autres.

La décision de vendredi elle-même, adoptée à la majorité des juges, écrit d'ailleurs noir sur blanc que "rien dans cet arrêt ne doit être interprété comme remettant en doute des jurisprudences sans lien avec l'avortement".

20h00

Levée de boucliers des associations françaises pro-IVG

La révocation du droit à l'avortement par la Cour suprême des Etats-Unis est un "signal dangereux" et menace les droits des femmes "dans le reste du monde et même en France", ont estimé vendredi les associations françaises de défense du droit à l'IVG.

Cette décision aura des conséquences "désastreuses pour les Américaines", mais envoie également "un signal dangereux qui conforte les partisans des mouvements anti-IVG" ailleurs dans le monde, a ainsi jugé le Haut Conseil à l'égalité (HCE) dans un communiqué.

Un droit à inscrire dans la Constitution

"Ce droit fondamental demeure menacé par les courants réactionnaires, qui déploient un travail constant de lobby liberticide y compris au sein de l'Union européenne", poursuit le HCE.

"Pour se prémunir de toute tentative d'entrave des droits des femmes", il est urgent "d'inscrire le droit à l'avortement dans notre Constitution française", ainsi que dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, a préconisé le Haut Conseil, instance consultative indépendante placée auprès du Premier ministre.

>> Voir aussi la réaction de Léonore Porchet, présidente de l'organisation Santé sexuelle suisse, dans le 19h30 :

Léonore Porchet, présidente de l'organisation santé sexuelle Suisse, réagit à la révocation de l'avortement aux Etats-Unis
Léonore Porchet, présidente de l'organisation santé sexuelle Suisse, réagit à la révocation de l'avortement aux Etats-Unis / 19h30 / 2 min. / le 24 juin 2022

19h45

Emmanuel Macron déplore la "remise en cause" des libertés des femmes

Le président français Emmanuel Macron a regretté la "remise en cause" par la Cour suprême des Etats-Unis des libertés des femmes, soulignant que "l'avortement est un droit fondamental pour toutes les femmes".

"Il faut le protéger. J'exprime ma solidarité avec les femmes dont les libertés sont aujourd'hui remises en cause par la Cour suprême des États-Unis d'Amérique", a-t-il tweeté.

19h30

Un "objectif sombre et extrême", dénonce Nancy Pelosi

La présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a estimé que "la Cour suprême sous contrôle républicain" avait atteint son "objectif sombre et extrême d'arracher le droit des femmes à prendre elles-mêmes des décisions sur la santé reproductive".

19h25

Les propos visionnaires de l'écrivain Douglas Kennedy

Invité jeudi sur le plateau du 19h30 de la RTS, l'écrivain américain Douglas Kennedy expliquait qu'il imaginait que "cet été, avant août" l'avortement serait illégal aux Etats-Unis. Il redoute également une interdiction de la contraception.

La situation actuelle, un "moment hyper tendu", prend sa source dans un manque d'investissement dans "l'infrastructure humaine, surtout l'éducation", analysait-il.

"Et le gouffre est immense. Il y a deux Amériques, et l'une d'elles chasse l'autre", déplorait-il.

>> L'interview intégrale de Douglas Kennedy au 19h30 :

Entretien avec l'écrivain américain Douglas Kennedy, à l'occasion de la sortie de son nouveau roman intitulé "Les hommes ont peur de la lumière".
Entretien avec l'écrivain américain Douglas Kennedy, à l'occasion de la sortie de son nouveau roman intitulé "Les hommes ont peur de la lumière". / 19h30 / 3 min. / le 23 juin 2022

19h10

"Un coup terrible porté aux droits humains des femmes", selon Michelle Bachelet

L'annulation du droit à l'avortement décidée vendredi par la Cour suprême des Etats-Unis "est un coup terrible porté aux droits humains des femmes et à l'égalité des genres", a déclaré la Haute-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.

"L'accès à l'avortement sûr, légal et efficace est fermement enraciné dans le droit humain international et il est au coeur de l'autonomie des femmes et de leur capacité à faire leurs propres choix", écrit Michelle Bachelet dans un communiqué, regrettant une décision "qui est un recul majeur".

Plus de 50 pays qui étaient dotés de lois restrictives ont assoupli leur législation sur l'avortement ces 25 dernières années, a rappelé l'ancienne présidente du Chili.

"La décision d'aujourd'hui éloigne les Etats-Unis de cette tendance progressiste", a-t-elle regretté.

19h05

Joe Biden: "La santé et la vie des femmes de ce pays sont maintenant en danger"

Le président des Etats-Unis Joe Biden a déclaré que la décision de la Cour suprême annulant le droit à avorter était  un "triste jour" pour l'Amérique. Il s'agit d'une "erreur tragique" et le résultat d'une "idéologie extrémiste".

"La santé et la vie des femmes de ce pays sont maintenant en danger", a martelé le démocrate dans une allocution solennelle dans la foulée de l'arrêt historique, déplorant un "triste jour" pour l'Amérique, qui fait figure "d'exception" dans le monde.

Joe Biden dénonce une "erreur tragique", résultat d'une "idéologie extrémiste". [KEYSTONE - ANDREW HARNIK]
Joe Biden dénonce une "erreur tragique", résultat d'une "idéologie extrémiste". [KEYSTONE - ANDREW HARNIK]

Il a appelé à poursuivre le combat de manière "pacifique" et à défendre "dans les urnes" le droit à l'avortement et toutes les autres "libertés personnelles", à l'approche des législatives de mi-mandat qui s'annoncent difficiles pour son camp démocrate.

>> L'analyse du discours de Joe Biden dans Forum :

Révocation du droit à l'avortement aux États-Unis: Joe Biden réagit
Révocation du droit à l'avortement aux États-Unis: Joe Biden réagit / Forum / 1 min. / le 24 juin 2022

19h00

Le Dakota du Sud et l'Indiana bannissent l'avortement

La gouverneure républicaine du Dakota du Sud Kristi Noem a, elle, annoncé que l'avortement était désormais illégal dans cet Etat du nord des Etats-Unis, en vertu d'une loi dite "zombie" ou "gâchette" qui avait été rédigée à l'avance, pour entrer en vigueur automatiquement en cas de changement de jurisprudence à la Cour suprême.

"La loi gâchette du Dakota du Sud (...) spécifie qu'à partir d'aujourd'hui, tous les avortements sont illégaux dans le Dakota du Sud 'à moins qu'un jugement médical raisonnable et approprié stipule qu'un avortement est nécessaire pour préserver la vie de la femme enceinte'", précise le communiqué.

La gouverneure républicaine a également annoncé dans un communiqué la tenue d'une session spéciale de la législature de l'Etat "plus tard dans l'année", "pour sauver des vies et aider les mères touchées par la décision" de la Cour suprême.

Dans les "meilleurs délais" en Indiana

Peu après, le gouverneur républicain de l'Indiana a annoncé convoquer la législature de cet autre Etat du nord des Etats-Unis pour prononcer au plus vite l'interdiction de l'avortement.

"La décision de la Cour suprême est clair, et il revient maintenant aux Etats de s'attaquer à cette question importante. Nous le ferons dans les meilleurs délais en Indiana", a déclaré sur Twitter le gouverneur Eric Holcomb, précisant avoir convoqué l'assemblée générale de l'Etat pour le 6 juillet.

"Nous avons l'opportunité de faire des progrès en protégeant le caractère sacré de la vie, et c'est exactement ce que nous allons faire", a également déclaré Eric Holcomb.

18h55

Les Etats de Californie, de l'Oregon et de Washington défendent le droit à l'avortement

Les trois Etats progressistes de la côte Ouest des Etats-Unis ont annoncé qu'ils s'engageaient ensemble à défendre le droit à l'avortement.

"Les gouverneurs de Californie, de l'Oregon et de Washington ont publié aujourd'hui un engagement pour défendre l'accès aux soins de santé reproductive, y compris l'avortement et les contraceptifs, et se sont engagés à protéger patientes et médecins contre les tentatives d'autres Etats d'exporter leur interdiction de l'avortement vers nos Etats", selon un communiqué.

>> Les précisions dans le 19h30 sur la position de la Californie :

La Californie, l'un des états les plus progressistes des Etats-Unis, entend rester à la pointe du droit à l'avortement.
La Californie, l'un des états les plus progressistes des Etats-Unis, entend rester à la pointe du droit à l'avortement. / 19h30 / 2 min. / le 24 juin 2022

18h45

"C'est la volonté de Dieu", dit Donald Trump

Interrogé par la chaîne Fox News sur son propre rôle, pour avoir nommé trois juges et fait ainsi franchement fait basculer la majorité de la haute juridiction dans le camp conservateur, Donald Trump a répondu: "C'est la volonté de Dieu."

La décision "suit la Constitution", et "ramène tout au niveau des Etats, ce qui aurait toujours dû être le cas", a-t-il ajouté.

Interrogé sur son propre rôle, pour avoir nommé trois juges et fait ainsi franchement fait basculer la majorité de la haute juridiction dans le camp conservateur, le milliardaire républicain a répondu: "C'est la volonté de Dieu".

A son crédit

Dans un communiqué, il s'est ensuite néanmoins attribué un rôle prépondérant.

"L'arrêt d'aujourd'hui, qui est la plus grande victoire pour la vie depuis une génération, avec d'autres décisions récentes, ont été rendues possibles seulement car j'ai tenu mes promesses, notamment en nommant et installant trois constitutionnalistes très respectés et solides à la Cour suprême des Etats-Unis", a-t-il affirmé. "C'était un grand honneur pour moi!"

18h40

Une décision à contre-courant

La décision de la Cour suprême va à contre-courant de la tendance internationale à libéraliser les IVG, avec des avancées dans des pays où l'influence de l'Eglise catholique reste forte comme l'Irlande, l'Argentine, le Mexique ou la Colombie.

>> Lire aussi : L'Allemagne supprime une loi sur l'avortement datant de l'ère nazie

Elle couronne 50 ans d'une lutte méthodique menée par la droite religieuse, pour qui elle représente une énorme victoire mais pas la fin de la bataille: le mouvement devrait continuer à se mobiliser pour faire basculer un maximum d'Etats dans son camp ou pour essayer d'obtenir une interdiction au niveau fédéral.

>> Ecouter aussi l'épisode du podcast Le Point J sur le droit à l'avortement aux Etats-Unis :

Avortement
Pourquoi le droit d'avorter est menacé aux Etats-Unis ? / Le Point J / 10 min. / le 4 mai 2022

Elle s'inscrit aussi au bilan de l'ancien président républicain Donald Trump qui, au cours de son mandat, a profondément remanié la Cour suprême en y faisant entrer trois magistrats conservateurs (Neil Gorsuch, Brett Kavanaugh et Amy Coney Barrett) signataires aujourd'hui de cet arrêt.

18h35

Les Etats-Unis plus divisés que jamais sur l'avortement

Selon l'institut Guttmacher, un centre de recherche qui milite pour l'accès à la contraception et à l'avortement dans le monde, 13 Etats disposent de lois dites "zombies" ou "gâchette": interdisant l'avortement, elles ont été rédigées pour entrer en vigueur quasi automatiquement en cas de revirement à la Cour suprême.

Une douzaine d'autres Etats devraient suivre avec des interdits complets ou partiels. Dans une partie du pays, les femmes désirant avorter seront donc obligées de poursuivre leur grossesse, de se débrouiller clandestinement notamment en se procurant des pilules abortives sur internet, ou de voyager dans d'autres Etats, où les IVG resteront légales.

>> En lire plus : Les Etats-Unis plus divisés que jamais sur l'avortement

>> Ecouter aussi le podcast "Democracy! Démocratie!": droit à l'avortement, une Amérique si déchirée :

Des milliers de manifestants pro-avortement dans les rues des Etats-Unis. [Keystone - Rick Bowmer]Keystone - Rick Bowmer
"Democracy! Démocratie!": droit à l'avortement, une Amérique si déchirée / Tout un monde / 4 min. / le 13 mai 2022

18h30

Justin Trudeau juge "horrible" l'arrêt de la Cour suprême des Etats-Unis

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a jugé vendredi "horrible" l'arrêt de la Cour suprême de son voisin américain, qui a enterré le droit à l'avortement aux Etats-Unis dans une volte-face historique.

"Les nouvelles en provenance des Etats-Unis sont horribles. Je suis de tout coeur avec les millions d'Américaines qui vont perdre leur droit légal à l'avortement", a tweeté le dirigeant canadien, en ajoutant qu'"aucun gouvernement, aucun politicien, ni aucun homme ne (devrait) dicter à une femme ce qu'elle peut faire ou ne pas faire avec son corps".

18h15

Boris Johnson déplore un "grand retour en arrière" aux Etats-Unis

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a déploré vendredi le "grand retour en arrière" que représente selon lui la décision de la Cour suprême américaine de revenir sur le droit à l'avortement.

Cette décision a un "impact majeur sur ce que pensent les gens", "je crois que c'est un grand retour en arrière", a déclaré le chef du gouvernement britannique au sommet du Commonwealth à Kigali au Rwanda, "j'ai toujours cru au droit des femmes de choisir".

18h00

Joe Biden va prendre la parole

Le président américain Joe Biden s'exprimera vendredi à 12h30 heure de Washington (16h30 GMT) après que la Cour suprême a aboli le droit constitutionnel à l'avortement, a fait savoir la Maison Blanche dans un communiqué.

Le démocrate de 79 ans, fervent catholique, avait déjà promis d'agir par décret pour protéger l'accès à l'interruption volontaire de grossesse, mais sa marge de manoeuvre en la matière est très mince.

17h45

Missouri premier Etat à interdire l'avortement

Le procureur général du Missouri a annoncé vendredi que cet Etat conservateur du centre des Etats-Unis devenait le "premier" à interdire les interruptions volontaires de grossesse dans la foulée de la décision de la Cour suprême, qui a révoqué le droit à l'avortement.

"C'est un jour monumental pour le caractère sacré de la vie", a déclaré Eric Schmitt dans un tweet accompagné d'une image le montrant en train de ratifier le texte qui met fin "véritablement" à l'avortement dans le Missouri - Etat qui ne disposait plus que d'une clinique permettant une telle opération.

17h30

La principale organisation de planning familial va continuer le combat

La principale organisation de planning familial américaine a promis de continuer à "se battre".

"Vous ressentez sans doute beaucoup d'émotions - de la douleur, de la colère, de la confusion. C'est normal, nous sommes avec vous et nous n'arrêterons jamais de nous battre pour vous", a tweeté Planned Parenthood.

17h15

Décision saluée par Mike Pence

De son côté, l'ancien vice-président républicain des Etats-Unis Mike Pence a chaleureusement salué la décision de la Cour suprême révoquant le droit à l'avortement, "jeté aux oubliettes de l'Histoire".

"En renvoyant la question de l'avortement aux Etats et au peuple, la Cour suprême a réparé une erreur historique", s'est félicité sur Twitter ce fervent chrétien évangélique, qui fut le bras droit de Donald Trump à la Maison Blanche.

17h00

"Les libertés fondamentales de millions d'Américaines attaquées", dit Barack Obama

L'ancien président américain Barack Obama a accusé la Cour suprême d'avoir "attaqué les libertés fondamentales de millions d'Américaines", après la décision vendredi de l'institution de révoquer le droit à l'avortement.

"Aujourd'hui, la Cour suprême a non seulement renversé près de 50 ans de précédent historique, elle laisse également au bon vouloir des politiciens et idéologues la décision la plus personnelle qui soit", a déclaré l'ancien président démocrate sur Twitter.

16h45

Une décision attendue

La formulation de la Cour suprême est proche d'un avant-projet d'arrêt qui avait fait l'objet d'une fuite inédite début mai, provoquant d'importantes manifestations dans tout le pays et une vague d'indignation à gauche.

>> Relire : La Cour suprême américaine serait prête à annuler le droit à l'avortement

Depuis le climat était extrêmement tendu autour de la Cour, où une imposante barrière de sécurité a été installée pour tenir les protestataires à distance. Un homme armé a même été arrêté en juin près du domicile du magistrat Brett Kavanaugh et inculpé de tentative de meurtre.

>> Ecouter l'interview d'Aline Helg, historienne des Amériques et professeure honoraire à l'Université de Genève, dans Forum :

La Cour Suprême américaine révoque le droit à l’avortement: interview d'Aline Helg
La Cour Suprême américaine révoque le droit à l’avortement: interview d'Aline Helg / Forum / 5 min. / le 24 juin 2022

Elle s'inscrit aussi au bilan de l'ancien président républicain Donald Trump qui, au cours de son mandat, a profondément remanié la Cour suprême en y faisant entrer trois magistrats conservateurs (Neil Gorsuch, Brett Kavanaugh et Amy Coney Barrett) signataires aujourd'hui de cet arrêt.

>> Les précisions du correspondant Gaspard Kühn dans le 19h30 :

Gaspard Kuhn donne des précisions concernant la décision de la Cour suprême des Etats-Unis qui met fin à l'avortement.
Gaspard Kuhn donne des précisions concernant la décision de la Cour suprême des Etats-Unis qui met fin à l'avortement. / 19h30 / 1 min. / le 24 juin 2022

16h30

La Cour suprême des Etats-Unis révoque le droit à l'avortement

La décision de la Cour suprême ne rend pas les interruptions de grossesse illégales mais renvoie les Etats-Unis à la situation en vigueur avant l'arrêt emblématique "Roe v. Wade" de 1973, quand chaque Etat était libre de les autoriser ou non.

Compte tenu des fractures dans le pays, une moitié des Etats, surtout dans le Sud et le centre plus conservateurs et religieux, pourraient les bannir rapidement. Le Missouri est le premier à faire le pas, en annonçant dès vendredi l'interdiction des avortements.

"La Constitution ne fait aucune référence à l'avortement et aucun de ses articles ne protège implicitement ce droit", écrit le juge Samuel Alito au nom de la majorité. Roe v. Wade "était totalement infondé dès le début" et "doit être annulé".

"Il est temps de rendre la question de l'avortement aux représentants élus du peuple" dans les parlements locaux, écrit-il encore.

>> Les précisions dans le 19h30 :

La Cour suprême des Etats-Unis enterre le droit à l'avortement.
La Cour suprême des Etats-Unis enterre le droit à l'avortement. / 19h30 / 2 min. / le 24 juin 2022

Concrètement, la décision porte sur une loi du Mississippi qui se contentait de réduire le délai légal pour avorter. Dès l'audience en décembre, plusieurs juges avaient laissé entendre qu'ils comptaient en profiter pour revoir plus fondamentalement la jurisprudence de la Cour.

Les trois magistrats progressistes se sont dissociés de la majorité qui, selon eux, "met en danger d'autres droits à la vie privée, comme la contraception et les mariages homosexuels" et "mine la légitimité de la Cour".

>> Les explications dans Forum :

États-Unis: la Cour Suprême révoque le droit à l'avortement
États-Unis: la Cour Suprême révoque le droit à l'avortement / Forum / 2 min. / le 24 juin 2022