Comme la veille, aux jets de pierres, mortiers d'artifice et objets de toutes sortes lancés par les protestataires, les forces de l'ordre ont riposté au canon à eau et avec des grenades lacrymogènes et assourdissantes. Vers 18h00 locales, les affrontements ont nettement baissé d'intensité. Des heurts isolés se poursuivent ici et là avec de petits groupes de manifestants.
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Vidéo à l'appui diffusée sur son compte Twitter, la police a dénoncé l'intrusion de manifestants dans l'ambassade d'Egypte, voisine du lieu des affrontements, à partir de laquelle "ils attaquent les forces de l'ordre avec des explosifs".
Six morts et des dizaines de blessés
"Le but de toutes ces violences est de perpétrer un coup d'Etat", a estimé Guillermo Lasso, dans une allocution sur les médias publics, appelant la communauté internationale à agir "contre cette tentative de déstabilisation de la démocratie en Equateur".
Près de 14'000 manifestants indigènes sont mobilisés dans tout le pays pour protester contre la hausse du coût de la vie et exiger notamment une baisse des prix des carburants, d'après la police qui estime leur nombre à près de 10'000 dans la capitale.
Les violences ont fait six morts et des dizaines de blessés, alors que Quito est en grande partie paralysée et ses accès bloqués par de nombreux barrages routiers. Le leader du mouvement, Leonidas Iza, chef de la Confédération des nationalités indigènes d'Equateur (Conaie), organisation fer de lance des manifestations, a prévenu vendredi que la mobilisation durera "jusqu'à obtenir des résultats".
"Par tous les moyens légaux"
"Iza ne contrôle plus la situation. Il n'a plus aucun contrôle sur les manifestations et la criminalité que ses actions irresponsables ont générées", a accusé le président Lasso, prévenant que le gouvernement utiliserait "tous les moyens légaux à sa disposition pour affronter les vandales".
Il a cependant encore répété être "ouvert pour parvenir à un dialogue avec des résultats concrets", appelant ses "frères et soeurs indigènes" à "retourner dans leurs communautés".
"Nous ne pouvons plus retenir la colère du peuple. L'indignation échappe à notre contrôle et au contrôle de nos organisations", a affirmé de son côté le leader de la Conaie, jugeant que les indigènes "se sont sentis trompés" par des mois des discussions sans résultat avec le gouvernement sur la hausse du coût de la vie.
ats/gma