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Au chevet de l'océan, l'ONU rassemble décideurs, experts et militants à Lisbonne

Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, à droite, s'adresse aux participants du Forum des Nations Unies sur la jeunesse et l'innovation à Lisbonne, dimanche 26 juin 2022. [AP Photo/Keystone - Armando Franca]
L'ONU se réunit une seconde fois pour une conférence sur les océans / Le 12h30 / 1 min. / le 27 juin 2022
Deux ans plus tard que prévu, des milliers de responsables politiques, d'experts et défenseurs de l'environnement se rassemblent à partir de lundi à Lisbonne à l'appel de l'ONU pour une conférence consacrée aux menaces pesant sur la santé de l'océan.

L'humanité se doit de soigner les mers, qui génèrent la moitié de l'oxygène que nous respirons et qui représentent une source vitale de protéines pour le quotidien de milliards de personnes. L'océan, qui recouvre plus des deux tiers de la surface de la planète, joue par ailleurs un rôle clé pour la vie sur Terre en mitigeant les impacts du changement climatique. Mais le coût en est considérable.

En absorbant environ un quart de la pollution au CO2, alors même que les émissions ont augmenté de 50% au cours des soixante dernières années, la mer est devenue plus acide, déstabilisant les chaînes alimentaires aquatiques et réduisant sa capacité à capter toujours plus de gaz carbonique.

Et, en résorbant plus de 90% de l'excès de chaleur provoqué par le réchauffement climatique, l'océan subit de puissantes vagues de chaleur marine qui détruisent de précieux récifs coralliens et les zones mortes privées d'oxygène se répandent.

>> Lire aussi : Gilles Bœuf: "Sans l'océan, le climat aurait déjà beaucoup plus dérivé qu'aujourd'hui"

La menace du plastique

Au rythme actuel, la pollution plastique va tripler d'ici 2060, à un milliard de tonnes par an, selon un rapport récent de l'OCDE. Déjà, les micro-plastiques provoquent chaque année la mort d'un million d'oiseaux et plus de 100'000 mammifères marins. Les participants à la réunion de Lisbonne discuteront des propositions pour y remédier, qui vont du recyclage à l'interdiction totale des sacs en plastique.

"80% des déchets en mer viennent de la terre", indique Laurianne Trimoulla, porte-parole de l'ONG genevoise Oceaneye, lundi dans La Matinale de la RTS. "En Suisse, le traitement des déchets fonctionne plutôt bien. Mais il y a du littering, alors dès qu'il y a des intempéries, les déchets vont être charriés dans le lac, puis la mer."

Le problème de la surpêche est également au programme de la conférence de cinq jours, organisée conjointement par le Portugal et le Kenya après avoir été reportée plusieurs fois pour cause de pandémie. Les débats porteront également sur un éventuel moratoire visant à protéger les fonds marins de l'exploitation minière à la recherche de métaux rares nécessaires à la fabrication de batteries pour la filière florissante des véhicules électriques.

Une coalition rassemblant près d'une centaine de pays préconise par ailleurs une mesure phare visant à déclarer des zones de protection couvrant 30% des océans et de la terre de la planète. Autre sujet central, "l'alimentation bleue" censée faire des océans un moyen de subsistance à la fois durable et socialement responsable.

"Nous avançons trop lentement"

De nombreux ministres et quelques chefs d'Etat participeront à cette réunion qui, pourtant, n'a pas vocation à devenir une séance de négociations formelles.

"Nous avançons trop lentement", a tout de même regretté dès dimanche le secrétaire général des Nations Unis, le Portugais Antonio Guterres, lors d'une initiative organisée sur une plage de la banlieue de Lisbonne en présence de l'acteur américain Jason Momoa, qui incarne au cinéma le super-héros Aquaman.

"Tout le monde peut faire quelque chose dans son quotidien", souligne Laurianne Trimoulla, porte-parole de l'ONG Oceaneye. "Nous préconisons les cinq R: refuser, réduire, réutiliser, réparer et recycler."

vajo avec afp

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Il faut "plus d'ambition à tous les niveaux"

La préservation des océans exige "plus d'ambition à tous les niveaux pour répondre à la situation désastreuse de l'océan", notamment de la part des dirigeants de la planète: telle est la conclusion du sommet sur les océans qui s'est terminé vendredi à Lisbonne, avant d'ultimes négociations prévues en août sur la gouvernance de la haute mer.

"La perte de biodiversité, la santé déclinante de l'océan et l'évolution de la crise climatique ont tous une même raison d'être: le comportement humain et notre addiction au pétrole et au gaz", a jugé l'envoyé spécial pour l'océan des Nations unies Peter Thomson.

>> Ecouter le bilan dressé par Laurianne Trimoulla, porte-parole de l'ONG genevoise OchoneAil, vendredi soir dans Forum :

La conférence de l'ONU sur les océans s'est tenue à Lisbonne. [Keystone/EPA - Antonio Cotrim]Keystone/EPA - Antonio Cotrim
Clap de fin pour la conférence de l'ONU sur les océans: interview de Laurianne Trimoulla / Forum / 4 min. / le 1 juillet 2022