"Nous condamnons fermement le terrorisme et nous considérons le PKK comme une organisation terroriste", a affirmé lundi soir la Première ministre Magdalena Andersson à l'issue d'une réunion au siège de l'Otan à Bruxelles avec le secrétaire général de l'Alliance Jens Stoltenberg.
Ankara bloque l'adhésion de la Suède et de la Finlande, accusées d'abriter des militants du PKK, une organisation considérée comme "terroriste", et dénonce la présence dans ces pays de partisans du prédicateur Fethullah Gülen, soupçonné d'avoir orchestré une tentative de coup d'État en Turquie en juillet 2016.
Nombreuses dispositions
Magdalena Andersson a énuméré les dispositions prises par Stockholm pour répondre aux préoccupations de la Turquie : "une législation contre le financement du terrorisme, de nouvelles lois pour criminaliser la participation aux organisations terroristes, le traitement des demandes d'extradition présentées par Ankara et l'engagement de ne jamais être un refuge pour les terroristes".
Le secrétaire général de l'Otan a organisé lundi à Bruxelles une nouvelle réunion avec des représentants de la Turquie, de la Suède et de la Finlande pour trouver des réponses aux préoccupations exprimées par Ankara. "J'espère vivement que ce dialogue pourra être conclu avec succès dans un avenir proche, idéalement avant le sommet", a-t-elle dit.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan doit rencontrer mardi à Madrid son homologue finlandais Sauli Niinistö et Magdalena Andersson au début du sommet de l'Alliance atlantique organisé dans la capitale espagnole. "La Suède a pris des mesures concrètes pour répondre à la Turquie. Elles constituent un changement de paradigme face à la menace terroriste", a jugé Jens Stoltenberg.
Erdogan n'est pas convaincu
Mais le président Erdogan a douché ces espoirs. "Nous fournirons des documents et des images démontrant l'hypocrisie de nos interlocuteurs à l'égard des organisations terroristes comme le PKK, les YPG et FETO (le groupe Gulen)", a-t-il annoncé à la veille de la réunion avec les dirigeants suédois et finlandais.
La participation à la réunion de Madrid ne signifie pas que la Turquie est sur le point de lever ses objections à l'adhésion des deux pays nordiques au bloc militaire, précise Ankara. Le secrétaire général de l'Otan s'est montré prudent sur les résultats possibles de la réunion. "Il est encore trop tôt pour dire si nous aurons des avancées d'ici au sommet" de Madrid, a-t-il déclaré.
"Je ne ferai aucune promesse et je ne spéculerai pas sur des délais spécifiques", a-t-il prévenu. "Le sommet n'a jamais été une échéance. Mais il a lieu. Tous les dirigeants (de l'Otan) y sont présents, ainsi que les dirigeants suédois et finlandais. Cela nous donne donc une occasion que nous devrions saisir pour voir si nous pouvons faire des progrès", a-t-il expliqué.
"Les candidatures de la Suède et de la Finlande vont permettre de renforcer l'Otan, mais un des alliés, la Turquie, a exprimé des préoccupations spécifiques concernant la sécurité et nous devons en tenir compte", a expliqué Jens Stoltenberg.
ats/vajo