Ephémère ministre des Outre-mer et présidente de la commission des Lois sous la précédente législature, Yaël Braun-Pivet, 51 ans, a été élue au 2e tour par 242 voix, soit la majorité absolue des suffrages exprimés qui était nécessaire.
"Enfin! Pour la première fois de son histoire, l'Assemblée nationale sera présidée par une femme", s'est félicité le ministre des Relations avec le Parlement, Olivier Véran, sur Twitter.
"Débattre plutôt que de nous battre", a-t-elle lancé dans l'hémicycle sous les applaudissements. Yaël Braun-Pivet devient ainsi le quatrième personnage de l'Etat français.
Contrairement à la plupart des démocraties occidentales, aucune femme n'a encore jamais occupé cette fonction en France.
Une Assemblée divisée
Elle aura fort à faire pour assurer la sérénité des débats dans une assemblée largement renouvelée et divisée à l'issue des élections législatives des 12 et 19 juin.
Le président français ne dispose plus que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale, ce qui le contraint à trouver des alliances pour mettre en oeuvre son programme de réformes, notamment sur les retraites.
Il a chargé la Première ministre Elisabeth Borne de sonder pour voir si un "accord de gouvernement" est possible et de composer une nouvelle équipe gouvernementale d'ici à début juillet.
Cette dernière a poursuivi mardi ses consultations en recevant à tour de rôle les chefs des groupes parlementaires de la droite, socialiste, communiste et écologiste de l'Assemblée.
Improbable coalition
Depuis les législatives, la France est plongée dans l'incertitude, elle qui est peu habituée à des coalitions de gouvernement, contrairement à de nombreux autres pays européens.
D'autant que le président français a écarté la possibilité d'un accord avec le Rassemblement national (RN, extrême droite) et La France insoumise (LFI, gauche radicale), deux formations qui, selon lui, "ne s'inscrivent pas comme des partis de gouvernement" mais ont toutes deux fait une entrée massive à l'Assemblée.
afp/cab
La fin d'une quasi exception française
Au sein de l'Union européenne, seule la Slovaquie n'a jamais porté une femme à la tête de son Parlement.
Globalement, au 1er janvier 2022, les femmes représentaient environ 22% des présidents de Parlement, contre 20,9% il y a un an, d'après les données compilées par l'Union interparlementaire (UIP), l'organisation mondiale des parlements des États souverains, basée à Genève.
En France, la nouvelle Assemblée nationale issue des élections de juin est encore loin de la parité, avec 37% de femmes députés, soit 215 femmes, contre 224 élues en 2017.
C'est au sein de l'alliance Les Républicains/Union des Indépendants (opposition de droite et du centre) que les femmes sont proportionnellement les moins présentes (28%) tandis qu'elles sont les plus nombreuses au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (alliance de gauche) (43%).
La France arrive désormais 7e sur 27 pour la part de femmes députées en Europe et, 31 ans après Edith Cresson, une deuxième femme, Elisabeth Borne, y est devenue Première ministre en mai.
Le Sénat, lui, n'a jamais été présidé par une femme.