Svalbard, vitrine du réchauffement climatique

Grand Format

RTS - Flore Dussey

Introduction

Le Svalbard, cet archipel norvégien situé aux portes du pôle Nord, est aux premières loges du réchauffement climatique. En juillet 2020, le thermomètre a battu un record de température: 21,7 degrés, alors que la moyenne estivale ne dépasse généralement pas les 10 degrés. Reportages dans cette région arctique qui se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète.

Chapitre 1
Les dangers naturels

Keystone - EPA/Tore Meek

A l'époque où Longyearbyen, la capitale administrative du Svalbard, a été construite, la seule préoccupation était d'être à proximité des gisements de charbon. Mais 115 ans plus tard, avoir bâti la ville au fond d'une cuvette l'expose à tous les dangers, d'autant plus face à l'abondance des précipitations tant en hiver qu'en été.

"On se trouve face à plusieurs types de risques. Les accumulations de neige provoquent de grosses avalanches. Il y a aussi une augmentation des éboulements", détaille, pessimiste, Kim Holmen, directeur de l'Institut polaire norvégien qui observe l'évolution du climat depuis plus de 30 ans au Svalbard.

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Série au Svalbard: interview de Kim Holmen
L'actu en vidéo - Publié le 3 juillet 2022

Durant l'hiver 2015, une gigantesque avalanche a emporté onze maisons et tué deux personnes. En 2017, une autre avalanche a soufflé une maison sans faire de victime. Après ces deux évènements, les autorités ont condamné 144 logements considérés comme vulnérables. Soit environ 10% du parc immobilier de la ville, qui ont aujourd'hui laissé la place à une gigantesque barrière anti-avalanche en gros blocs de granite.

La digue de pierre de Longyearbyen. [RTS - Flore Dussey / Yvan Illi]
La digue de pierre de Longyearbyen. [RTS - Flore Dussey / Yvan Illi]

Des paravalanches sont également installés sur les flancs de Sukkertoppen, la montagne qui surplombe la ville. Mais les quartiers ouest de Longyearbyen ne sont, eux, pas sécurisés.

"C'est en raison des vents qui soufflent d'est en ouest.  Du coup, on n'a presque pas de neige de ce côté-ci de la montagne", explique Marius Omlend, qui a emménagé en toute connaissance de cause.

Les régions élevées de la planète, comme la Suisse, font partie du groupe de pays qui changent rapidement. Malheureusement, ce qui va arriver ailleurs est déjà visible ici

Kim Holmen, directeur de l'Institut polaire norvégien

L'une des raisons principales de cette accélération du réchauffement au Svalbard est le recul de la banquise qui, expliquent les scientifiques, agit normalement comme une couverture isolante empêchant l'océan de réchauffer l'atmosphère en hiver et protégeant l'océan du soleil en été.

Cette réalité explique aussi l'augmentation des chutes de neige. Il y a quelques années encore, les températures hivernales oscillaient entre -20 et -30 degrés, des niveaux trop froids pour permettre à la neige de tomber. Mais avec le réchauffement, la température moyenne hivernale a augmenté. Et comme le réchauffement entraîne aussi une plus grande évaporation des océans, donc davantage d'humidité dans l'air, les conditions sont réunies pour d'abondantes chutes de neige.

La fonte du permafrost

Sortir de la ville permet d'ailleurs de mesurer visuellement l'impact du réchauffement climatique sur le permafrost, cette structure de glace qui consolide le terrain.

"Ça vous montre très concrètement comment un dégât naturel change le paysage mais aussi la difficulté pour les hommes, les rennes, les oiseaux d'avoir un environnement sûr et stable. C'est en train de se produire partout autour de nous", constate Kim Holmen.

La fonte du permafrost provoque des fissures dans le terrain. [RTS - Flore Dussey / Yvan Illi]
La fonte du permafrost provoque des fissures dans le terrain. [RTS - Flore Dussey / Yvan Illi]

Dans cette petite ville de 2400 âmes, plusieurs maisons ont déjà été évacuées en raison de la fragilité des sols. "Les maisons risquent de bouger davantage, car elles sont bâties dans le permafrost. Peut-être bien qu'à l'avenir, elles ne seront tout simplement plus habitables", déplore Lilith Kuckero.

"Les régions élevées de la planète, comme la Suisse, font partie du groupe de pays qui changent rapidement. Malheureusement, ce qui va arriver ailleurs est déjà visible ici, dans cette région", ajoute Kim Holmen.

>> Voir le reportage du 19h30 :

L’archipel de Svalbard se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète. Les risques naturels sont nombreux
19h30 - Publié le 3 juillet 2022

Chapitre 2
Le tourisme d'extinction

RTS - Flore Dussey / Yvan Illi

Haut perché dans l'Arctique sur le 78ème parallèle, Longyearbyen est le point de départ des croisières à la rencontre de la faune sauvage, principalement les ours polaires. Ce tourisme est communément appelé le tourisme de la dernière chance ou, plus cyniquement, le tourisme d'extinction.

"J'ai toujours voulu voir des ours polaires. Je n'aime pas les zoos, je veux pouvoir les observer dans la nature", relate une touriste finlandaise.

Des guides formés sur place

Comme elle, quelque 140'000 personnes viennent chaque année visiter cette région. "Il y a certes du monde, mais on est très proche de la nature. On fait tout pour ne pas l'endommager", précise Marcel Schütz, consul honoraire de Suisse depuis 12 ans et guide sur des circuits engagés. Il ajoute que "les guides ont l'obligation d'être formés sur place. Les étrangers sont briefés sur le comportement à adopter et limitent ainsi leur empreinte."

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Série au Svalbard: le tourisme d'extinction
L'actu en vidéo - Publié le 3 juillet 2022

Sur l'archipel où 65% des espaces sont protégés, les touristes doivent ainsi, à l'instar des 3000 habitants, se plier à des règles strictes: interdiction de déranger la faune – traquer un ours polaire est passible d'une grosse amende – ou de cueillir des fleurs sur ces terres où la végétation est rare.

"C'est toujours difficile à défendre parce qu'on sait que le tourisme soulève des défis dans tous les endroits que les gens visitent, mais aussi d'un point de vue climatique", admet Ronny Brunvoll, directeur de Visit Svalbard, l'association des professionnels du tourisme. "Mais on ne peut empêcher les gens de voyager, de se rendre visite, alors il faut trouver des solutions", ajoute-t-il.

Motorisations hybrides

Un exemple de solution? Ultra polluant, le fuel lourd, communément utilisé par les gros bateaux de croisière, est banni des eaux de l'archipel depuis le début de l'année, avant même l'entrée en vigueur de son interdiction progressive dans l'ensemble de l'Arctique à compter de 2024.

Des touristes grimpent à bord du catamaran hybride Kvitbjørn. [RTS - Flore Dussey/Yvan Illi]
Des touristes grimpent à bord du catamaran hybride Kvitbjørn. [RTS - Flore Dussey/Yvan Illi]

Dans un secteur touristique tourné vers une clientèle plutôt exclusive, certains acteurs devancent ou vont au-delà de la réglementation, tel Hurtigruten qui s'est fixé l'ambition d'être "le voyagiste le plus écologique au monde". La durabilité "ne devrait pas être un avantage compétitif", affirme un haut responsable du groupe, Henrik Lund. "Cela devrait juste être un ticket d'entrée pour pouvoir opérer."

Ayant banni le plastique jetable dès 2018, le tour-opérateur offre aujourd'hui des promenades en motoneige électrique et, depuis peu, des excursions en mer à bord d'un petit bateau hybride diesel-électrique novateur, le Kvitbjørn ("ours blanc" en norvégien).

Les générations qui vont venir après moi ne pourront jamais expérimenter ce que nous vivons aujourd’hui

Charly Frisk, touriste américaine

Mais que ce soit pour dix jours en totale autonomie ou pour une journée sur ce catamaran hybride, l'objectif reste le même: en avoir plein les yeux et apprécier la faune et les glaciers avant qu'il ne soit trop tard.

"Ça me procure vraiment de l'émotion maintenant que tout change rapidement. Les générations qui vont venir après moi ne pourront jamais expérimenter ce que nous vivons aujourd'hui", regrette Charly Frisk, une étudiante américaine.

"Il y a un attrait de la découverte, puisque le Svalbard est l'endroit habité le plus septentrional de la planète", confirme Bernard Jaggy, ambassadeur suisse en Norvège. "On veut voir ce qui reste de cette nature encore largement intacte. Et l'accès est assez facile, donc les gens viennent."

>> Voir l'interview de l'ambassadeur suisse en Norvège :

Interview de Bernard Jaggy, ambassadeur suisse en Norvège
L'actu en vidéo - Publié le 29 juin 2022

Chapitre 3
Un virage vert

AFP - Michael Runkel / Robert Harding Premium

Le Svalbard accélère son virage vert. Il existe un projet ambitieux d'énergie solaire et d'éolien. Une combinaison d'énergie géothermique est possible ici en raison d'une ancienne activité volcanique. Mais cette région qui souffre comme aucune autre du réchauffement climatique continue à exploiter une mine de charbon pour alimenter la centrale électrique de la ville.

Un mineur dans une mine de charbon au Svalbard. [Reuters - Hannah McKay]
Un mineur dans une mine de charbon au Svalbard. [Reuters - Hannah McKay]

"C'est un paradoxe, un dilemme de se dire qu'on est toujours dépendants du charbon. Mais nous l'avons toujours pour s'assurer que Longyearbyen soit un endroit sûr pour ses habitants en hiver", relate Kim Holmen, directeur de l'Institut polaire norvégien, qui assure que les décisions ont été prises pour trouver de nouvelles solutions.

"Je suis persuadé que, d'ici une dizaine d'années, Longyearbyen sera un exemple à suivre pour la Norvège et l'Europe en terme d'énergies renouvelables." 

>> Ecouter le reportage dans Tout un monde :

L'archipel norvégien du Svalbard se réchauffe plus vite que le reste du monde [RTS - Flore Dussey/Yvan Illi]RTS - Flore Dussey/Yvan Illi
Tout un monde - Publié le 4 juillet 2022

"L'électrification a du sens quelle que soit la source d'énergie", ajoute Christian Eriksen, un responsable de l'ONG environnementale norvégienne Bellona, en évoquant notamment les bateaux hybrides et motoneiges électriques.

Qu'il provienne de sources "sales" ou "propres", l'électrique "permet de toute façon de réduire les émissions", souligne-t-il, en invoquant une étude sur les voitures électriques concluant en ce sens. Mais "cette réduction sera sensiblement plus importante quand la centrale à charbon sera remplacée".

Un jour qui ne saurait tarder: Longyearbyen veut fermer sa polluante centrale d'ici à l'automne 2023, mettre le paquet sur les énergies renouvelables et réduire ses émissions de 80% d'ici à 2030.

A Longyearbyen, nous avons une empreinte climatique par habitant qui est démente

Ronny Brunvoll, directeur de Visit Svalbard

Mais "on peut faire ce qu'on peut localement, y compris sur les émissions de motoneiges ou de voitures, il faut reconnaître que le vrai gros problème, c'est le transport vers et depuis Svalbard tant pour le tourisme que pour nous, locaux, qui vivons ici", admet Ronny Brunvoll, directeur de Visit Svalbard. "A Longyearbyen, nous avons une empreinte climatique par habitant qui est démente."

Chapitre 4
Le grenier du monde

RTS - Flore Dussey / Yvan Illi

Non loin de l'aéroport de Longyearbyen, une ancienne mine de charbon a été convertie en Arche de Noé. Sous terre sont stockés, à moins 18 degrés, 930'000 échantillons de cultures vivrières issus de la planète entière dans la Réserve mondiale de semences. La Suisse y a déjà entreposé une trentaine de boîtes de légumineuses et de céréales, conditionnées à l'Agroscope de Changins.

>> Voir le sujet du 19h30 :

Les semences de la planète stockées et sécurisées à Longyearbyen
19h30 - Publié le 5 juillet 2022

Autre exemple de l'importance de ce genre d'infrastructures, la Syrie a fait rapatrier des graines, la guerre ayant détruit partiellement sa banque de gènes. "Le pays a ainsi pu démultiplier ses semences et réexpédier chez nous ses nouvelles réserves", détaille Åsmund Asdal, coordinateur de la Réserve mondiale de semences du Svalbard.

En 2008, le choix du Svalbard s'est imposé en raison de son sol gelé toute l'année durant. "Le permafrost est à seulement moins 3, moins 4 degrés. Une banque de gènes telle que celle-ci doit être à moins 18! Si le permafrost disparaît en raison du réchauffement climatique, on a un système de réfrigération performant qui garantit la bonne température", explique-t-il.

Les semences de l'Agroscope semblent donc préservées au moins pour plusieurs siècles. Même si, au Svalbard, la fonte des neiges s'accélère toujours plus. La preuve? Sur une colline en face de Longyearbyen, la neige n'a pas totalement disparu. En y regardant de près, on distingue une forme de coupe de champagne. Les habitants ont coutume de dire que tant que le pied ne s'est pas brisé, l'été n'est pas encore arrivé. D'habitude, ce phénomène se passe à la mi-juillet. Cette année, début juin, le pied du verre s'était déjà brisé...

La neige en forme de coupe de champagne au Svalbard. [RTS - Flore Dussey]
La neige en forme de coupe de champagne au Svalbard. [RTS - Flore Dussey]

Chapitre 5
Des ressources convoitées

AFP - Olivier Morin

A un millier de kilomètres du pôle Nord, ce territoire grand comme une fois et demi la Suisse offre à des puissances comme la Russie et la Chine une possibilité unique d'étendre leur empreinte dans une région stratégiquement importante et économiquement prometteuse, pouvant menacer de fait les démarches de lutte contre les conséquences du réchauffement climatique.

La raison? Un traité atypique, conclu en 1920 à Paris, qui reconnaît la souveraineté de la Norvège sur le Svalbard mais garantit aussi aux ressortissants des Etats signataires (aujourd'hui 46) la liberté d'y exploiter les ressources naturelles "sur un pied de parfaite égalité".

Le principal intérêt des Russes est d'éviter une situation où d'autres pourraient utiliser l'endroit à des fins offensives

Arild Moe, chercheur à l'Institut Fridtjof Nansen à Oslo

C'est à ce titre que, depuis des décennies, la Russie – l'URSS avant elle – extrait du charbon sur ces terres habitées par moins de 3000 personnes d'une cinquantaine de nationalités. Quelque 370 Russes et Ukrainiens du Donbass y cohabitent encore autour d'un filon de houille.

Un intérêt militaire

L'archipel est également posté près des eaux que les sous-marins nucléaires russes de la puissante Flotte du Nord doivent emprunter pour gagner l'océan Atlantique. "Le principal intérêt des Russes est d'éviter une situation où d'autres pourraient utiliser l'endroit à des fins offensives", analyse Arild Moe, chercheur à l'Institut Fridtjof Nansen à Oslo. "Pour ce faire, ils y maintiendront une présence raisonnable et seront aussi très attentifs à ce qui s'y produit", dit-il.

Après avoir plaidé, en vain, pour une cogestion au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la Russie réclame maintenant, sans plus de succès, des "consultations bilatérales" pour lever les restrictions qui, dit-elle, brident ses activités dans l'archipel.

Moscou reproche par exemple aux autorités norvégiennes d'entraver l'expansion de ses activités en invoquant la protection de la nature, un impératif contenu dans le traité fondateur. Les vols d'hélicoptères russes sont notamment très strictement encadrés. "On a commencé à mettre en place des réserves naturelles autour des implantations russes", reconnaît l'ancien diplomate Sverre Jervell, architecte de la politique norvégienne dans la région de la mer de Barents.

La gigantesque station satellite Svalsat, près de Longyearbyen. [AFP - Jonathan Nackstrand]
La gigantesque station satellite Svalsat, près de Longyearbyen. [AFP - Jonathan Nackstrand]

Régulièrement, la Russie hausse la voix et accuse la Norvège de violer une disposition importante du traité qui, de facto, fait du Svalbard un espace démilitarisé. Chaque escale de frégate norvégienne ou visite de parlementaires de l'Otan donne lieu à des protestations officielles. Idem pour la gigantesque station satellite Svalsat, près de Longyearbyen, la plus grande installation de ce type au monde, qui permettrait de télécharger des données militaires selon Moscou.

Dans l'autre sens, la Russie est, elle aussi, accusée de prendre des libertés avec le traité. Comme lorsque des forces spéciales tchétchènes en route pour un exercice près du pôle Nord y ont fait escale en 2016. Les experts s'attendent à y observer de nouvelles passes d'armes à cause du nouveau coup de froid provoqué par l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février.

La Chine entre en jeu

Au même titre que le Groenland, l'Islande ou les îles Féroé, le Svalbard semble par ailleurs dans le viseur de la Chine qui se définit comme un Etat "quasi Arctique" et affiche sa volonté d'établir une "route de la Soie polaire".

Le recul de la banquise ouvre en effet des opportunités économiques, réelles ou fantasmées: nouvelles zones de pêche, nouvelles routes maritimes commerciales, accès plus facile à de potentielles ressources pétro-gazières et minérales. Tout est bon pour mettre le pied dans la porte.

Une partie de la présence scientifique au Svalbard peut sembler motivée par des motivations géopolitiques

Torbjørn Pedersen, professeur norvégien de sciences politiques à l'université de Bodø

La Chine a récemment installé des chercheurs à Ny-Ålesund une ancienne communauté minière désormais tournée vers la recherche scientifique internationale. Un flagrant exemple de "planter de drapeau", de "diplomatie par la science" dont la portée ne doit pas être sous-estimée, selon Torbjørn Pedersen, professeur norvégien de sciences politiques à l'université de Bodø.

De nombreuses bases scientifiques se sont installées à Ny-Ålesund. [AFP - Martin Bureau]
De nombreuses bases scientifiques se sont installées à Ny-Ålesund. [AFP - Martin Bureau]

"Une partie de la présence scientifique au Svalbard peut sembler motivée par des motivations géopolitiques", ajoutait-il. Elle "pourrait potentiellement enhardir certains acteurs étatiques, y compris des grandes puissances, avec des aspirations régionales - et devenir un véritable défi de sécurité pour le pays hôte, la Norvège".

Les autorités norvégiennes voient d'un mauvais oeil ces postures. En 2019, elles ont lancé une nouvelle stratégie officielle qui vise à affaiblir cette logique de stations autonomes sur lesquelles chaque nation ferait flotter son pavillon. L'accent doit être mis dorénavant sur des recherches communes par thématiques au sein d'infrastructures partagées.