"On ne s'attendait pas à un rétablissement si rapide (...). Au sol, c'est au niveau de l'emploi que cela n'a pas été anticipé: on va manquer d'hôtesses de l'air, de bagagistes, parfois de pilotes pour cet été", décrit Xavier Tytelman, consultant en aéronautique. Il évoque aussi plusieurs aéroports européens "saturés".
Il faut dire que le trafic aérien a presque retrouvé son niveau de 2019, autant pour le trafic dit "affinitaire" (familles, études, etc.) que pour les professionnels. "C'est sur les touristes - qui représentent la moitié du volume du trafic - que l'on avait le plus de doutes, mais ils sont encore plus nombreux que par le passé", souligne Xavier Tytelman.
Il y avait des doutes sur la pérennité de ce modèle, mais on est en train de battre des records historiques en termes de consommation de l'aviation.
"Aujourd'hui, on se demande si on va réussir à suivre (...). Pour les avions moyen-courriers, peut-être qu'on aura des pénuries dès 2023-24, notamment en Asie. Et si vous achetez un avion aujourd'hui, vous ne pouvez pas être livré avant 2027", ajoute le spécialiste de l'avenir de l'aviation et des questions de durabilité.
Pourra-t-on tenir à cette cadence dans le monde entier? Les considérations écologiques liées à l'avion dont on parlait avant la pandémie ont-elles été mises de côté? Le tourisme aérien deviendra-t-il réservé aux plus riches?
Jessica Vial et l'équipe du Point J.