Cerné par les scandales, Boris Johnson a reçu en fin de journée une délégation de ses ministres, comprenant notamment certains fidèles qui ont tenté de le persuader de quitter son poste tant la situation est devenue intenable. Mais il leur a rétorqué qu'il voulait rester pour se consacrer "aux problèmes extrêmement importants" auxquels le pays est confronté, selon les médias britanniques.
Parmi les noms cités, la ministre de l'Intérieur Priti Patel, ou Nadhim Zahawi, moins de 24 heures après sa nomination comme ministre des Finances.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson est confronté à une avalanche de départs de son gouvernement et à des appels à la démission.
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Loin du triomphe de ses débuts à Downing Street en 2019 sous la promesse de réaliser le Brexit, le chef du gouvernement conservateur a affronté mercredi la journée la plus difficile de son mandat, cerné par les affaires embarrassantes et leur flot d'accusations de mensonges.
Plus de 30 défections
Sans crier gare, les ministres de la Santé Sajid Javid et des Finances Rishi Sunak ont claqué la porte mardi soir, déclenchant l'hémorragie. D'autres membres du gouvernement, de rang moins élevé, ont à leur tour jeté l'éponge les uns après les autres, portant à plus de 30 le nombre total de départs mercredi après-midi.
Boris Johnson est resté combatif. Il a jugé qu'il ne serait pas "responsable" de quitter le pouvoir dans le contexte actuel, entre crise du pouvoir d'achat et guerre en Ukraine.
Un peu plus tôt, lors de la séance hebdomadaire de questions devant les députés, ponctuée de rires et de moqueries sonores, Boris Johnson a affirmé que le "mandat colossal" qui lui avait été confié par les électeurs en 2019 lui conférait le devoir de "continuer".
Le chef de l'opposition travailliste, Keir Starmer, a fustigé un "spectacle pathétique" de fin de règne, tandis que le leader du parti nationaliste écossais SNP à la chambre des communes, Ian Blackford, a exigé la tenue d'élections anticipées. Une idée que Boris Johnson a rejetée d'un revers de main dans l'après-midi.
"Bye Boris"
Les ministres démissionnaires ont eu des mots durs pour le chef du gouvernement, mettant en cause son honnêteté. Devant les députés, Sajid Javid a détaillé les raisons de son départ, convaincu que Boris Johnson ne changerait pas: "ça suffit", a-t-il lancé, avant que certains députés ne reprennent un "bye Boris" moqueur lancé par l'un d'eux. Pour Sajid Javid, 52 ans, les Britanniques sont en droit d'attendre "de l'intégrité de la part de leur gouvernement".
La démission de Sajid Javid et celle de son collègue des Finances ont été annoncées mardi soir alors que Boris Johnson venait de présenter des excuses après un nouveau scandale. Il a reconnu avoir fait une "erreur" en nommant en février dans son gouvernement Chris Pincher, "whip" en chef adjoint chargé de la discipline parlementaire des députés conservateurs.
Ce dernier a démissionné la semaine dernière après avoir été accusé d'attouchements sur deux hommes. Après avoir affirmé l'inverse, Downing Street a reconnu mardi que le Premier ministre avait été informé dès 2019 d'anciennes accusations à l'encontre de Chris Pincher, mais qu'il les avait "oubliées".
Sondage sévère
Selon un sondage Savanta ComRes publié mercredi, 72% des Britanniques estiment que le Premier ministre devrait démissionner. Déjà considérablement affaibli par le scandale des fêtes illégales organisées à Downing Street pendant la pandémie de Covid-19, M. Johnson a survécu il y a quelques semaines à un vote de défiance de son propre camp.
afp/cab